L’heure des quarts de finale a sonné. Une nouvelle compétition démarre : les matchs à éliminations directes. L’Angleterre, l’Allemagne, La France, l’Espagne, l’Autriche, la Suède, Les Pays-Bas et la Belgique se sont qualifiées lors de la phase de groupe. Si les favoris sont présents, deux outsiders le sont également : l’Autriche et la Belgique ont en effet pris le meilleur sur la Norvège et l’Italie, deux nations que les pronos voyaient pourtant sortir des poules. Les Pays-Bas vont-ils conserver leur titre ? L’Angleterre va t-elle s’imposer à domicile ? La France va t-elle enfin se qualifier pour une demi-finale internationale ? Réponse le 31 juillet.
Pour l’occasion, nos rédacteurs Tristan et Mila vous font leur analyse de chaque match, et leurs pronostics pour la victoire finale.
Angleterre – Espagne : mardi 20 juillet
Les festivités commencent fort. L’Angleterre, première de son groupe A, affronte l’Espagne, deuxième du groupe B. Un quart qui s’annonce bouillant. A domicile, l’Angleterre va tout faire pour marquer un peu plus les esprits que pendant la phase de poule, qu’elle avait déjà ultra dominée. L’équipe semble se souder de plus en plus, sous oublier qu’elle compte dans ses rangs les deux meilleures buteuses de la compétition (Beth Mead avec 5 buts et Alessia Russo avec ses 3 buts). Face à elles, la furia espagnole. Diminuée avec les pertes de Jenni Hermoso puis d’Alexia Putellas, la Roja a su démontrer son talent au fil des matchs, tout en faisant preuve de caractère. Cette sélection est très certainement la meilleure dans les phases de possession et chacune des joueuses possède une technique quasi irréprochable.
Tristan et Mila voient cependant l’Angleterre passer. Plus efficace, le réalisme sera le point crucial de cette partie. Et c’est ce qui a manqué à l’Espagne. Très souvent elle a failli au moment de conclure. Elle peut être dangereuse et se créer des occasions, mais il y a un blocage offensif indéniable. Si elle s’est tant bien que mal qualifiée grâce à un but de dernière minute contre le Danemark, elle n’a pas su saisir les bonnes opportunités face à l’Allemagne, et en a payé les frais. L’entraineur ibérique Jorge Vilda aura également un rôle très important à jouer, lui qui est souvent critiqué pour ses choix douteux. Il opte souvent pour une attaque composée de milieux de terrains offensives, alors qu’il n’a toujours pas fait jouer Amaiur Sarriegi, la jeune attaquante de la Real Sociedad autrice de 17 buts cette saison. Idem pour Claudia Pina, la petite pépite du Barça qui n’a joué qu’une dizaine de minutes. Une tactique de jeu qui pourrait donc faire la différence dans ce match.
Allemagne – Autriche : jeudi 21 juillet
Ce second quart verra s’affronter l’Allemagne, première du groupe B, et l’Autriche, deuxième du groupe A. Impressionnantes jusqu’ici, les Allemandes sont données par beaucoup comme favorites pour remporter le trophée. Seule équipe ayant fait un « clean sheet » sur ses trois matchs de groupe, elle a marqué à 9 reprises (3 en moyenne par match). De quoi faire peur à son adversaire, qui ne compte pour l’instant que trois petits buts. Il est tout de même vrai de dire que l’Autriche défend très bien. Un seul but encaissé, par l’Angleterre lors du match d’ouverture. Rendement faible, défense solide, voila comment pourrait on qualifier cette équipe autrichienne.
Pas vraiment de surprise du côté des pronostics. Nos deux rédacteurs misent sur l’Allemagne, clairement supérieure à tous les niveaux. Même si l’on connait les capacités défensives de l’Autriche, les joueuses de la Mannschaft trouveront sans doutes le chemin des filets. On voit mal l’Autriche poser de gros problèmes à cette équipe d’Allemagne, dominatrice, très sereine et toujours chirurgicale. Alexandra Popp et Klara Buhl, à l’origine de très belles performances en poule, auront l’occasion de mener une fois de plus leurs coéquipières vers la victoire. Victoire peut être moins large que celles des matchs de groupes, mais victoire quand même.
