A l’issue d’un match cadenassé, l’Olympique Marcquois Rugby s’est offert ce samedi le leader gardois (12-7), invaincu jusqu’alors. A l’envie, porté par la ferveur de son public, l’OMR s’installe dans la première moitié du classement.
Des sourires jusqu’aux oreilles, un président qui pousse un grand ouf et un public ravi. Il y avait tout cela samedi soir au Stadium Nord de Villeneuve d’Ascq. Pour cette septième journée, l’OMR accueillait le leader incontesté de la poule 1. Avec six victoires en six matchs, dont trois bonifiées, les Nîmois pouvaient légitimement se présenter avec des ambitions dans le Nord. Mais les Marcquois avaient soigneusement coché le rendez-vous dans leurs agendas. « C’est l’ogre de la poule mais c’est une équipe comme les autres, qui gagne et qui perd des matchs dans une saison » explique le centre Louis Decavel. Il faut dire qu’après une entame de saison délicate avec trois défaites sur les quatre premiers matchs, les Jaune et Bleu ont pris le rythme d’un championnat et d’un niveau qu’ils découvrent. « En début de saison on a perdu des matchs dans les derniers instants. Mais maintenant on arrive à les gagner : Dijon, Macon et celui-ci. On grandit » se réjouit le coach Philippe Caloni. Dans les toutes dernières secondes, ses protégés avaient notamment laissé filer le match d’ouverture face à Bedarrides à la maison. Mais cette équipe semble avoir fait l’amalgame avec la division et l’exigence qui va avec, du coup d’envoi au coup de sifflet final.
Marcq profite à plein d’un Nîmes très brouillon
Cela a globalement été le cas ce samedi, avec une équipe marcquoise très agressive en défense qui pousse le leader à commettre des fautes bien inhabituelles. En témoignent ces trois pénalités qui ne trouvent la touche et qui auraient permis aux Nîmois d’inquiéter l’OMR dans ses 22 mètres. En revanche, la possession et l’occupation sont largement en faveur des Nîmois sur le premier acte. Mais les situations proche de la ligne de l’OMR ne sont pas converties ce qui entretient l’espoir d’un exploit. « Ce soir on gagne grâce à notre défense. Sur les ballons qu’on a pu exploiter, on a aussi su les mettre à la faute. On a joué de notre camp, on avait des intentions de jeu. C’est aussi bien de construire des matchs comme ça, un peu cadenassés » résume Caloni. En fin de première période, après avoir plutôt bien géré le carton jaune de Louis Decavel, l’OMR s’offre même une occasion d’essai pour mener à la pause. Ratée. Mais les hommes du président Gradel sont bien dans le match et tiennent tête au leader qui semble trop impatient proche des lignes.

D’autant que Nîmes tombe face à une défense au clair avec ses principes de jeu. « On savait que c’était une équipe très joueuse mais qui détestait jouer chez elle. Donc on a du réapprendre le rugby du Nord à tout le monde, arriver avec du choc plus frontal pour après écarter les ballons » explique Louis Decavel dans un sourire malicieux. Originaire avec son frère Paul de Villeneuve d’Ascq, le trois-quarts centre est l’emblème de cet OMR new look aux ambitions démesurées. Avec un effectif à 25 ans de moyenne d’âge, le groupe peut se targuer d’être aussi composé de joueurs d’expérience qui, après quelques matchs d’acclimatation apportent désormais tous leurs savoirs. En premier lieu, François Herry et Philip Du Preez, respectivement titulaires au centre et en deuxième ligne ce samedi. A leur avantage, ils ont su guider leurs coéquipiers dans les moments chauds et notamment la fin de match.
Une maîtrise de la fin de match prometteuse
Devant durant une bonne partie de la seconde période, Nîmes ne se met pas à l’abris et s’expose aux contres marcquois. Derrière un pack la plupart du temps dans l’avancée, la charnière a joué son rôle avec précision, sans trop en faire. Avec un Simon Ricquebourg à 4/6 face aux perches et auteur de 12 points, Marcq a fait le dos rond. A l’inverse, Nîmes et ses cinq échecs face aux perches peut s’en vouloir. « Il y a peu d’équipes qui prendront des points contre Nîmes. On savait que la première des deux équipes qui allait craquer sur le plan défensif allait perdre le match » résume Decavel. « Au final aucune des deux n’a craqué ça s’est joué aux buteurs. On avait de la chance avec Simon dans un bon jour. A l’inverse leur arrière qui est d‘habitude exceptionnel l’était moins ce soir« . Surtout, après un match rugueux, où la conquête a été déterminante, le fait que l’OMR soit en mesure de jouer la gagne est un motif d’espoirs.

Une énième erreur nîmoise avec un en-avant bête devant les 22 mètres sur un jeu au pied neutre sonne le glas des ambitions gardoises. Sur la mêlée qui suit, l’OMR gagne une pénalité et Ricquebourg enquille. Les Marcquois prennent pour la première fois la tête (9-7; 70′) et ne la lâcheront jamais. S’accrochant à ce succès, ils maîtrisent le rythme des dix dernières minutes d’une ampleur jamais vue jusqu’alors. « On sait que dans cette division tous les matchs se jouent dans les 15 dernières minutes » détaille Caloni. « On était frustrés depuis le début de saison de tenir des matchs et de les perdre dans les derniers instants« . Cette fois, après une dernière réalisation de son buteur, l’OMR a pu savourer à plein (12-7). Mais savourer quoi, son exploit ? « Exploit, oui et non. Ils étaient un peu moins bien, nous sur un très bon jour » estime Decavel. « C’est un exploit véritable pour son coach. Alors oui ils ont un buteur qui n’était pas en réussite mais on a su faire le dos rond, être solides et disciplinés en défense malgré un début de match où on a été beaucoup sanctionnés. C’est une authentique performance« .
Finalement, qu’importe la dénomination, cette performance parle d’elle-même et permet aux Marcquois de s’installer dans la première partie du classement. Après une semaine de pause, ils se rendront à Graulhet pour aller chercher une quatrième victoire de rang. Après des débuts hésitants, les voilà lancés.