La flamme a enfin jailli. Un an après leur programmation initiale, les Jeux Olympiques de Tokyo ont officiellement débuté hier. L’occasion pour les Olympistes (on porte bien notre nom) de revenir sur les faits marquants des JO de l’ère moderne. Tout au long de cette quinzaine japonaise, venez découvrir (ou redécouvrir) l’histoire de chaque édition. Le voyage dans le temps débute en 1896 à Athènes, année des premiers Jeux modernes.

Un projet « Made in France »

Belle prouesse de la part de notre patrie ou plutôt d’un homme, Pierre de Coubertin. L’historien et pédagogue français est à l’origine de la rénovation des Jeux Olympiques de l’ère moderne. C’est lors du congrès olympique organisé à Paris en 1894, que son idée aboutit. Au même moment, le CIO (Comité International Olympique) voit le jour, avec Coubertin comme directeur. Et après des discussions sur le choix de la ville hôte, les membres du congrès désignent finalement Athènes, symbole des Jeux de la Grèce antique. Engagé dans le développement de l’éducation physique à l’école, Coubertin est persuadé que pour rendre le sport plus populaire, il faut l’internationaliser. Bien vu l’artiste !

Pierre de Coubertin, rénovateur des JO Crédit photo: olympics.com
Pierre de Coubertin, rénovateur des JO Crédit photo: olympics.com

Des Jeux à l’image de la société de l’époque

Mais trêve d’éloges. Notre frenchie a beau avoir eu la meilleure idée du monde en rénovant les Jeux, le baron est particulièrement conservateur. À Athènes, aucune femme n’est autorisée à participer. « Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. Le véritable héros olympique est, à mes yeux, l’adulte mâle individuel. Les JO doivent être réservés aux hommes, le rôle des femmes devrait être avant tout de couronner les vainqueurs« , déclare le directeur du CIO en 1912. Malgré cette interdiction, une Grecque nommée Stamáta Revíthi a couru le marathon dans sa quasi-intégralité puisqu’elle n’a pas été autorisée à entrer dans le stade d’arrivée. Malheureusement, la procédure engagée afin de faire reconnaître sa participation par le Comité olympique, n’aboutit pas. Un peu beaucoup sexiste notre Pierrot.

Autre condition, surtout pas de sportifs professionnels. Pendant le XXème siècle, le CIO adapte les Jeux à sa perception des changements économiques, politiques et techniques du monde. Et à l’époque, l’amateurisme que défend Coubertin prône dans le monde du sport. Seule l’épreuve d’escrime accueille des pros de la discipline, les maîtres d’armes. Un marathonien italien a traversé toute l’Europe à pieds pour rejoindre Athènes, pour qu’on lui refuse le droit de participer sous prétexte qu’il avait accepté un prix lors d’une course, ne faisant plus de lui un amateur. Il faudra donc attendre 1981 pour voir des professionnels concourir aux JO après la décision de Juan Antonio Samaranch.

Ligne de départ d’une course. Crédit photo: larousse.fr

Malgré ces restrictions, l’inauguration des premiers Jeux Olympiques modernes reste un moment historique pour le sport mondial. Et c’est ainsi que le lundi 6 avril 1896, Georges 1er de Grèce déclara :

« Je proclame l’ouverture des premiers Jeux olympiques internationaux. »

Depuis cette date, de nombreuses traditions sont restées. Ainsi, c’est le chef de l’État du pays hôte qui ouvre systématiquement les Jeux. Puis, l’hymne olympique retentit dans un stade en ébullition, après un spectacle en général époustouflant. Si la Grèce termine la compétition avec 46 médailles (le meilleur total), ce sont les États-Unis qui apparaissent en haut du classement grâce à leurs 11 médailles d’or. La France termine elle 4ème meilleure nation, et s’apprête à accueillir la prochaine édition des Jeux à Paris, en 1900. .

Crédit photo: olympique.ca
Mila Buchet

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