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GP du Japon : en roue libre à Suzuka

Ce dimanche 9 septembre avait lieu le Grand Prix de Formule 1 du Japon. L’occasion pour Max Verstappen de décrocher son deuxième titre de champion du monde. Certains pilotes se sont faits peur lors de cette étape difficile mais très attendue du championnat.

Max champion mais confus

Si le résultat final ne dépend pas de lui, après quelques rebondissements, Max Verstappen est bien sacré champion du monde de Formule 1. Après l’annonce le Néerlandais a du mal à réaliser ce qu’il se passe. Et pour cause, à la fin de la course, le pilote de 25 ans n’est pas encore vainqueur de cette saison. Pour rappel, certaines conditions devaient être réunies pour qu’il puisse être champion ce week-end: s’il est premier avec le tour le plus rapide, il deviendra champion assurément. S’il est premier sans le meilleur temps, Charles Leclerc doit être troisième et son coéquipier chez Red bull deuxième. Au passage de la ligne d’arrivée, après plusieurs tours de lutte acharnée, Leclerc est deuxième, Perez troisième et Max n’a pas le meilleur tour. Pas de titre aujourd’hui donc.

Mais, coup de théâtre. Une faute du monégasque Charles Leclerc dans les derniers instants de sa bataille avec la Red bull de Sergio Perez, vient lui offrir son titre. Le pilote Ferrari a pourtant résisté jusqu’au bout aux attaques du Méxicain. Et ce malgré des pneus usés et une constante perte de vitesse, jusqu’à l’ultime virage dans lequel il pousse Perez vers l’extérieur de la piste. Une erreur qui coûte cher puisqu’après enquête de la FIA (Fédération Internationale de l’Automobile), il écope d’une pénalité de 5 secondes. Charles Leclerc finit donc troisième, Perez deuxième, au grand bonheur de Max Verstappen, champion du monde pour la deuxième fois consécutive.

Max Verstappen et l’équipe Red bull célébrant son deuxième titre de champion du monde à Suzuka (Japon). Crédit: Clive Rose/Getty Images

La pluie : grande ennemie du Grand Prix ?

La pluie était attendue, elle était au rendez-vous. Avec des écoulements d’eau sur la piste et des averses à répétition, les conditions météorologiques n’étaient pas vraiment adéquates pour débuter la course en raison de la visibilité extrêmement réduite et des risques d’aquaplaning. La semaine dernière à Singapour, le départ avait d’ailleurs été repoussé pour cause de piste humide. La logique aurait voulu que le même schéma soit reproduit à Suzuka. Le départ est pourtant maintenu, à l’heure prévue, 14h au Japon, 7h en France. Cela n’a duré que trois tours, dont deux derrière la voiture de sécurité.

C’était prévisible, la pluie a fait des dégâts : une succession de tête-à-queue, d’accrochages et d’abandon, et ce dès le premier tour. Départ rocambolesques, aucune visibilité, les caméras embarquées ne montrent qu’un mur gris de pluie, presque opaque. Difficile même d’apercevoir les lumières rouges à l’arrière des monopolaces. Premier virage et première sortie de piste, Fernando Alonso, incapable d’apercevoir Sebastian Vettel sur son côté gauche, le fait sortir de la piste, drapeau jaune de courte durée dans le secteur 1. Quelques instants plus tard, Carlos Sainz vient, dans le secteur 2, rebondir sur le mur. Avec la moitié avant de sa monoplace sur la piste et des dégâts trop importants, c’est l’abandon. Il doit être évacué. Les images se succèdent pour au final retrouver Pierre Gasly et son Alpha Tauri avec une pancarte publicitaire bloquée sur son aileron avant endommagé. Drapeau jaune puis la voiture de sécurité se déploie. La Williams d’Albon vient au même moment sortir de la piste pour problème moteur. Deuxième abandon en deux minutes. Un carnage.

