Il n’a que 18 ans, et pourtant, il met tout le monde d’accord. Victor Wembanyama, pressenti pour être numéro 1 de la draft en juin 2023, ne cesse d’épater aux quatre coins du monde. De quoi le considérer comme le futur génie de la NBA ? Zoom sur un jeune Français aux allures de champion.
La naissance d’un espoir
Né le 4 janvier 2004 dans la commune de Le Chesnay dans les Yvelines, Victor Wembanyama grandit dans un environnement bercé par le sport et notamment par le basket. Sa mère, ancienne joueuse, est entraîneuse dans le club du Chesnay-Versailles, tandis que son père est un ancien athlète, désormais préparateur physique. Sa sœur Eve est également basketteuse et championne d’Europe U16 en 2017. De par son physique impressionnant, le jeune francilien commence très tôt le basket. Son premier club n’est autre que le club local de l’Entente Le Chesnay-Versailles.
« Il faisait ma taille, 1,70 m, vers 8 ans. Et quand il avait 5 ans, tout le monde pensait qu’il en avait 10 »
affirme Emmanuel Saravas, son premier coach en poussin au sein du club. Mais très vite, il se fait remarquer grâce à ses attributs physiques atypiques. A 10 ans, il intègre le club du Nanterre 92, club dont il intégrera le centre de formation 4 ans plus tard. A 15 ans, il fait ses débuts en professionnel en Coupe d’Europe.
Au terme de deux saisons pleines où il brille sous les couleurs du Nanterre 92 puis de l’ASVEL, en Betclic Elite et en Euroligue, le prodige français signe, le 4 juillet 2022 du côté des Metropolitans de Boulogne-Billancourt. Il arrive avec deux titres du meilleur jeune du championnat et une médaille d’argent aux mondiaux U19 où seuls les Américains ont stoppé le jeune Français, aussi bon au poste de pivot qu’à celui d’ailier fort. Un move intéressant pour terminer l’aventure du Français en Europe avant de se lancer dans la cour des grands, en NBA.
Une réputation confirmée à l’international
Pour confirmer son grand potentiel, Victor Wembanyama voit son équipe s’envoler pour Las Vegas, début octobre, pour y affronter la NBA G League Ignite, une équipe composée des meilleurs jeunes joueurs évoluant aux Etats-Unis et qui sont candidats à la draft. Le néo-boulonnais arrive sur le sol américain avec le statut de futur numéro 1 à la prochaine édition, ce qui serait une première pour un Français. La pression est grande d’autant plus que, face à lui se trouve celui qui est vu comme son principal concurrent à la place de numéro 1, Scoot Henderson. Ces deux matchs amicaux sont donc capitaux pour le jeune Français qui a l’occasion de briller dans le pays de la balle orange.
Et pour cela, Victor Wembanyama ne s’est pas fait prier. Malgré une défaite lors du premier match (122-115), le géant Français brille déjà en inscrivant 37 points et 5 contres pour l’équipe entrainée par Vincent Collet. Il récidive lors du deuxième match, deux jours plus tard, et mène ses coéquipiers à la victoire (112-106) en marquant 36 points, délivrant 4 passes décisives et contrant 11 fois l’équipe des prodiges américains. De quoi mettre en avant son talent devant les fans américains et les quelque 200 superviseurs NBA venus pour le voir en action.
Les superstars de NBA sont aussi sous le choc face aux deux performances du Français. Les Français de NBA comme Rudy Gobert, Evan Fournier ou encore Nicolas Batum connaissaient déjà le potentiel du tricolore, mais les Américains découvrent, grâce à ses performances, un prodige. Lebron James l’a qualifié « d’alien » tandis que Stephen Curry, la superstar des Golden States Warriors, l’a défini comme un « cheat-code » dans un jeu-vidéo. Les franchises de NBA qui avaient l’habitude de « tanker », c’est-à-dire finir en bas de tableaux pour se procurer les meilleurs joueurs de la draft seront donc nombreuses cette année, vu le potentiel du Frenchie. Jeune et talentueux, le Francilien doté d’une envergure de 2m43 n’a donc pas laissé le basket américain indifférent, de quoi être enthousiaste pour la suite.
Un statut de star à confirmer
Alors que les Metropolitans sont de retour en France, « Wemby » va pouvoir réellement commencer sa dernière saison en Europe avant de se lancer dans la cour des plus grands vraisemblablement dès l’année prochaine. Même si ses dernières performances sont exceptionnelles, son statut de star reste à confirmer. Lorsqu’il arrivera en NBA, il ne faudrait pas tomber dans l’excès de confiance avant même son transfert. Les exemples de « flop » sont nombreux et bien qu’il paraisse au-dessus, le joueur de 18 ans devra faire ses preuves tout au long de la saison en Europe et sera scruté par l’ensemble des observateurs aux Etats-Unis.
D’autant plus que certains affirment encore avoir des doutes quant à sa condition physique. En effet, nombreux sont les espoirs dont le physique a gâché la carrière et Victor Wembanyama a déjà été éloigné des terrains plusieurs fois à cause de blessures. De quoi inquiéter Stephen A. Smith, qui durant son émission First Take, juste après les matchs amicaux aux Etats-Unis, est revenu sur le physique du jeune Français
« J’aime son jeu. Il peut dribbler, il peut tirer, il est athlétique, il a du talent, il est immense […] mais j’ai un problème avec lui : il est bien trop maigre. Généralement, les joueurs avec ce profil finissent toujours par se blesser. »
Ainsi, la seule ombre au tableau pourrait être sa condition physique. Il y a des interrogations; et ce sera à lui de faire mentir ses quelques détracteurs.
Les Olympistes 