Ce week-end s’est achevée la saison internationale de biathlon, à Oslo, en Norvège. Une saison marquée par une équipe norvégienne masculine ultra dominante avec en tête d’affiche Johannes Thingnes Bø. Mais aussi, la révélation de jeunes athlètes qui pourraient bien, un jour, lui succéder. Le circuit féminin dit, quant à lui, au revoir à deux des plus grands palmarès du biathlon. Les Olympistes vous résument la saison internationale de biathlon.
Bø maitre de l’armada norvégienne
Il n’y a pas eu match. Pourtant, l’année passée, Johannes Bø, malgré des JO réussis (5 médailles, 4 titres olympiques) n’était pas au mieux. Avec une seule victoire et trois podiums en quinze courses, il avait décidé d’arrêter sa saison prématurément. Mais c’était pour mieux redémarrer la machine. Avec 16 victoires sur les 19 courses en Coupe du monde auxquelles il a participé, et cinq médailles d’or sur les Championnats du monde, Johannes Bø a étouffé la concurrence. Sa vitesse à ski lui laissait, au moins, deux balles de marge sur toutes ses courses. Ses adversaires devaient alors compter sur ses défaillances au tir. Mais Johannes Bø n’a laissé que très peu de portes ouvertes et les adversaires ne pouvaient que s’incliner. L’ogre norvégien suscite l’admiration tout en tirant vers le haut une éblouissante équipe de Norvège.
Derrière lui, on retrouve donc une meute norvégienne menée par Sturla Holm Laegreid. Avec 15 podiums cette saison dont une victoire, il est le meilleur du reste du monde et termine 2ème du classement général. En 3ème position au général, un autre Norvégien, Velte Christiansen, 7 podiums dont une victoire. Avec l’ogre Johannes Bø, une victoire n’est pas a négliger cette saison car seulement Benedikt Doll, 4ème du général, et Johannes Dale , 5ème homme de l’armée norvégienne, ont réussi à monter sur la plus haute marche du podium en Coupe du monde. L’ainé des Frères Bø, Tarjei, qui avait mal commencé la saison est revenu début janvier avec la volonté de revenir au plus haut niveau. C’est chose faite puisqu’il se hisse sur cinq podiums depuis janvier et termine 6ème du général. La dream team norvégienne domine le biathlon mondial et a à cœur de le montrer sur les relais qu’ils ont tous remporté cette saison en Coupe du monde, empochant par la même occasion le petit globe du relai et de la meilleure nation, loin devant les Français.
Hartweg, Giacomel les futurs grands ?
Souvenez-vous. Niklas Hartweg était la révélation de la première étape de Coupe du monde en terminant deuxième de l’individuel de Kontiolahti. Ce n’était pas un coup d’éclat. Le Suisse de 23 ans, malgré un manque d’expérience en Coupe du monde a montré une grande solidité, surtout derrière la carabine avec notamment 93% de réussite au tir couché et 88% au tir debout. Il finit la saison comme il l’avait commencée : Avec une deuxième place sur la Mass start d’Oslo, lui permettant de remporter le globe du meilleur biathlète de moins de 25 ans, et une prometteuse 11ème place au général. S’il garde sa qualité au tir et progresse sur les skis, Niklas Hartweg sera parmi les meilleurs dans les prochaines années.
Niklas Hartweg s’est battu jusqu’à la dernière course face à l’Italien Giacomel pour ce dossard de meilleur jeune. A la faveur d’un tir plus performant, le Suisse s’est imposé. Mais cette saison, l’Italien a montré l’étendue de son talent à ski, où il était régulièrement parmi le top 5 mondial. Si bien que lorsqu’il réalise un 19/20 sur l’individuel d’Ostersund, Tommaso Giacomel monte sur le podium. Ainsi, s’il stabilise son tir, il fera le bonheur du biathlon italien.
Marte Olsbu Røiseland et Denise Hermann Wick, deux reines du biathlon s’en vont
La vainqueure du Gros Globe de cristal la saison passée tire sa révérence. Cette saison a été compliquée pour Marte Olsbu Roiseland qui s’est battue pour revenir après avoir contracté le zona pendant sa préparation estivale. Fatiguée, elle commence sa saison uniquement en janvier et montre lors de l’avant dernière étape à Nove Moesto qu’elle n’a pas perdu son niveau, en remportant le sprint et la poursuite. Cette saison montre la combattante qu’elle est et qu’elle a été pendant toute sa carrière où elle aura marqué l’histoire de son sport. A Antholz, en 2020, lors des Championnats du monde, elle glane sept médailles en autant de course, dont cinq en or. Aux Jeux de Pékin en 2022, elle est titrée à trois reprises, pour cinq podiums. Le 16 février dernier, en remportant le relais mixte simple d’Oberhof avec Johannes Bø, elle devient la biathlète la plus titrée sur les Championnats du monde avec 13 titres mondiaux. A noter aussi, la retraite de Tiril Eckoff, absente cette saison du circuit internationale pour des soucis personnels. Elle aura elle aussi marqué sa discipline avec deux titres olympiques, trois titres mondiaux et un Gros Globe de cristal sur la saison 2020-2021. Le biathlon norvégien dit au revoir à deux de ses plus grandes athlètes.
Une autre grande dame s’en va. Denise Herrmann Wick, l’exemple d’une reconversion plus que réussie entre le ski de fond et le biathlon a annoncé, elle aussi, prendre sa retraite. Après avoir commencé une carrière en tant que fondeuse, où elle gagne trois médailles en Coupe du monde et une médaille de bronze à Sotchi en 2014, elle se reconverti, en 2017, en biathlète. Une reconversion réussie puisque dès sa première saison, elle remporte deux victoires en Coupe du monde et ne descendra plus du haut de l’affiche du biathlon mondial. L’Allemande aura vécu l’apogée de sa carrière à Pékin où elle remporte l’or sur l’individuel. Elle devient alors la deuxième athlète après Anfisa Reztova à monter sur un podium en ski de fond puis en biathlon aux JO. Denise Herrmann Wick, est l’une de celles qui arrêtent au sommet, avec un titre de championne du monde devant son public cette saison et une dernière victoire sur son dernier sprint ce week-end, elle finit sa carrière en terminant 4ème du classement général. De quoi, être l’inspiration de Stina Nilson, championne olympique de ski de fond à Pyeongchang qui s’est reconvertie depuis 2019.
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