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Jeux mondiaux 2022 : portrait de Candy Brière-Vétillard, médaillée d’or en tumbling

Candy Brière-Vétillard a décroché l’or le 16 juillet 2022 dans l’épreuve de Tumbling lors des Jeux mondiaux de Birmingham (Alabama, États-Unis). Déjà championne d’Europe en équipe et en individuel en juin dernier à Rimini (Italie), la Sarthoise a un sacré palmarès du haut de ses 18 ans. Partons à la rencontre d’une championne méconnue.

En devenant championne des Jeux mondiaux, un rêve se concrétise pour Candy Brière-Vétillard. « Dans le tumbling en fait, les Jeux mondiaux, c’est les Jeux olympiques » nous confie-t-elle. Ces derniers se déroulent traditionnellement un an après les Jeux olympiques et regroupent les sports non-présents à cet évènement. « Il n’y en a qu’une seule qui part, donc c’est encore plus impressionnant » (ndlr : contre quatre athlètes sélectionnées lors des autres compétitions internationales). Ce 16 juillet 2022, la Française est la dernière concurrente à passer. Elle éblouit les juges et obtient une note de 26.300 devant sa concurrente américaine dotée d’un 25.600.

Candy Brière- Vétillard après son titre aux Jeux mondiaux 2022 accompagnée des ses entraîneurs Virginie et Romuald Abadie. Crédit photo : AcroSarthe

Qu’est-ce que le tumbling ?

« Le tumbling, c’est faire deux séries de huit acrobaties sur une piste de 25 mètres de long, avec dix mètres de course d’élan et sur deux mètres de largeur » nous explique la championne des Jeux mondiaux. Si les acrobaties effectuées peuvent parfois s’apparenter aux diagonales au sol en gymnastique, le tumbling ne nécessite aucune chorégraphie, aucun élément artistique. Là où le passage au sol dure 1 minute 30, celui de tumbling dure seulement une dizaine de secondes. Une discipline particulière et encore méconnue en France. Ce n’est donc pas vers le tumbling mais vers la gymnastique artistique que Candy Brière-Vétillard s’est tournée en premier. Issue d’une famille sportive, elle commence la gymnastique dès ses 6 ans : « Il fallait que je fasse du sport pour me dépenser, sinon je tenais pas en place à l’école« . En changeant de club de gym, on lui propose de faire du tumbling : « Je ne connaissais pas et j’ai été voir sur YouTube et ça m’a plu donc j’ai fait les deux en parallèle, la gym et le tumbling. » Elle privilégiera finalement le tumbling dès ses 10 ans.

Un rythme de vie de haut niveau…

Le tumbling compte originellement quatre Coupes du monde. Ces dernières saisons ont cependant été tronquées par la pandémie. S’ajoutent à cela les Championnats de France, d’Europe et du monde ainsi que les Jeux mondiaux. La Fédération de gymnastique les accompagne et met à leur disposition un staff composé d’un médecin et d’un kiné. « Mes deux coachs sont kinés de l’équipe de France. J’ai de la chance, ils s’occupent de moi dans la vie de tous les jours et aussi en compétition« . Au niveau de l’alimentation ou de la préparation mentale, chacun sa recette : « Si on veut, on contacte quelqu’un pour nous aider. Moi je ne suis pas de diététicienne parce que j’aime trop manger. La préparatrice mentale, j’en ai pas non plus parce que je gère bien les compétitions, c’est un peu ma force d’ailleurs« . Sa première compétition internationale, Candy Brière-Vétillard s’y qualifie à ses 12 ans seulement. Pour cela, depuis ses 8 ans environ, la Française se rend tous les jours en entraînement. Une habitude prise très jeune qui continue à rythmer sa vie au quotidien : « On a trois semaines de vacances l’été, avec la dernière où on reprend l’entraînement en autonomie sur notre lieu de vacances. Et sinon, tout le reste de l’année, on s’entraîne tous les jours, du lundi au samedi dans notre club (ndlr : Acrosarthe) ». Une quinzaine d’heures d’entraînements par semaine sont donc à combiner avec des études ou un métier.

Candy Brière-Vétillard, Emilie Wambote, Maëlle Dumitru-Marin et Marie Deloge après leur sacre de championne d’Europe 2022 par équipe pour la deuxième année consécutive. Candy Brière-Vétillard y décroche également le titre en indiviuel, une première depuis 24 ans. Crédit photo : FFGYM

…qui se combine obligatoirement à des études

Pratiquer un sport à haut niveau requiert des sacrifices physiques, chronophages et financiers. Pour s’envoler vers ses premiers Championnats du monde junior à 12 ans, le déplacement est à sa charge : « ça va de 1.500 à 3.000 € la compétition« . Si les déplacements lors des évènements internationaux seniors sont pris en charge par la fédération, le tumbling ne permet pas une rémunération conséquente. Même la meilleure athlète mondiale française ne pourrait pas subvenir à ses besoins grâce à ses performances : « On a des primes à la médaille avec la fédération, une médaille d’or aux Championnats du monde c’est 5.000 € et une médaille d’or aux Championnats d’Europe, c’est 2.500. Même en gagnant tout, en individuel et en équipe, c’est un peu compliqué« . Pour l’instant, Candy Brière-Vétillard est en sport-étude. Elle jongle entre les entraînements et son BTS MCO (Management Commercial Opérationnel). « En étude ça va parce qu’on peut louper des cours, on arrive à trouver des arrangements. Si on fait des efforts, les établissements y arrivent aussi« . Il lui faudra cependant rapidement trouver un emploi, obstacle pouvant handicaper sa carrière : « Je fais mes études, mais à 30 ans, la plupart des gens travaillent et en fait, c’est ça le plus dur, c’est de réussir à trouver un job où on peut s’entraîner en même temps et aussi garder la condition physique« 

Enjeux de carrière

S’ajoutent aux contraintes financières, les contraintes physiques. En général, une tumbleuse s’arrête vers l’âge maximum de 30 ans. Ayant commencé les compétitions dès ses 12 ans, à 30 ans, cela ferait déjà 18 ans de carrière pour Candy Brière-Vétillard. « Forcément il va y avoir des blessures, le corps peut lâcher« . Si la Sarthoise avoue en rigolant qu’elle préfère gagner des titres, le manque de la victoire n’est pas ça qui mettra fin à sa carrière : « J’ai toujours dit que j’arrêterai le jour où j’aurais le sentiment d’avoir fait le tour. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Pourtant, j’ai bien réussi mon année« . Il y a toujours des objectifs personnels à atteindre, « je me fixe des séries que je veux faire d’une certaine difficulté, et puis, pourquoi pas battre le record de France ?« . Pas d’urgence pour la jeune Française qui aborde une philosophie du sport saine et à l’écoute de sa santé : « Si on se sent bien dans notre corps, si on sent qu’on n’est pas trop fatigués, on peut continuer. Tant que ça fonctionne, je continuerai« . Et pour cause, la Sarthoise vise désormais le titre de championne du monde qu’elle espère obtenir du 15 au 18 novembre prochain à Sofia (Bulgarie).

Cassandre Lecomte
Crédit photo : Icon Sport

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