Suède – Belgique : vendredi 22 juillet
Si l’on s’attendait à retrouver la Suède en quarts, c’est moins le cas pour la Belgique, qualifiée sur le fil. Dominée par l’Equipe de France et donc à la lutte avec l’Italie et l’Islande, les Red Flames n’ont jamais lâché. Cette qualification historique est méritée, au vu des résultats corrects de cette équipe (1 V, 1 D, 1 N). Les Belges s’appuient sur un état d’esprit collectif irréprochable, quelques bonnes individualités et un sens du jeu un peu « tout feu tout flamme » (sans mauvais jeu de mot). De l’autre côté du terrain, une armée jaune se tiendra face à elles. Les irréductibles suédoises. Victorieuses de l’Euro en 1984, la quête d’un nouveau titre majeur commence à se faire longue. Beaucoup de finales et de 3èmes places, mais pas de trophée depuis cette date. Deuxième au classement FIFA (derrière les Etats-Unis, la Suède rêve de s’imposer à nouveau en Europe.
A l’image de l’Allemagne et de l’Angleterre, la Suède tient son statut de favorite et a fait bonne impression. Malgré un match nul face aux Pays-Bas et une victoire « compliquée » contre la Suisse, les joueuses de Peter Gerhardsson ont fait le travail, grâce notamment à leur vision du jeu et leur rapidité en contres. Face aux Belges, ces deux caractéristiques suédoises pourraient certainement faire la différence. En attaque, Hurtig et Rolfo arriveront à coup sûr à déborder sur les ailes la défense belge, tandis que dans l’axe, la technique d’Asslani et le coup d’œil de Blackstenius feront des dégâts. La sélection belge semble trop peu expérimenté et faible comparée à cette équipe scandinave experte des quarts de finale. Vous l’aurez compris, la Suède sortira vainqueur selon Mila et Tristan, et plutôt facilement.
France – Pays-Bas : samedi 23 juillet
Le meilleur pour la fin. Duel au sommet. Les tenantes du titres opposées à l’Equipe de France. Equilibré sur le papier, il y a bon espoir pour la France de l’emporter. Très sérieuses dans leurs entames de matchs, les Bleues seront capables de mettre une force pression d’entrée sur les Hollandaises qui à l’inverse, sont plutôt en mode diesel. Fébrile défensivement, la sélection Oranje s’appuie surtout sur ses attaquantes de qualité, Vivianne Miedema et Jill Roord entre autres. Si elles ont un point friable, c’est à l’arrière. Il faudra donc insister côté tricolore pour tenter de se mettre rapidement à l’abri au niveau du score.
Mais la France aura elle aussi besoin d’améliorer certains aspects de son jeu, particulièrement la charnière centrale, mise à l’épreuve plus d’une fois déjà. Menées par la capitaine Wendie Renard, les défenseures ont parfois eu du mal à gérer des situations d’attaques adverses. Autre point d’amélioration, la finition. Après le départ sur blessure de Marie-Antoinette Katoto, difficile de trouver une remplaçante à son niveau. Melvine Malard s’est pourtant imposée face à l’Islande, montrant à Corinne Diacre qu’il était possible de lui faire confiance en pointe. Mais la Lyonnaise aura besoin de ses coéquipières pour aller au bout des actions. Rester concentrées et ne pas baisser d’intensité, c’est enfin ce que les Bleues doivent faire s’ils elles veulent se qualifier pour leur première demi sous l’ère Diacre. Pour ce qui est du pronostic, les Olympistes ont confiance en notre pays, qui semble plus complet. La France va le faire.
Qui gagne alors ?
Ironie du sort, Tristan et Mila ont pronostiqué exactement le même tableau. Et attention spoiler, la France ne gagnera pas. Car même en faisant preuve de chauvinisme, la victoire française ne leur semble pas envisageable. En demi, les Bleues devraient donc rencontrer l’Allemagne. Et malheureusement, nos deux Olympistes craignent une baisse de régime côté tricolore, comme cela avait déjà été le cas. Au contraire, l’Allemagne en profiterait pour accélérer et leur chiper la victoire à l’arrachée. Pour l’autre partie de tableau, le potentiel Angleterre – Suède s’annonce exceptionnel. Mais les Anglaises survoltées de jouer une finale à la maison ne laisseront rien au hasard. Prédiction d’une victoire pour The Lionesses.
Une finale de gala se dessinerait donc : Angleterre – Allemagne. Difficile de se prononcer tant ces deux équipes ont survolé la phase de groupes. Toutes deux ont des qualités offensives de classe mondiale, une défense de fer et un collectif hallucinant. Mila et Tristan imaginent ce match forcément serré, laissant beaucoup de place aux deux équipes. Mais encore une fois, les Anglaises sont en mission, chez elles. Et rien pour la transcendance que de jouer devant leur public à Wembley va leur procurer, c’est obligé : Football’s coming home.
Les Olympistes 