La Ferrari de Carlos Sainz après son crash au Japon. Crédits: Twitter Formula 1

Le drapeau rouge fait son apparition après deux tours derrière la voiture de sécurité. Interruption de la course, mais pour combien de temps ? C’est le grand débat. Dans le règlement, la course ne peut se dérouler que dans les deux heures suivant le départ initial. Pendant environ une heure, les voitures restent à l’abri. Les choix étaient divers pour passer le temps ; plutôt UNO chez McLaren ou encore café chez Haas. Un départ est annoncé et puis cinq minutes avant il est annulé. La voiture de sécurité continue de rouler pour jauger la piste, et les pilotes se questionnent : la course va-t-elle réellement reprendre ? Un nouveau départ lancé derrière la voiture de sécurité est annoncé. Au vu du temps écoulé depuis le début du drapeau rouge, les pilotes ne vont finalement pas rouler les 53 tours de pistes prévus, mais auront 40 minutes pour se départager. La piste est toujours très humide, mais la visibilité est meilleure, les pilotes sont en majorités satisfaits.

Gasly pénalisé pour un accident évité

C’est le grand scandale de ce Grand Prix : un camion qui vient dépanner une voiture accidentée alors que les autres monoplaces ne sont pas évacuées de la piste. Cela vous rappelle quelque chose? Effectivement, l’accident fatal de Jules Bianchi en 2014 sur ce même circuit pèse encore sur les mémoires. Alors que Pierre Gasly s’est fait surprendre à quelques mètres de sa trajectoire par un camion sur la piste, couplé d’un commissaire de course en train de déplacer la Ferrari, à 250 km/h et sans visibilité, la situation aurait également pu devenir mortelle aujourd’hui. Le pilote français l’a d’ailleurs exprimé à sa radio tout d’abord sous le choc et l’énervement, « I could have f*****g killed myself! » (traduction : j’aurais pu me tuer !), puis après la course annonçant être heureux d’être en vie à la fin de cette journée. À la surprise générale, la FIA le pénalise suite à cette rencontre fortuite sur la piste. Il n’aurait pas respecté la limite de vitesse autorisée sous drapeau rouge. Certes. Après la course, le futur pilote Alpine se défend. Le drapeau rouge s’est déployé à une cinquantaine de mètres de l’incident. Le Normand estime que s’il avait appuyé sur ses freins brusquement, les risques d’aquaplaning étant trop élevés, il serait parti percuter le camion.

Suite à cela, de nombreuses personnes se sont exprimées sur le sujet pour montrer leur incompréhension et leur déception. Tout d’abord le père de Jules Bianchi ne comprends pas qu’après ce qu’il s’est passé avec son fils, de telles décisions soient encore prises alors que la vie des pilotes est en jeu. De nombreux pilotes ont aussi donné leurs avis aux côtés de celui de Pierre Gasly, notamment Carlos Sainz, Lando Norris ou encore Sergio Perez. Que ce soit en interview ou sur les réseaux sociaux, ils s’expriment pour essayer de faire comprendre aux organisateurs, que ce n’est pas entendable de mettre en danger leur vie plus qu’elle ne l’est déjà, et qu’il s’agit d’un manque de respect pour les vies déjà perdues, notamment celle de Jules.

D’autres ont offerts de beaux moments aux spectateurs. On pense par exemple à la très bonne quatrième place d’Esteban Ocon ou aux premiers points de la saison pour Nicolas Latifi. Ce scandale fait ressortir des questions pour la FIA et les organisateurs. Est-il encore judicieux de conserver au programme des circuits sans voies régulières d’évacuation, où il est presque systématiquement requis de sortir un camion, comme c’est le cas à Suzuka? Vont-ils continuer d’oublier les erreurs passées et risquer la vie des pilotes mais également des commissaires de course ? Enfin, la FIA va-t-elle prendre une part de responsabilité concernant la décision d’envoyer un camion sur la piste alors que toutes les monoplaces ne sont pas rentrées dans la ligne des stands ? Pour l’instant, rien n’est moins sûr.

Crédits photo: Eurosport
Joana Wexsteen

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