Ce mercredi 1er mars 2023 s’est éteint Just Fontaine, à l’âge de 89 ans. Cet attaquant de légende a marqué les années 1950 en club comme à l’international, grâce à son talent et sa dévotion pour le ballon rond.
Considéré comme l’un des plus grands joueurs de l’histoire du football, Just Fontaine, surnommé Justo par les fans, est l’un des buteurs les plus prolifiques de sa génération. Il a marqué l’histoire de l’Equipe de France, avec 30 buts en seulement 21 sélections, mais aussi celle du Stade de Reims. Auteur de 132 but avec le club rémois, il permet à son équipe d’être sacré trois fois Champion de France, en 1958, 1960 et 1962. Il gagne aussi deux fois le Challenge des champions, et est nommé meilleur buteur du Championnat de France en 1958 et en 1960. Passé par Nice, il a permis aux Aiglons de remporter plusieurs trophées comme le Championnat de France en 1956. Sa carrière s’achève de manière malheureuse en 1962, après une double fracture à la jambe gauche, dont il ne se remettra pas.
En 2004, il est nommé dans la liste des « 125 plus grands footballeurs vivant », établie par Pelé pour le centenaire de la Fifa. Il est également nommé « 5e meilleur français du siècle », par le Journal L’équipe en 2000. En 2014, lors de la cérémonie d’ouverture du congrès de la Fifa à Sao Paulo, il reçoit un soulier d’or des mains du brésilien Ronaldo et de Michel Platini.

Un record gravé dans l’histoire
Entre le 8 et le 28 juin 1958, Justo réalise un exploit : celui d’inscrire 13 buts en une seule phase finale de Coupe du monde. Ce record, il le détient encore aujourd’hui, et beaucoup considèrent qu’aucun joueur ne sera capable de l’égaler, et encore moins de le dépasser dans le futur.
Lors du premier match de la compétition, l’équipe de France affronte le Paraguay. Une rencontre largement dominée, grâce notamment au triplé de Just Fontaine qui permet à son équipe de s’imposer 7-3. Un triplé venu de loin quand on sait qu’il n’est à ce moment pas le titulaire habituel à son poste. Il a pu profiter du forfait de René Bliard pour débuter la rencontre et faire parler son talent. Trois jours plus tard, il inscrit un doublé contre la Yougoslavie. Le 15 juin, lors du dernier match de poule, il trouve encore le chemin des filets avec un but marqué contre l’Ecosse.

La France atteint donc les quarts de finale, où les joueurs affrontent l’Irlande. La rencontre est gagnée 4-0, avec un doublé de Justo. L’ancien Rémois fait encore parler de lui lors de la demi-finale face au Brésil de Pelé. Un match épique au cours duquel les Bleus s’inclinent 5-2. La petite finale pour la troisième place voit s’affronter l’équipe de France contre la République Fédérale d’Allemagne. Un match remporté 6-3, où Just Fontaine inscrit un quadruplé. Il remporte donc avec toute logique le trophée de meilleur canonnier de la compétition, avec 13 buts. Il aurait même pu améliorer ce record s’il n’avait pas laissé un pénalty à Raymond Kopa lors du match contre la RFA.
Une carrière d’entraîneur
En plus de sa carrière de joueur, Just Fontaine a aussi eu l’occasion d’entraîner des clubs et des sélections. En 1967, soit cinq ans après qu’il ait mis un terme à sa carrière professionnelle, lui est proposé le poste de sélectionneur de l’équipe de France. Il occupe ce poste pendant 73 jours, période pendant laquelle les Bleus ne jouent que deux matchs. Il perd rapidement son poste au profit de Jean Snella et José Arribas, car ses résultats à la tête des bleus ne sont pas convaincants. Deux défaites en deux matchs, la faute à une volonté de changer complètement la composition et le style de jeu de l’équipe. Entre 1973 et 1976, il est l’entraîneur du Paris Saint-Germain. Il permet notamment au club de se hisser en première division en 1974. En 1979 il devient le sélectionneur de l’équipe nationale du Maroc. Il est nommé à ce poste par le roi Hassan II lui-même.

Un joueur regretté
Sa disparition attriste le monde du football. De nombreux fans expriment leur peine sur les réseaux sociaux, ainsi que dans les rues de Toulouse, la ville où il vivait. A l’occasion du quart de finale de la Coupe de France, entre Toulouse et Rodez, une minute d’applaudissement est observée, et une gerbe de fleurs est installée devant la tribune présidentielle, qui porte son nom.
Didier Deschamps, l’actuel sélectionneur des Bleus, a lui aussi fait une déclaration à l’annonce de la mort de Justo :
« La disparition de Just Fontaine m’attriste, comme elle attristera forcément toutes celles et tous ceux qui aiment le football et notre sélection nationale. Justo est et restera une légende de l’Equipe de France. Joueur puis sélectionneur, j’ai eu la chance de le croiser à plusieurs reprises. Notamment chez lui, à Toulouse, en septembre 2017. Justo était un homme d’une très grande gentillesse, très respectueux des générations qui ont succédé à la sienne chez les Bleus.«
Plus qu’un simple joueur, Just Fontaine est un véritable pilier de l’histoire du football français. Qualifié de « joueur immense » par Jean-Pierre Papin, sa mort représente la fin d’une ère pour tous les amoureux du ballon rond.