Basket-ball NBA

MEMPHIS GRIZZLIES : Simple espoir ou grandes promesses ?

Les Grizzlies ont bouclé avant hier leur 14ème match de la saison par une défaite face aux Wizards. Ce revers ne doit pas être délusoire, la franchise de Memphis présente un bilan positif qui les installe sereinement dans la course aux play-offs à l’Ouest. Voici le premier épisode d’une série mensuel sur les performances et l’évolution de Memphis en NBA.

Parmi les suiveurs de la NBA, bon nombre scrutaient l’entame de saison des hommes de Taylor Jenkins. Déjà parce que la précédente fut belle et prometteuse (demi-finales de conférence, 2ème de conférence Ouest), puis parce que la jeune franchise a tout pour être sous les projecteurs cette année. Une star, un gros collectif, de l’insouciance et ce qu’il faut d’insolence. Ceci étant, rien ne semble avoir vraiment changé pour les joueurs de Memphis. Ils surfent entre les imprévus avec une relative solidité : 9 victoires pour 5 défaites.

Taylor Jenkins, coach des Grizzlies. Crédit photo : NBC Sport

Des débuts plus que corrects

Ja Morant et sa clique gardent les pieds sur Terre, du moins en dehors du parquet. De toute façon, leur bilan, bien que solide, ne prête pas à l’extase non plus. 4ème de la conférence Ouest, les Grizzlies ont alterné le bon et le moins bon, dans leurs matchs comme dans leur calendrier. En termes de mentalité et d’envie, les joueurs de Jenkins commencent la saison régulière comme ils l’avaient finie : conquérants du début à la fin des matchs, peu importe le score. A Memphis, on accorde peu d’importance au théorique, aux « sur le papier » et à l’extra-sportif. Le climax de tension atteint lors des dernières demi-finales de conférence perdues face à Golden State a été digéré, bien qu’on garde en vue la future revanche du 26 décembre.

C’est une affaire d’équilibre que doit gérer Jenkins, aussi bien en matière d’exposition que d’effectif. Lorsqu’on perd, on apprend et on passe vite à autre chose. En cas de victoire, l’habitude des Memphisiens n’empêche pas des après-matchs festifs et remarqués, ce qui vaut parfois des critiques extérieures. Le 5 majeur, amputé de Jaren Jackson JR, est assez mouvant, souvent contre la volonté initiale du staff (10 compositions différentes en 14 matchs). Pour autant, cela n’atteint pas la stabilité du groupe et les principes de jeu sont mis à l’œuvre quoi qu’il en coûte. Pour le meilleur (grosses victoires face aux Nets, Timberwolves et Hornets) et parfois pour le pire (déroute face aux Mavericks et double revers contre le Jazz). Les statistiques révèlent aussi cette inconstance : 2ème équipe à prendre le plus de rebonds (47/match), 11ème au scoring (114pts/match) et seulement 16ème au tir (46% de réussite).

Des limites, vraiment ?

Tyus Jones, Jaren Jackson JR et Steven Adams. Crédit photo : Memphis Flyer

Ce premier mois ne nous apprend rien sur la qualité de cet effectif que Taylor Jenkins construit depuis 3 ans. Petit à petit, la franchise fait son trou en NBA, en témoigne un classement qui s’améliore toujours depuis 2019. Les objectifs à terme ne sont jamais clairement énoncés mais comment ne pas envisager une grosse saison ? Il y a à la fois plein et pas de raisons de s’enflammer. 14 matchs, c’est beaucoup et c’est peu. C’est déjà une énergie considérable laissée sur les parquets, mais c’est à peine 1/5ème de la saison. C’est déjà l’occasion de confirmer certaines belles choses vues précédemment mais c’est trop tôt pour juger de la valeur réelle d’un effectif par rapport aux autres.

