Ce que l’on redoutait depuis quelques temps est arrivé. Raymond Poulidor nous a quittés, en ce 13 novembre, à l’âge de 83 ans. Immense figure populaire, star du cyclisme des années 1960-1970, il restera pour certains comme « L’Eternel Second », pour d’autres un immense champion, vainqueur notamment de la Vuelta, de Milan-San Remo ou encore de la Flèche Wallonne.
Cher Raymond,
3 jours après avoir écrit sur la magnifique saison de ton petit-fils, voilà que je dois écrire sur toi. Tragique ironie. Je ne t’ai que très peu connu. Le temps d’un selfie au départ de Paris-Roubaix en 2018. C’est en effet très court mais l’émoi suscité par ton départ en dit long sur la personne que tu étais. Je n’ai de toi que les récits de mon grand-père et les archives en noir et blanc. Et à entendre mon grand-père, ce devait être formidable de suivre la Grande Boucle à l’époque. Car suivre le Tour avec Raymond Poulidor au départ était l’assurance d’une magnifique édition. 8 podiums sans jamais porter le maillot jaune. Tu as eu le « malheur » de devoir affronter Jacques Anquetil au début de ta carrière et Eddy Merckx à la fin de celle-ci. Tu as aussi dû affronter la malchance, notamment en 1968 où un motard te renversa, ruinant toute chance de victoire.
Mais outre la Grande Boucle, tu as aussi brillé sur les plus belles courses du calendrier : Paris-Nice, la Vuelta, le Critérium du Dauphiné, les Championnats de France. Pas mal pour « L’Eternel Second ».
Le regretté Laurent Fignon disait : « Je ne suis pas celui qui a perdu le Tour pour 8 secondes, je suis celui qui en a gagné 2 ». Tu aurais pu dire « Je ne suis pas celui qui n’a jamais remporté le Tour, je suis celui qui a remporté le cœur des Français ». Et n’est-ce pas là la plus belle des récompenses ?