Après leur victoire 4-0 contre le Pays-Bas, les Bleus devaient hier confirmer. Ils ont réussi, non sans mal, à échapper au piège irlandais en s’imposant 1-0, au cœur de l’Aviva Stadium à Dublin. Ces 3 points supplémentaires leur permettent de prendre la tête du groupe de qualifications pour l’Euro 2024, en Allemagne.
L’Equipe de France était hier favorite mais les rencontres face à l’Irlande n’ont jamais été simples. En 2009, lors du match retour des barrages de la CDM 2010, les Bleus arrachent la victoire aux prolongations, grâce à William Gallas… servi de la main par Thierry Henry. En huitièmes de finale de l’Euro 2016, les Français avaient aussi du s’employer pour finalement s’imposer 2-1.
Une 1ère mi-temps frustrante
La tâche s’annonce complexe, Didier Deschamps en a conscience. Il présente alors la meilleure équipe possible pour faire face à la marrée verte de l’Aviva Stadium. Coman, qui a réalisé une prestation décevante face aux Pays-Bas est remplacé par Giroud. Pour contrer la défense irlandaise très regroupée, le sélectionneur redonne sa chance à Pavard qui se projette plus que Jules Koundé sur le côté droit. Dernier changement, Edouardo Camavinga, convoqué en tant que latéral gauche est finalement placé au milieu en remplacement d’Aurélien Tchouameni.
Défense irlandaise verrouillée, approximations techniques côté Bleus, voilà comment résumer simplement cette première mi-temps où les deux équipes se sont neutralisées (0-0). Malgré 72% de possession, 17 centres et 10 ballons dans la surface, les coéquipiers de Kylian Mbappé réalisent trop de fautes techniques. A l’image de cette poussette de Théo Hernandez qui offre un coup franc aux Irlandais à la 16ème minute. Si les hommes de Stephen Kenny négocient très mal les coups de pieds arrêtés, ils savent faire bloc face à l’attaque française. Le côté gauche : Hernandez, Rabiot, Mbappé, qui avait dominé les Pays-Bas samedi, est, ce soir, parfaitement maîtrisé par la défense adverse. La défense irlandaise à deux sur Mbappé rend ce dernier muet. Giroud, en pointe, n’existe pas non plus. Le bloc vert est en place et les actions spontanées sont trop peu nombreuses pour inquiéter les Irlandais. Seul Kolo Muani, côté droit, sait se rendre dangereux. Et ce, dès la 8ème minute. Mais, un contrôle mal négocié et un bon retour défensif le prive de l’exploit.
Transversale….. Pavard !

Alors que les attaques placées de la première mi-temps n’ont que peu fait trembler la défense irlandaise, une frappe spontanée de Pavard à la 50ème minute vient tromper le mur et soulager les Bleus. Alors que le côté gauche semblait plus expérimenté, la solution vient du droit, avec une frappe puissante à 25 m du but sur la transversale, puis au fond. Le début d’une renaissance pour Pavard ? En désaccord avec Didier Deschamps sur sa position, il n’a pas joué une minute en phase finale au Mondial. Appelé sur ce rassemblement en latéral droit, il sait que s’il veut continuer à porter les couleurs de la France, se sera à ce poste et non en défenseur central. Pavard saisit sa chance avec cette frappe somptueuse, synonyme de libération pour l’Équipe de France. Et ça donne le sourire au sélectionneur :
« Je suis content pour lui, cela montre que n’importe quel joueur peut avoir des moments plus difficiles et revenir. »
Maignan en patron

Mais la frappe de Pavard n’a pourtant pas redémarré la machine. Le bloc bas de l’Irlande déstabilise les Bleus qui ne trouvent plus de solutions. Alors que les Irlandais n’ont eu, depuis le début de ce match, que très peu d’occasions (2 centres en 1ère mi-temps), ils percent la défense bleue dans les 10 dernières minutes. Poussés par les 47 000 supporters, les hommes en vert mettent le feu dans à surface française. Si la réponse était toujours venue d’un défenseur français, à la 89ème, sur un corner, Collins trouve de la tête, la lucarne bleue. Enfin presque. La main salvatrice de Maignan sauve les Bleus. Durant ces deux matchs de qualification, Maignan aura été plus que rassurant. En arrêtant un penalty contre les Pays-Bas et cette tête somptueuse ce soir, il s’affirme en patron et montre bien qu’il est le successeur indiscutable d’Hugo Lloris.
« Mike c’est Mike. Il dégage beaucoup de force »
Didier Deschamps
Cette phase de qualifications s’achève bien pour les Bleus qui repartent de Dublin avec la victoire et se rapproche petit à petit de la qualification pour l’Euro (1er du groupe B avec 6 points). Un statut qu’il faudra confirmer en juin, lors des deux prochaines rencontres, contre Gibraltar et la Grèce.