Ça y est ! Après quatre mois d’attente et une intersaison entre infos et intox, le Grand Prix de Bahreïn, premier de la saison 2022, a enfin eu lieu. Retour sur une course marquée par le renaissance de Ferrari dans une hiérarchie complètement bousculée.
La dernière course de la saison 2021, qui a décerné le titre à Max Verstappen, avait haussé nos standards en termes de rebondissements. Mais cette année encore, la F1 n’arrête plus de nous étonner ! Cette saison promettait bien sûr de belles surprises avec ce nouveau règlement. Au programme : une toute nouvelle voiture à construire avec de nouveaux critères définis par la FIA afin de permettre, entre autres, aux voitures de mieux se suivre et donc de favoriser les dépassements… et le spectacle ! Le changement des pneus ou encore la baisse de température des couvertures chauffantes sont également de nouvelles données que les pilotes et les écuries vont devoir appréhender tout au long de la saison. Mais qui aurait pu prédire que les Mercedes ne seraient même pas parmi les favoris lors de la première course ? Qui aurait pu présager que Haas ferait son retour dans les points ? Qui aurait imaginé que le champion du monde en titre Max Verstappen ne finirait pas le premier Grand Prix de la saison pour cause de fiabilité ? Pire, qui aurait cru que Red Bull allait subir un double abandon sur la première course de la saison ? Personne. Et pourtant, cela s’est bien déroulé avec une course qui nous en a fait voir de toutes les couleurs.
La Formule 1 voit la vie en rouge
Du rouge d’abord, nous en avons vu partout. La Scuderia Ferrari fait coup double, plaçant Sainz à la deuxième place derrière l’intouchable Leclerc. Le pilote monégasque s’est construit sa troisième victoire en F1 au fur et à mesure du week-end. D’abord en prenant le meilleur sur Verstappen et son coéquipier lors des qualifications et en d’adjugeant la première pole de la saison. Ensuite, en prenant un excellent départ face à Verstappen qui, on l’a vu l’année passée, est extrêmement habile dans l’exercice. Le rythme de la Ferrari, ou plutôt du Leclerc, est alors intouchable mais les stratégies d’arrêt aux stands bouleversent le cours des événements. Verstappen rentre au tour 15. Leclerc couvre la stratégie de Red Bull mais il ressort avec moins d’une seconde d’avance. S’ensuit alors un véritable duel entre les deux pilotes. Lors des tours 17, 18 et 19, Verstappen se rapproche dangereusement, double et se fait doubler. Résultat ? Statut quo et bis repetita au tour 31 avec l’arrêt du champion du monde et Leclerc qui couvre. Si Verstappen, à l’image du premier arrêt, se rapproche, la tentative d’undercut n’aura pas fonctionnée. Finalement, Leclerc ne sera plus inquiété par Verstappen. Il peut désormais filer vers la victoire. Si les essais de pré-saison sont toujours trompeurs et que la Scuderia Ferrari ne voulait pas afficher un statut de favori, force est de constater qu’ils ne vont désormais plus avoir le choix.
Red Bull broie du noir
Si tout semblait joué à une dizaine de tours de l’arrivée, la fiabilité de ces toutes nouvelles voitures a montré ses faiblesses. Au tour 46, c’est la voiture du Français Pierre Gasly qui est victime d’un manque de fiabilité et prend feu. La voiture de sécurité est alors déployée. Comme le veut le règlement, toutes les voitures ayant un tour de retard le reprennent, avant que la voiture de sécurité ne se décale et laisse Leclerc effectué sa relance. Ce dernier ne tremble pas et s’envole. La course, déjà folle, prend alors un autre tournant. Verstappen, alors toujours deuxième, se plaint de problèmes sur sa monoplace. S’il résiste un temps, sa voiture perd soudain inexorablement de la puissance. Il finit sa course dans la voie des stands laissant le champ libre au doublé Ferrari. Le cauchemar de l’écurie Red Bull ne s’arrête pourtant pas là. Le coéquipier de Max Verstappen, Sergio Perez, est troisième lorsque lui aussi commence à rencontrer des problèmes de fiabilité. Dramaturgie de la Formule 1 oblige, c’est dans le dernier tour que sa voiture lâche, il reste bloqué au milieu du premier virage et voit alors tous les pilotes le dépasser. Un début catastrophique pour Red Bull, qui ne marque aucun point sur ce week-end. La fiabilité de ces nouvelles voitures interroge donc avec ces trois abandons causés par aucune raison apparente. Finalement, contre toute attente et après un week-end en toute petite teinte, c’est Lewis Hamilton qui, à l’expérience, vient arracher un podium. Les Mercedes qui finissent troisième et quatrième sauvent les meubles.
Une hiérarchie complètement transformée
Ce premier week-end de Formule 1 aura donc tenu toutes ses promesses. Vous vouliez des batailles ? Des rebondissements ? Nous en avons eu à foison, les scénaristes de la série Netflix Drive To Survive, dérivée de la F1, n’ont qu’à bien se tenir. Désormais, oubliez toutes vos certitudes des saisons passées. Bottas, au volant d’une Alpha Romeo, a surclassé en qualification son remplaçant George Russell au volant de la Mercedes. Aussi incroyable, les McLaren ne sont pas passées en Q3 et finissent respectueusement quatorzième pour Daniel Ricciardo et quinzième pour Lando Norris. Oui, oui, vous avez bien vu, Kevin Magnussen, tout juste annoncé remplaçant de Nikita Mazepin chez Haas, s’est classé cinquième de ce Grand Prix d’ouverture marquant le retour d’Haas dans les points et laissant espérer pour l’avenir. Rappelons le, l’écurie a non seulement fini dernière au championnat constructeur la saison passée, mais elle se battait même pour simplement survivre financièrement dans le paddock. Magnussen achève donc son premier Grand Prix depuis la saison 2020 juste derrière les Mercedes, qui ne semblent pas être en mesure de dominer cette saison. À noter également la belle performance du rookie de la saison, Zhou, qui parvient à marquer ses premiers point en F1 en finissant dixième.
Ceci étant seulement le premier Grand Prix de la saison, difficile d’établir une véritable hiérarchie. Si les Williams, les Aston Martin et les McLaren semblent à la peine et que les Ferrari et les Red Bull présagent d’une lutte au sommet, le reste du plateau est encore loin d’être défini. Après deux années noires pour Ferrari, l’écurie paraît donc avoir tenu sa promesse : faire une croix sur la saison 2021 pour prendre date et redevenir une top team en 2022. L’avenir nous dira si elle tiendra la cadence au fil des évolutions apportées tout au long de l’année. Rendez-vous maintenant le dimanche 27 mars pour le Grand Prix d’Arabie Saoudite qui promet encore de belles surprises.
Crédit photo : AFP
Cassandre Lecomte