Football

WEURO 2022 : Ce qu’il s’est passé dans les groupes A et B

Le 6 juillet dernier, l’Euro féminin 2022 débutait en Angleterre. Seize nations réparties dans quatre poules se sont disputées les deux première place de leur groupe, avec l’objectif de se qualifier pour les quarts de finale. Très médiatisé, ce « Weuro » allie beau jeu, découvertes et engouement populaire. Et si quelques grosses blessures sont venues se mêler à la fête, cette compétition est certainement la meilleure vitrine que le football féminin ait connu.

Groupe A : Angleterre – Autriche

Pour ce match d’ouverture, l’Angleterre recevait l’Autriche dans l’antre d’Old Trafford. Près de 69 000 spectateurs ont assisté à la rencontre, synonyme du record d’affluence pour un match international féminin.

Favorites, les Anglaises avaient à cœur de bien rentrer dans la compétition, devant leur public. Sur le papier, les joueuses locales sont bien au-dessus. Après leurs trois victoires lors des matchs de préparation (3-0 vs Belgique, 5-1 vs Pays-Bas et 4-0 vs Suisse), elles abordaient l’Euro avec la lourde étiquette de potentielles vainqueurs. Une traditionnelle pression de tout le peuple anglais, en quête d’un premier titre international pour ses sélections seniors depuis la Coupe du monde de 1966. La nouvelle coach anglaise, Sarina Wiegman, déjà titrée à l’euro 2017 avec les Pays-Bas, a donc aligné le XI classique. Menées par la jeune capitaine Leah Williamson et l’irréductible shooteuse Ellen White (meilleure buteuse de la sélection), les Lionnes forment un groupe puissant. De l’autre côté, l’Autriche avait créé la surprise lors de la précédente édition en 2017 en s’invitant en demi-finale. Malgré leur peu d’expérience à l’internationale, les Autrichiennes peuvent compter sur un collectif soudé.

Au terme d’un match plutôt fermé dû notamment à des Anglaises crispées, le pays hôte s’est finalement imposé 1-0. Un magnifique enchainement contrôle/lob de Beth Mead est venu délivrer le « Théâtre des Rêves » à la 16e. Et malgré une domination dans le domaine offensif (16 tirs vs 8 & 41 attaques vs 21), les Autrichiennes ont bien résisté défensivement. Belles performances de la défenseure Hanshaw (2 interceptions et 5 ballons récupérés) ainsi que de la gardienne Zinsberger avec ses quatre arrêts décisifs. La défense anglaise est également à saluer, qui même sous pression n’a pas cédé. Treizième « clean sheet » sur les 16 derniers matchs internationaux. Les joueuses de Wiegman ont timidement entamé leur euro, mais ont assuré le principal: s’imposer d’entrée.

Groupe A : Norvège – Angleterre

Le gros choc du groupe A opposait la Norvège à l’Angleterre. D’après les pronostiques, les deux nations se jouaient la première place du groupe. Après une large et convaincante victoire face aux Irlandaises lors de la première journée, (4-1), les Norvégiennes abordaient ce match sous de meilleurs auspices. Même si les Anglaises étaient données comme favorites, « The Grasshoppers » (les sauterelles) avaient toutes leurs chances.

Malheureusement pour les joueuses nordiques, cette soirée a vite tourné à l’humiliation. Il n’aura pas fallu longtemps aux maitresses des lieux pour ouvrir le score sur penalty, transformé par Stanway (12e). Trois minutes plus tard, l’Angleterre doublait la mise grâce à Lauren Hemp et au super centre de Beth Mead. Et puis les buts se sont enchainés : 3-0 (but de White), 4-0 (but de Mead), 5-0 (encore Mead) puis 6-0 (à nouveau White). Lorsque l’arbitre sifflait la mi-temps, la Norvège devenait alors la nation ayant encaissé le plus de buts en 45 minutes lors d’un euro. Le calvaire ne s’est pas pour autant arrêté après la pause. Si les joueuses de Martin Sjogren ont tenu jusqu’à la 66e, elles ont fini par céder face à Russo. Et pour bien achever les scandinaves, Mead, joueuse du match, viendra marquer le but du triplé à la 81e.

Carton plein pour « The Lionesses ». Les atouts offensifs norvégiens, dont la star Ada Hegerberg, n’ont pas existé, en même temps que la défense a coulé. De leur côté, les Anglaises se sont rassurées et ont enfin montré leurs capacités en se qualifiant pour les quarts. Ce festival de buts (le plus gros score pour un match d’euro féminin) a emballé le public qui a fait résonner le chant « Football’s coming home » dans les tribunes du Brighton & Hove Stadium.

Groupe A : Autriche – Norvège

Match décisif pour la deuxième place du groupe A. L’Irlande étant sûre de terminer dernière avec deux défaites (1-4 vs Norvège et 0-2 vs Autriche), le vainqueur de ce Norvège – Autriche s’assurait une place en quarts de finale.

La Norvège, double gagnante de l’Euro en 1987 et 1993, est une équipe plutôt jeune et en reconstruction qui s’appuie sur de belles individualités (Hegerberg, Reiten, Graham Hensen, Engen, Maanum). L’Autriche, demi-finaliste de l’Euro 2017, peut compter sur ses joueuses d’expériences (Zadrazil, Wenninger, Hanshaw, Schnaderbeck). Tandis que la sélection autrichienne pouvait se contenter du nul pour se qualifier, les Norvégiennes, handicapées par la différence de buts défavorable, devaient absolument s’imposer pour atteindre la phase finale de la compétition.