Pour autant, on a du mal à voir comment le ciel de Memphis pourrait virer au gris. D’abord parce que l’équipe n’a perdu ni en qualité ni en quantité (peu de départs et d’arrivées), mais surtout parce qu’elle n’est pas en pleine possession de ses moyens depuis la reprise. Nous l’avons déjà évoqué, le 5 de départ est constamment sujet à des changements parfois préjudiciables. La plupart des cadres ont déjà rencontré des problèmes physiques qui, bien que bénins, ont parfois affecté l’équipe comme ce fut le cas hier (défaite 92-102 face aux Wizards sans Morant et Bane). Le véritable facteur X qui pousse à l’optimisme, c’est le retour imminent de Jaren Jackson JR après sa longue blessure au pied. Dans un sens, cette absence (ndlr : Ja Morant avait raté les 20 derniers matchs de saison régulière la saison dernière, bilan 17V-3D) a de nouveau prouvé que le collectif était le vrai point fort de ce groupe. Pour autant, l’impact de l’ailier fut tel l’année dernière qu’il y a fort à supposer que son retour entérinera le lancement du turbo Memphisien.

L'(es) homme(s) du mois : Morant-Bane ou Briller A 2

Ja Morant et Desmond Bane. Crédit photo : Yahoo Sport

Pour s’imposer dans le basket actuel, mieux vaut avoir de l’égo. C’est ce qui permet aux jeunes de se faire respecter. Mais l’égo est une arme qu’il ne faut pas laisser dans les mains de n’importe qui. Ja Morant, lui, sait comment s’en servir. Il n’est pas rare de le voir provoquer ses adversaires. Mais le jeune prodige connait les limites à ne pas franchir. Si un joueur trop arrogant peut s’avérer handicapant pour l’équilibre d’un collectif, lui a compris que l’accès au sommet ne peut pas se faire seul.  

Alors, si Morant prend une grande partie de la lumière à Memphis et aux Etats-Unis, il n’empêche pas ses coéquipiers de rayonner, en témoigne les six joueurs qui tournent à près ou plus de 10 points en moyenne. Dans cette optique, l’explosion de Desmond Bane est facilitée par cette complicité avec Ja. Le meneur star de Memphis, qui a plusieurs fois sacrifié ses statistiques individuelles au profit de la distribution du jeu (7 passes décisives/match), est le premier soutien de Bane en dehors du terrain. Combien de fois depuis deux ans a-t-il vanté la qualité de celui avec qui il constitue pour beaucoup la meilleure arrière garde de NBA ? Au delà de ça, « JM12 » semble avoir simplifié son jeu au profit du collectif, le tout sans renier son identité de joueur fantasque avec ses coups d’éclats.

La symbiose collective est prégnante à Memphis et pas qu’entre ces deux-là, mais ce cas particulier est édifiant car il se manifeste parfaitement sur le terrain. Ja tourne à 27 points de moyenne cette saison, Bane à 24. Les deux joueurs ont un apport presque équivalent, avec des qualités différentes et complémentaires. Pendant quatre matchs consécutifs, Bane était le leader au scoring à Memphis, et cela n’a en rien engagé ni affecté l’égo de Morant. En bonus, les deux joueurs se sont offerts un record historique pour la franchise, avec 38 points chacun face aux Nets le 24 octobre. Plus récemment, le 11 novembre, ils combinaient 64 points à eux pour glaner la victoire face aux Spurs.

Les joueurs de Memphis célébrent ensemble. Crédit photo : Eurosport

Personne ne peut prétendre connaitre les limites de ce collectif savamment ficelé, qui progresse et se dévoile de plus en plus, sans jamais se retourner. Après plusieurs mois d’hibernation, les Grizzlies sont de retour à la chasse malgré des proies parfois coriaces. S’il y a besoin de le préciser, tout est loin d’etre parfait mais il est rassurant de pouvoir pointer avec quasi-certitude les raisons de ces quelques revers. De toute façon, en NBA encore plus qu’ailleurs, on ne peut pas toujours gagner…. Rendez-vous dans 1 mois !

Crédit photo : Sporting News
Nello DEKNEUVEL

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