Rugby

Vakatawa, le magicien du rugby

Interdit de poursuivre sa carrière en France suite à une anomalie cardiaque, Virimi Vakatawa aura joué pendant 11 années sur le sol français et aura revêtu le maillot tricolore à 32 reprises. Retour sur la trajectoire ascendante de cette star du VII devenu l’un des meilleurs centres du monde à XV.

Arrivé en France dès l’âge de 18 ans

Né à Rangiora en Nouvelle-Zélande, il commence le rugby à l’âge de 9 ans dans les îles Fidji, pays dont il possède la nationalité. À seulement 17 ans, il est surclassé et intègre l’équipe des Fidji des moins de 19 ans. Très vite, les performances du jeune Virimi attisent l’attention de la France et plus particulièrement de Sireli Bobo, ancien ailier du Racing 92 qui n’a pas mis longtemps à convaincre la nouvelle perle du rugby fidjien de rejoindre la métropole et son championnat phare, le Top 14. C’est en mai 2010 que le jeune trois-quarts fidjien intègre le centre de formation du Racing-Métro 92.

Un enfant du Racing

Virimi Vakatawa n’aura connu que le maillot du Racing 92 en club. Crédit photo : IconSport

Hébergé par son compatriote Bobo, il effectue sa première saison en France au sein de l’équipe espoir du Racing. Mais rapidement son manager de l’époque, Pierre Berbizier fait appel à lui et le lance dans le grand bain de la Coupe d’Europe (H Cup). Le 14 janvier 2011, il est titularisé pour la première fois sous les couleurs ciel et blanc à Marcel Michelin face à Clermont, champion de France en titre. Une semaine plus tard, il marqua son premier essai en carrière face au Leinster.

Petit à petit, Vakatawa commence à se faire une place au sein de l’effectif francilien. Il dispute 24 matchs dont 5 de Coupe d’Europe pour sa première saison pleine en professionnel (2011-2012). Mais ce début rêvé s’estompa peu à peu. Moins utilisé en club depuis l’arrivée du duo Labit/Travers, Wakatawa jouera moins de 20 matchs sur les deux saisons suivantes. Il décide alors de quitter son club formateur au printemps 2014 pour se tourner vers le rugby à VII. Cette même année, Vakatawa obtient la nationalité française et signe un contrat fédéral de deux ans. Interrogé par l’AFP en octobre 2020, l’ex-sélectionneur de l’équipe de France de rugby à VII Frédéric Pomarel déclarait que le rugby à VII lui avait offert « une bulle d’oxygène » et lui a « redonné confiance« .

Star du rugby à VII

Virimi Vakatawa en plein débordement lors d’un tournoi avec l’équipe de France à VII. Crédit photo : Sud Radio

Avec son mètre 85 et ses 87 kilos, le franco-fidjien met en avant sa puissance et sa vitesse dès ses premiers matchs. Des qualités parfaitement adoptées au jeu « plus libre » et « moins tactique » du rugby à VII. Ses performances à VII vont lui ouvrir les portes de l’équipe de France à XV. Guy Novès, intronisé nouveau sélectionneur des Bleus le sélectionne pour disputer le tournoi des VI nations.

2016, une année magique

C’est la première fois dans l’histoire qu’un joueur passe du VII au XV de France. Il y effectue des débuts fracassants inscrivant un essai sur son premier ballon touché face à l’Italie, le 6 février 2016. Il est titularisé lors des 5 matchs du tournoi. Puis, il retourne sur le circuit à 7 et participe aux JO de Rio avec l’équipe de France. Au Brésil, il n’avait pas su tirer son épingle du jeu, se contentant de marquer deux essais contre l’Espagne, la France se classant finalement septième du tournoi olympique. De retour à XV pour la tournée d’automne, il inscrit son premier triplé au Stadium de Toulouse face au Samoa. De quoi parapher une année 2016 magique et pleine d’émotions pour lui.

L’équation de VII à XV

Virimi Vakatawa lors de sa première sélection, face à l’Italie le 6 février 2016. Crédit photo : (P. Lahalle/L’Equipe)

À l’été 2017, alors qu’il était sous contrat avec la Fédération française de rugby, l’ailier des Bleus choisi de retourner dans son club formateur pour s’investir pleinement dans le rugby à 15. Et après avoir été l’un des meilleurs joueurs du monde à 7, Vakatawa va le devenir à 15. Si il est dans un premier temps positionné à l’aile, Laurent Labit, entraîneur du Racing 92 jusqu’en 2019, décide de le faire au jouer au centre. « Quand on est arrivés au Racing (en 2013, avec Laurent Travers), on lui a tout de suite parlé de notre envie de le mettre au centre et il était déjà intéressé. » Choix qui s’avérera payant.

Lors de ces trois premières saisons (2018-2020), Virimi Vakatawa, éblouit la planète rugby par sa magie ballon en main. Crochet électrique, cadrage débordement, offload (passe après contact) entre les défenses, ce magicien du rugby savait faire lever les foules. Il termine meilleur marqueur d’essais du Top 14, lors de la saison 2018/2019 en inscrivant 13 essais. En Coupe d’Europe, il atteindra par deux fois la finale de la Champions Cup avec le Racing 92, mais perd d’un rien à chaque fois (2018 et 2020). L’un des seuls bémols pour l’ancien septiste qui n’aura pas remporté le moindre titre dans sa carrière.

Rappelé pour la Coupe du monde 2019

Alors qu’il n’était pas retenu pour partir au Japon, le trois-quarts centre du Racing est rappelé in extremis par Jacques Brunel pendant la préparation suite au forfait sur blessure de Geoffrey Doumayrou. Il participe à trois des quatre matchs des Bleus à la Coupe du monde en marquant notamment un essai face au Tonga. Pendant les deux saisons suivantes, il forme avec Gaël Fickou la paire de centre de l’équipe de France, l’une des meilleures au monde. Redescendu dans la hiérarchie des trois-quarts tricolores à l’automne 2021, c’est un tant que spectateur que Vakatawa assiste au Grand Chelem des Bleus. Quelques mois plus tard, il fait son retour dans le groupe France lors de la tournée estivale au Japon. Il y dispute son dernier match le 6 juillet 2022.

Crédit photo : Panoramic
Guillaume Bourgade-Girolami

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