Du 6 octobre au 12 octobre se sont tenus les Championnats du monde de Judo à Tashkent, en Ouzbékistan. Si les Français avaient brillé à Tokyo, le bilan est cette fois-ci plus mitigé, de quoi tirer des enseignements pour performer dans 2 ans à la maison.
Japon 1, France 0
Si les Français avaient gagné l’épreuve par équipe mixte – nouveauté des JO de Tokyo – contre les Japonais ultra favoris, les nippons ont pris leur revanche. Ils clôturent ainsi de très bon Championnats du monde. Avec 13 médailles dont 6 en or, 4 en argent et 3 en bronze, ils ont de loin terrassé les Français avec seulement 5 médailles (dont 1 en or). A titre de comparaison, les Français ont remporté pratiquement 2 fois moins de médailles qu’à Tokyo. La plus grosse désillusion française nous vient de Shirine Boukli. Double championne d’Europe en titre, et numéro 1 dans sa catégorie (-48kg), la judokate de 23 ans a été battue par Kazakhe Abiba Abuzhakynova au 3e tour. « Elle est entrée dans ma tête » réagit la Française au micro de la chaine L’équipe après sa défaite. Très friable dans les grands rendez-vous (elle avait déjà été éliminée dès son entrée en lice à Tokyo) la jeune tricolore sait ce qu’il lui reste à travailler. Elle voit ses défaites comme un long chemin vers son rêve ultime : l’or à Paris.
« Je sais ce que je veux : être championne olympique. S’il faut passer par une défaite à ce Championnat du monde (…) je prends »
L’autre frustration nous vient de Sarah Léonie Cysique, vice-championne olympique à Tokyo en -57 kg. La judokate de 24 ans, a été éliminée tout comme sa compatriote au 3ème tour par Daria Bilodid. En manque de confiance depuis sa blessure à la cheville gauche, il y a quelques mois, la Française fatiguée n’a pas réussi à saisir sa chance face à son adversaire. Sarah Léonie Cysique fait souvent preuve d’irrégularité lors de ses compétitions, alternant bon niveau et contre-performances au fil des tours du championnats. Il faudra donc qu’elle soit solide sur l’ensemble de la compétition à Paris si elle veut se parer d’or.

Crédit photo : Kirill KUDRYAVTSEV/ AFP
Mais de très bonnes raisons d’espérer !
Durant cette compétition, les deux cadors qui ont porté l’équipe de France à Tokyo n’étaient pas présent. En effet, Teddy Riner, triple champion olympique et 10 fois champion du monde, avait prévu de faire son retour à Tashkent. Mais il a abandonné à la toute dernière minute à cause d’une blessure à la cheville droite. De plus, Clarisse Agbegnenou, double championne olympique à Tokyo est encore en repos après la naissance de son premier enfant en juin. L’absence des deux mascottes de l’équipe de France permet donc de relativiser sur le bilan mitigé des Bleus. Cependant, ces Championnats du monde ont aussi été l’occasion de surprise et d’affirmation.
Effectivement, la Française Manon Deketer, a remporté le bronze en -63kg. Méconnue du grand public et souvent cachée par sa coéquipière Clarisse Agbegnegnou, star de sa catégorie, elle a toujours cru en ses chances de battre les meilleures, et a réalisé une compétition très régulière. Ce Championnat du monde a surtout été l’affirmation d’une des plus grande espoir du judo français : Romane Dicko, dans la catégorie +78kg. Médaillée de bronze aux JO de Tokyo, la judokate a gravi parfaitement les échelons jusqu’à son premier sacre mondial. Ce n’était pas gagné. Exemptée de premier tour, elle a fait preuve de caractère pour réagir face à la Chinoise Su lors de son entrée en lice. Menée par waza-ari, la nouvelle championne du monde des +78kg a su renverser le combat en immobilisant son adversaire. Elle a ensuite pu imposer son judo a toute ses concurrentes. La Française de tout juste 23 ans est donc une réelle chance de médaille dans 2 ans.

Crédit Photo : Kirill KUDRYAVTSEV/ AFP