Football

WEURO 2022 : Ce qu’il s’est passé dans les groupes C et D

Le 6 juillet dernier, l’Euro féminin 2022 débutait en Angleterre. Seize nations réparties dans quatre poules se sont disputées les deux première place de leur groupe, avec l’objectif de se qualifier pour les quarts de finale. Très médiatisé, ce « Weuro » allie beau jeu, découvertes et engouement populaire. Et si quelques grosses blessures sont venues se mêler à la fête, cette compétition est certainement la meilleure vitrine que le football féminin ait connu.

Groupe C : Portugal – Suisse

Match d’ouverture entre les deux outsiders du groupe C. Une victoire était, déjà, impérative pour envisager l’exploit de se qualifier et chiper une place en quart de finale à la Suède ou aux Pays-Bas. La consigne était claire et les Suissesses l’avaient particulièrement bien compris. Une ouverture du score dès la 2e minute de jeu sur une belle frappe des 25 mètres de Coumba Sow, la meneuse de jeu suisse évoluant au Paris FC, a parfaitement lancé la rencontre pour la Nati. Un début de match qui va se transformer la rencontre en cauchemar pour les Portugaises. Deux minutes plus tard, un coup de pied arrêté frappé par Bachmann, bien suivi au second poteau par Kiwic qui reprend superbement le ballon d’une tête imparable sous la barre. Le résultat du match semblait acquis aux Suissesses ; mais au fil du match, les joueuses portugaises rentraient progressivement dans la rencontre.

La seconde mi-temps portugaise a frôlé la perfection. Le Portugal s’est lancé dans une quasi « remontada » commencée tout d’abord par la réduction du score signée Gomes (58e) d’une tête sur corner, d’abord arrêtée mais finalement poussée du genou au fond des filets. Pleines de courage et d’envie, les Portugaises ont continué leurs assauts sur le but suisse jusqu’à trouver la solution à la 65e. Silva a conclu en première intention un centre à mi-hauteur venu de l’aile droite. Les offensives ont continué et un peu de réussite vient sauver Lachmann, la gardienne suisse, qui a vu le ballon s’écraser sur son poteau à la 88e.

Score final 2-2. Un match avec des regrets pour les deux équipes, qui vont désormais avoir à affronter et battre les favorites du groupe pour espérer se qualifier.

La joie de Silva qui égalise face à la Suisse. Crédit photo: Eurosport

Groupe C : Suède – Pays-Bas

C’est LE choc de ce groupe C, les championnes d’Europe néerlandaises contre les Suédoises, médaillées d’argent au JO, autres favorites du groupe et candidates potentielles à la victoire finale dans cet Euro.

La première période est en faveur des Suédoises. Après plusieurs bonnes combinaisons créant le danger devant le but néerlandais, Asllani, l’ailière du Real Madrid, se joue de la défense et de Nouwen sur le côté droit grâce à un sublime petit pont avant de servir Andersson complètement oubliée dans les 6 mètres, qui n’a plus qu’à ajuster la gardienne (36e). Cette première mi-temps fut également marquée par la sortie sur blessure de deux cadres des Oranje : Van Veenendaal, la gardienne et Nouwen, en défense centrale.

Néanmoins, dès le retour des vestiaires, les Néerlandaises ont pris le jeu à leur compte et ont tout fait pour revenir au score en s’appuyant sur leurs individualités. A la 52e, Miedema reçoit une passe au milieu du terrain le long de la ligne de touche. Elle élimine intelligemment la Suédoise au marquage en laissant le ballon passer entre ses jambes avant de se retourner et de monter la balle jusqu’aux abords de la surface. Après un léger cafouillage et un contre favorable, Roord s’empare du ballon et enchaine une superbe frappe en pivot au ras du sol qui vient tromper Van Domselaar.  Le match nul semble convenir aux deux équipes, le match s’équilibre et perd en intensité. Malgré quelques frayeurs en fin de match, notamment sur le but néerlandais, le score en restera là.

La première place du groupe ne s’est pas jouée lors de ce match mais à n’en point douter, cette rencontre présentait les futures qualifiées en quart de finale.

Le superbe dribble d’Asllani et la finition d’Andersson.

Groupe C : Pays-Bas – Portugal

Faire un grand pas vers les quarts de finale, tel était l’enjeu de cette rencontre pour les Pays-Bas. Prendre 3 points et garder espoir d’une qualification, c’était l’objectif de cette rencontre pour le Portugal.

Le début de match a été animé par les Néerlandaises avec Egurrola (7e) et Van der Gragt (16e) qui inscrivirent toutes deux un but de la tête après un corner venu du côté gauche. Les Portugaises, spectatrices sur ces deux actions voient leur tâche devenir presque irréalisable. Mais comme face à la Suisse, pleines de courage et d’envie, elles ne baissèrent pas les bras et, réduisent le score sur un pénalty discutable transformé par Costa (38e) revu grâce à la VAR par l’arbitre Madame Martincic.  

Au retour des vestiaires, les Portugaises continuent leur forcing pour revenir et dès la 47e, égalisèrent sur une tête de Silva qui conclut une belle occasion construite sur le côté droit. 2-2, tous les espoirs sont permis pour le Portugal. Mais à peine un quart d’heure plus tard, la Lyonnaise Van de Donk coupe court aux espérances portugaises en envoyant un missile dans la lucarne droite de Pereira. Les Oranje reprennent l’avantage et vont gérer tranquillement la fin du match.

La frappe en lucarne de Van de Donk qui délivre les Pays-Bas.

Groupe D: France – Italie

Les Bleues pouvaient-elles rêver d’une meilleure entrée en matière dans cet Euro ? Il n’est pas chose aisée de voir ce qui aurait pu être amélioré.

