Biathlon Sports d'hiver

La consécration pour Julia Simon, une saison en demi-teinte pour les Bleus

Ce week-end s’est achevée la saison internationale de biathlon, à Oslo, en Norvège. Une saison marquée par une équipe féminine flamboyante menée par Julia Simon, désormais première biathlète mondiale. A contrario, l’équipe masculine a déçu avec des cadors en difficulté. Les Olympistes vous résument la saison de l’Equipe de France de biathlon.

Julia Simon et l’équipe de France féminine, la saison de tous les records

Qui aurait cru au sacre de Julia Simon en décembre ? Pas grand monde, et pas même la principale intéressée. Pourtant, elle l’a fait. 18 ans après le sacre de Sandrine Bailly, Julia Simon remporte le gros globe de cristal récompensant le meilleur biathlète de la saison. En d’autres termes, le Graal. Pour l’accompagner le petit globe de la poursuite, de la mass start et un titre de Championne du monde sur la poursuite. Derrière ces chiffres, il faut souligner la une progression d’une biathlète qui s’est construite dans l’ombre.

Licenciée au club des sports des Saisies, Julia Simon est de la même année et de la même station qu’une certaine Justine Braisaz-Bouchet qu’on annonce déjà comme la future grande dame du biathlon mondial. Arrivée en Coupe du monde à seulement 18 ans, Justine Braisaz-Bouchet est sur le devant de la scène pendant que Julia Simon trace son chemin en IBU CUP (circuit B de la coupe du monde). Moins performante sur les skis que sa compatriote, elle reste tout de même rapide mais fragile face au cible. Elle gagne finalement sa place en Coupe du monde en 2018, 4 ans après sa compatriote. Mais son irrégularité lui colle à la peau. Sa 10ème place au classement général de l’année 2018-2019 en témoigne. Les deux saisons qui suivent, elle progresse en ski et devient, au crédit d’un bon tir, une candidate au podium. Mais, la Savoyarde, avec 72% de réussite au tir en 2020/2021 puis 84% en 2021/2022 est toujours instable. Pour espérer, un jour, devenir la meilleure biathlète du monde, elle décide de reprendre les bases de son tir couché, qui lui fait tant défaut, avec son entraineur de tir Jean Paul Giachino.

« On a tout repris à zéro, les bases, les fondamentaux. Il y a eu des hauts, des bas, des moments de doute, des moments où je me disais que je n’allais jamais comprendre. »

Julia Simon, en décembre dernier après avoir pris le dossard jaune dès la 2ème étape, à Hochfilzen, en Autriche

Le déclic arrive, le rayon de soleil apparait et récompense le travail accompli. Avec 93% de réussite au tir cette saison, Julia Simon a été époustouflante de régularité. Ses 10 podiums et 3 victoires sur les 18 courses individuelles en témoignent. La désormais meilleure biathlète du monde, donne des idées à ses coéquipières de l’Equipe de France, qui réalise une saison historique (23 podiums) avec une densité jamais vue auparavant. Les six biathlètes de l’Equipe de France sont dans le top 21 du classement de la coupe du monde et ont toutes fini au moins une fois dans le TOP 6 sur une course individuelle. Lou Jeanmonot, novice sur ce circuit de la Coupe du monde, a même goûté au podium avec deux magnifiques deuxième place sur l’individuel à Ruhpolding (Allemagne) et la Mass start d’Ostersund (Suède). Régulièrement dans le TOP 15 , elle termine 11ème du général et a été une solide pièce maitresse pour permettre à la France de remporter le petit globe du relais et le classement nations.

L’Equipe de France féminine remporte le globe nation, devant les Suédoises, une première depuis 1996. Crédit Photo : Manzonni/ Nordic Focus

Quentin Fillon – Maillet et les Bleus, une saison post olympique compliquée

Certainement le plus attendu des biathlètes en décembre, Quentin Fillon-Maillet a vécu une saison compliquée. Le double Champion olympique de Pékin et gagnant du gros globe de cristal l’année dernière n’a réalisé que deux podiums cette saison. La tournée médiatique perturbant sa préparation estivale et la difficulté à se remobiliser après la consécration en sont, sans doute, les principales raisons. En difficulté face à une équipe masculine norvégienne grandissime (5 dans les 7 premiers du général) et absent à Ostersund, la semaine dernière, après avoir contracté la Covid-19, il réalise une dernière semaine très encourageante (7ème place sur le sprint, 2ème place sur la poursuite et 4ème place sur la mass start).

Emilien Jacquelin, le double Champion du monde de la poursuite, autre pilier de l’Equipe de France, à lui, arrêté sa saison après les Championnats du monde qui se sont tenus à Oberhof. En cette année post olympique, Emilien Jacquelin ne trouvait plus la motivation et a annoncé cette pause pour « mieux sauter ».

De quoi donner de la place aux plus jeunes et moins expérimentés de cette équipe. Fabien Claude, 10ème du général, réalise la meilleure saison de sa carrière, sans podium mais avec une grande régularité. Le petit jeune Eric Perrot, 21 ans, à lui gouté à son premier podium individuel en terminant à la 3ème sur la mass start d’Ostersund, la semaine dernière.

Le bonheur d’Eric Perrot en passant la ligne d’arrivée en troisième position, synonyme de premier podium Crédit Photo :Anders Wiklund /AFP

Anaïs Chevalier Bouchet et les entraineurs de l’Equipe de France masculine raccroche

Cette fin de saison, est aussi marquée par des retraites. Après celle d’Anais Bescond l’année dernière, c’est au tour d’Anaïs Chevalier-Bouchet de tirer sa révérence. La biathlète de 30 ans, est l’une des plus régulières du circuit depuis 2016 et ses débuts en Coupe du monde (23 podiums en individuel sur le circuit de la Coupe du monde). L’Iséroise est aussi une biathlète des grands championnats avec 2 médailles olympiques dont une médaille d’argent sur l’individuel à Pékin en 2022 et 7 médailles aux Championnats du monde. En 2020, après avoir interrompu sa carrière pour donner naissance à sa fille, elle réussit le pari, de revenir au plus haut niveau. De quoi être de bon conseil pour Justine Braisaz-Bouchet, qui se donne le même défi l’année prochaine.

Anais Chevalier Bouchet, vainqueure de la poursuite de Nove Mesto (République Tchèque) en 2016, sa seule victoire individuelle en carrière Crédit Photo : Ski Chrono

Du côté de l’Equipe de France masculine une nouvelle ère commence. Patrick Favre et Vincent Vittoz ont annoncé qu’ils n’entraîneraient plus l’équipe de France de biathlon la saison prochaine. Arrivés en 2018, ils ont surtout connu de grands succès avec la fin de carrière de Martin Fourcade et la saison auréolée de succès de Quentin Fillon Maillet. Mais cette année, avec les deux cadors en difficulté, les deux entraîneurs avouent ne plus être en accord avec les biathlètes.

 « Ils sont un peu fatigués d’entendre toujours le même discours. On avait beaucoup d’idées pour pouvoir bien faire, mais ça ne colle pas avec les leurs. Notre manière n’est plus acceptée« .

Patrick Favre, entraineur de tir de l’équipe de France masculine

Face à l’impasse, ils ont donc décidé de se retirer. Une fin de saison amère pour cette équipe masculine.

Crédit Photo : Kevin Voigt
Eva Claudel

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