Basket-ball Sport en Nord

Le LMB se maintient en ProB dans les cinq dernières minutes de la saison

Au bout du bout d’une saison éreintante et malgré beaucoup d’inconstance, le Lille Métropole Basket a arraché son maintien dans le monde professionnel, dans le money time de la dernière journée. En battant Boulazac ce vendredi (66-57), le LMB assure l’essentiel et a pu célébrer comme il se doit le dernier match au club de Jean-Victor Traoré, son capitaine historique.

« On voulait juste la victoire, on s’en foutait du score, de la manière » disait le Lillois Louis Rucklin après le match. Force est de constater qu’il a raison car une victoire, une simple victoire ce vendredi dans son Palais Saint-Sauveur assurait son maintien au LMB. Avant cette ultime journée d’un exercice fait de hauts très hauts et de bas très bas, Lille était au coude à coude avec Tours (13 victoires et 20 défaites chacun). Le duel à distance entre Lillois et Tourangeaux était attendu, le dénouement était pour vendredi.

Sous pression et dans l’obligation de l’emporter ce vendredi, les Lillois ont arraché in-extremis leur maintien en ProB. Crédit photo : Aglaé Courtial.

Heureusement pour les Nordistes, Boulazac n’avait plus rien à jouer, déjà maintenu et trop loin pour jouer les playoffs. Malgré ça, les Périgourdins ont joué le jeu et ont livré une belle bataille dans un Palais Saint-Sauveur plein à craquer. Les 2263 personnes avaient bien conscience de l’enjeu pour le LMB. Après une entame de match débridée où les deux formations étaient très portées sur l’offensive, l’enjeu a fini de tendre la partie. Dans un premier temps, les visiteurs se montraient adroits face au panier, sous l’impulsion de Nicolas De Jong et ses shoots à trois points diaboliques.

Beaucoup d’imprécisions de chaque côté

« Les deux équipes étaient crispées, Lille a fait basculer la rencontre dans quelque chose de rugueux, ce qui ne me dérange pas du tout » relate Alexandre Menard. Le technicien de Boulazac regrette la décompression de son équipe, après un maintien assuré le week-end dernier. Un premier acte bien parti mais qui est vite devenu très brouillon, à la suite des multiples pertes de balle de chaque côté. « On a deux ou trois pertes de balle en première période où on envoie le ballon en tribune, parce qu’on ne s’entend pas. Ca fait partie du doute qui nous habite » estime son homologue de Lille Maxime Bézin. Parce que Lille n’était pas sur une bonne dynamique avant ce dernier combat de la saison : quatre défaites de rang, dont le revers dans le derby face à Denain vendredi dernier dans les ultimes dixièmes. « On a vécu une semaine difficile après ce qu’il s’est passé. J’ai totalement bouleversé notre projet de jeu défensif dans la semaine. Il a fallu convaincre les joueurs et je peux vous dire que jusqu’à ce matin j’ai ramé » révèle le coach lillois.

Le staff lillois (avec notamment le coach en chef Maxime Bézin à gauche) pouvait être satisfait : le coup tactique préparé toute la semaine a fonctionné à la perfection. Crédit photo : Aglaé Courtial.

Un tel bouleversement avant un match aussi décisif est assez rare pour être souligné et donc, salué, au vu du résultat final. « J’ai remis en cause les basiques que l’on avait depuis le début de saison, par rapport aux forces de Boulazac » complète Bézin. Ces aménagements ont eu leurs effets dans la seconde période. Car à la mi-temps, mené 39-41, Lille était virtuellement relégué. Tours faisait le job de son côté et la pression était maximale sur les Lillois.

La masterclass de Choupas pour assurer la victoire

Malgré l’enjeu (en témoignent les nombreuses pertes de balle qui ont empêché Lille de prendre le large), le LMB a tenu la cadence bien aidé par un très faible Boulazac dans les deux derniers quarts. Limités à 16 points inscrits en seconde mi-temps, les visiteurs ont été d’une maladresse inhabituelle, probablement déstabilisés par les aménagements défensifs de leur adversaire.

Le jeune Yohan Choupas (21 ans) s’est montré impérial dans le 4e quart pour porter son équipe vers une victoire cruciale. Crédit photo : Aglaé Courtial.

Alors que les locaux ont repris la main à dix minutes du terme (55-52), c’est le dernier quart qui va faire toute la différence. « Même si on ne mettait pas les shoots on est resté soudés pour trouver des solutions et notamment les fautes car ils ont eu 5 fautes très tôt dans le dernier quart-temps » rappelle Louis Rucklin. Face à la panne offensive de l’adversaire qui se poursuit, Lille tente d’enfoncer le clou mais n’y parvient pas. L’écart reste le même à cinq minutes du terme (58-55), c’est alors que Yohan Choupas sort de sa boîte pour délivrer le peuple lillois. Le meneur de 21 ans inscrit cinq points dans le dernier quart dans lequel il n’a pas raté une seconde, alors qu’il n’avait joué que huit minutes jusqu’alors.

« Yohan gratte 2 ballons, provoque un retour en zone. Yohan, c’est notre saison : du potentiel, la capacité à faire des gros matchs, Yohan c’est un moment où il est au fond du trou et où il se pose des questions et c’est l’activité sur ces deux derniers matchs détaille son coach. Il est l’image de notre équipe cette saison. C’est peut-être pas un hasard que l’équipe ait suivi le cheminement de Yohan« . Pris par l’agressivité défensive et le jeu de passe lillois, Boulazac craque. Un nouvel enchainement de Choupas (contre magistral, 2pt qui soulage et action défensive d’envergure) fait basculer le match. Un ultime panier avec la faute pour faire 63-55, et l’ancien Monégasque a porté son équipe vers le maintien.

Ce dernier match de la saison a aussi été le dernier de Jean-Victor Traoré à Lille, après 235 matchs disputés sous les couleurs du LMB. Crédit photo : Aglaé Courtial.

« Les joueurs ont fait preuve de beaucoup d’application et de résilience dans le dernier quart-temps, malgré beaucoup de fatigue, d’émotion » reprend le coach lillois. « On savait depuis le début de saison qu’on ne pouvait compter que sur nous. Je disais aux joueurs que c’était le chemin qui allait nous mener à la victoire. Et ce soir je leur ai dit totalement l’inverse : peu importe. On peut jouer comme contre Gries-Souffel en début de saison et mettre plus de 100 points, on peut faire un match comme à Rouen où on a été extrêmement mauvais, et gagner« . Un maintien sur le fil qui offre une sortie par la grande porte au capitaine Jean-Victor Traoré qui disputait ici son dernier match avec Lille. Un total de 235 matchs avec 10,4pts de moyenne, « Jean-Vic » aura marqué l’histoire du LMB. Le club a profité de l’issue heureuse pour le célébrer jusque tard dans la nuit à travers plusieurs clips vidéos où des icônes du basket glissaient un mot à l’ailier fort.

Thomas Palmier

Crédit photo : Aglaé Courtial

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