Même si la première grosse action fut en faveur des Italiennes, Peyraud-Magnin, la gardienne française qui débutait dans une grande compétition avec l’équipe de France, veillait de près et repousse l’offensive. La France réagit et Geyoro ouvre la marque (9e). Diani bien servie sur le côté droit par Perisset, enchaine sur un centre à mi-hauteur, détourné par Gama, la capitaine italienne. Le ballon revient dans les pieds de Geyoro, bien placée au point de pénalty qui crucifie l’Italie d’un plat du pied imparable. C’est trois minutes plus tard que l’Italie réalise que la soirée va être longue. Wendy Renard sent un bon appel de Cascarino dans le dos de la défense et envoie une bonne transversale dans sa course. L’attaquante lève la tête et voit Katoto, démarquée dans la surface. Le centre est encore une fois déviée par une Italienne et retombe sur la buteuse du PSG qui n’a qu’à pousser le ballon au fond. Les actions se multiplient et Cascarino trouve encore une fois la faille d’une frappe puissante aux 22 mètres (38e). Sur l’action qui suit l’engagement, Perisset trouve Katoto en pivot qui dévie le ballon dans l’espace créé par son appel pour Geyoro. Seule face à la gardienne, elle dribble et marque dans le but vide. Une action d’école ! Geyoro complète son triplé à la 45e, après une récupération haute, elle sert Karchaoui sur l’aile qui lui remet en première intention. La frappe trompe de nouveau la gardienne italienne, impuissante sur chacun des buts français.

Après une première mi-temps si aboutie, les Françaises baissent naturellement de rythme après la pause. Un geste dangereux vaudra un carton rouge à la capitaine italienne et le match vire encore plus au cauchemar pour Gama. Après visionnage de la vidéo, l’arbitre reviendra sur sa décision et annulera le carton rouge, qui semblait pourtant logique au vu de la dangerosité du geste. Les Italiennes retrouvent un peu de couleur avec une réduction du score à la 76ème sur l’une de leur seule action de la rencontre mais ne sont pas aptes à revenir avec un tel écart au score.

Les Bleues sont parfaitement rentrées dans la compétition, faisant le plein de confiance suite à cette large victoire et se présentent en tant que sérieuses candidates au titre de championne d’Europe.

Les françaises célèbrent le but de Katoto. Crédit photo: RTL

Groupe D: France – Belgique

Duel francophone pour ce second match de poule. La France peut se qualifier en battant la Belgique et cette dernière peut se rendre la qualification infiniment plus simple en cas de bon résultat face aux Bleues.

Dès la 6e minute de jeu, Karchaoui lancée sur le côté gauche centre vers le deuxième poteau pour trouver Diani qui transforme de la tête face à une défense à contre temps du début à la fin de l’action. Les Françaises ont la main mise sur le match et dominent la rencontre de la tête au pied. Mais la Belgique ne baisse pas les bras et utilise ses armes pour exister. Wullaert, la meilleure buteuse de l’histoire avec sa sélection (67 buts) est trouvée dans le dos de Périsset couverte du hors-jeu par Mbock, mal alignée. Dos au but, la buteuse belge envoie une passe en pivot millimétrée dans la surface pour Cayman qui se jette devant Renard et Peyraud-Magnin pour conclure et égaliser. Une action sublime des Red Flames, qui a su tirer profit des lacunes défensives des Bleues. Mais la France ne tremble pas et à la 41e, Mateo tire un corner, repoussé de la tête, et le ballon lui revient dans les pieds. Elle s’infiltre dans la surface pour déposer un ballon sur la tête d’Mbock qui inscrit le but du 2-1. Les deux changements dans le onze français par rapport au match face à l’Italie sont décisifs sur cette action.

Le reste du match est assez brouillon. Une avalanche de situations pour les Françaises qui n’arrivent pas à conclure et des Belges en manque d’inspiration offensive. Wendy Renard aura la balle de 3-1 au bout du pied en fin de rencontre (88e). Son pénalty est repoussé par la gardienne et elle manque le cadre face à un but vide sur le second ballon. Le match se termine sur le score de 2-1, la France est en quarts de finale et aura à cœur de mettre fin à la série d’élimination à ce stade de la compétition. Le tableau est cependant noirci pour les Bleues par la blessure de Katoto, forcée de déclarer forfait pour la suite du tournoi.

Mbock, Mateo et les autres françaises célèbrent le but du 2-1 face à la Belgique Crédit photo: OnzeMondial

Groupe D: Belgique- Italie

Italiennes et Belges se devaient de l’emporter lors de la dernière journée du groupe D. Un nul permettait aux Islandaises, adversaires des Bleues, de leur rafler la seconde place du groupe, synonyme de qualification. Si les deux formations avaient échoué face à l’Equipe de France, ce sont les Belges qui avaient fait meilleure impression en s’inclinant seulement 1-2.

Les vingt-deux actrices ont livré une performance moyenne, peu rythmée pendant toute la première période. Un match plutôt équilibré dans les phases de possession (52% ITA / 48% BEL), mais à l’avantage de l’Italie dans le secteur offensif qui au terme de la partie aura tiré à 21 reprises, quand les Belges ne l’auront fait que 9 fois. Mais ce manque d’agressivité des Red Flames a certainement endormi la Nazionale qui s’est fait surprendre dès le retour des vestiaires (49e). Une belle frappe dans la surface de Tine De Caigny, qui a ouvert son compteur, a virtuellement qualifié les Belges. A la 98e, cette qualification historique était bien réelle pour cette sélection qui n’avait jamais atteint les quarts d’une grande compétition internationale. Déception pour l’Italie, qui n’a pas su exploiter ses forces et son talent.

Crédit photo: The Analyst
Mila Buchet & Tristan Vanuxem

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