Mais parfois, même avoir des joueuses de classe mondiale dans ses rangs ne suffit pas. La Norvège n’a pas montré la cohésion nécessaire pour déranger une équipe d’Autriche bien en place. La défense s’est encore une fois montrée fébrile et l’attaque, impuissante. C’est finalement l’Autriche d’Irene Fuhrmann qui est venue inscrire le but victorieux suite à un centre d’Hanshaw déposé sur la tête de Nicole Billa à la 37e. Ada Hegerberg et ses coéquipières n’ont jamais réussi à relever la tête en seconde période et quittent l’euro dès la phase de groupe. C’est un coup dur pour la première Ballon d’Or féminin de l’Histoire qui, après avoir quitté sa sélection en 2017, était revenue pleine d’objectifs.

La Norvège éliminée de l’Euro après sa défaite face à l’Autriche. Crédit photo : The 42

Groupe B : Allemagne – Danemark

Ce groupe B apparaissait à première vue comme étant le plus relevé. Si la Finlande semblait nettement en dessous, l’Espagne, l’Allemagne et le Danemark allaient certainement se livrer une belle bataille. Et la première opposition du groupe, Allemagne – Danemark, allait en être l’illustration.

Les Allemandes, huit fois championnes d’Europe, possèdent le meilleur palmarès de la compétition. Avec seulement un match de préparation et un 7-0 infligé à la Suisse, la Mannschaft est arrivée sereine en Angleterre avec ses joueuses clefs : Oberdorf, Dabritz, Magull et Buhl présentes, seule Marozsan blessée, manquait à l’appel. Chez les Danoises, le pré-euro a été plus compliqué. Deux victoires (2-1) à l’arrachée face à l’Autriche et au Brésil, puis une défaite sur le même score contre la Norvège. Malgré sa joueuse phare de Chelsea Pernille Harder, cette nation finaliste du dernier euro reste globalement limitée.

Très vite, le rapport de force a penché côté allemand. Les stats parlent d’elles-mêmes. Au-delà de la possession (62%), les favorites ont multiplié les attaques et les tirs (22 au total). Après deux barres transversales et un poteau, Magull a vu sa frappe transpercer Christensen à la 21e. 1-0 à la mi-temps, rien n’était encore joué. Mais à l’heure de jeu, la sélection de Martina Voss-Tecklenburg en a remis une couche. Schuller, Lattwein et la légende Popp sont venues alourdir le score (57e, 78e et 86e). Résultat : 4-0 pour l’Allemagne qui, sans trembler, a d’emblée confirmé son statut de favorite.

La célébration d’Alexandra Popp après son but. Crédit photo : footballoféminin.fr

Groupe B : Espagne – Allemagne

La Roja vs La Mannschaft : le match tant attendu du groupe B. Un match pour la première place. L’Allemagne, qui avait impressionné lors de son entrée en lice (4-0 vs Danemark), affrontait l’Espagne, auteure d’une belle victoire contre la Finlande (4-1).

Un succès retentissant face aux Finlandaises au vu des circonstances dans lesquelles les Espagnoles ont débuté l’Euro. Trois jours avant leur premier match, la superstar et Ballon d’Or 2021 Alexia Putellas, avait été contrainte de déclarer forfait après s’être gravement blessée à l’entrainement. Un énorme coup dur pour l’équipe qui, un peu plus tôt, avait perdu son attaquante Jenni Hermoso, également blessée. Heureusement, la Roja peut s’appuyer sur d’autres joueuses de talent comme Aitana Bonmati, Patri Guijarro, Ona Battle ou encore Mapi Léon.

Mais contre l’Allemagne, cette Espagne amputée de ses deux cadres s’est montrée impuissante en attaque. Un manque d’efficacité qui a profité aux Allemandes, au contraire réalistes. Dès le début, une erreur de la gardienne Panos a suffit pour que Klara Bulh punisse les Espagnoles à la 3e. A l’image de cette incapacité offensive, le face à face manqué de Lucia Garcia face à la gardienne Frohms (10e). Un second but peu avant la mi-temps (37e) signé Popp, est venu faire le break. Le score en est resté à 2-0. Les Espagnoles ont eu des regrets, mais se sont finalement confrontées à une équipe d’Allemagne impressionnante d’intensité.

Groupe B : Danemark – Espagne

Comme un air de petite finale entre ces deux sélections lors du troisième et dernier match de groupe. Une victoire face à l’Allemagne, une défaite contre la Finlande, même bilan. L’enjeu était de taille. L’une de ces deux équipes allait se qualifier pour les quarts de finale.

Le Danemark n’avait jusque là pas convaincu, après sa lourde défaite d’entrée face à l’Allemagne, et sa (très) courte victoire 1-0 contre la Finlande. Les Espagnoles avaient certes concédé deux buts allemands, mais avaient aussi démontré une belle solidarité même dans l’adversité. Un match qui semblait donc équilibré, avec tout de même un avantage pour les joueuses ibériques qui, en prenant compte du goal-average, n’avaient besoin que du nul.

De la patience, il en a fallu. Car le seul et unique but le partie n’est apparu qu’à la 90e. Ce sont Carmona et Cardona, les entrantes côté espagnol, qui ont fait la différence. Au terme d’un bon débordement côté gauche, d’un centre, puis d’une tête pour venir tromper la gardienne danoise, Marta Cardona a délivré tout un pays. Que c’était dur. Les joueuses de Jorge Vilda peuvent remercier Sandra Panos, auteure d’un superbe arrêt décisif dix minutes plus tôt. Les Danoises Pernille Harder et Nadia Nadim ont tout essayé, mais rien n’y a fait. Le monopole du ballon de La Roja a totalement empêché leurs adversaires de développer leur jeu, surtout en seconde période. L’Espagne a assuré la deuxième place du groupe A. Rendez-vous en quarts.

Crédit photo : The Analyst
Mila Buchet

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