L’Open d’Australie 2017 restera à jamais dans la mémoire de tous les fans de tennis. Il y a cinq ans jour pour jour, Roger Federer remportait son 18ème titre du Grand Chelem. Retour sur une finale de légendes.
18ème Grand Chelem
Appelez-le comme vous voulez, cet homme n’est pas humain. Après une coupure de six mois pour soigner un genou et son retour à la compétition, Roger Federer ne pouvait pas rêver meilleur dénouement pour le premier tournoi du Grand Chelem de l’année. En finale, le natif de Bâle prenait le meilleur sur son plus grand rival Rafael Nadal au terme d’un match dantesque en cinq sets et 3h37 de jeu (6-4 / 3-6 / 6-1 / 3-6 / 6-3).

Cinq ans de disette
Près de cinq ans qu’il n’avait pas gagné un trophée majeur. La dernière fois qu’il en avait soulevé un, c’était à Wimbledon en 2012. A Melbourne, aucun joueur n’avait attendu aussi longtemps que lui entre deux titres (le dernier datant de 2010). Un retour au premier plan à 35 ans ! Cela fait du « Goat » le deuxième joueur le plus âgé à remporter un tournoi du Grand Chelem après Ken Rosewall dans les années 1970.
- « Quand nous nous sommes vus à ton académie à Majorque il y a trois ou quatre mois, on n’aurait pas pensé qu’on se retrouverait ici ! » a lancé le Suisse à son adversaire après le match.
Un revers d’un autre monde
Bénéficiant d’une longue période d’arrêt pour travailler avec son coach Ivan Ljubibic, Federer en a aussi profité pour solidifier son revers et céder le moins de terrain possible. Tactique payante. Très agressif, « Rodgeur » était absolument monstrueux côté revers face au Taureau de Manacor. Comme souvent dans leurs confrontations, l’Espagnol a usé des balles bombées sur le revers du Suisse. Une approche qui lui a permis d’être relativement intouchable pendant un temps. Mais cette fois Federer a tenu le choc dans cette fameuse diagonale où il a tant de fois été martyrisé par Nadal.

Un parcours escarpé
Tête de série numéro 17 au début du tournoi, son classement le plus bas depuis seize ans (en 2017), Federer n’a pas été épargné à Melbourne. Il est le premier vainqueur de Grand Chelem depuis 35 ans à battre quatre top 10 sur la route du titre (Tomas Berdych, Kei Nishikori, Stan Wawrinka et Rafael Nadal). Il a parfaitement su tirer profit de l’élimination précoce des deux patrons du circuit lors des deux dernières saisons : Novak Djokovic (double tenant du titre) et Andy Murray (numéro un mondial depuis fin 2016). Une victoire synonyme de revanche pour le Suisse qui s’était incliné en 2009 face à Nadal dans un autre match extraterrestre.

Crédit photo : Tennis World France
Un cinquième set monumental
Dans ce duel d’immortels, il ne pouvait y avoir qu’un seul vainqueur. C’est le cinquième set qui fait basculer ce match définitivement dans une autre dimension. Le scénario et la qualité de jeu des deux joueurs sont à la hauteur de l’évènement. La Rod Laver Arena s’enthousiasme devant cette fin indécise, spectaculaire et intense. L’Espagnol semble d’abord en ballotage favorable en prenant le service de « Rodgeur » d’entrée de 5ème set et mène jusqu’à 3-1 avant de voir la tornade bâloise foncer sur lui.
Federer repasse devant (4-3) et la pression change brutalement de camp. Nadal sauve quatre balles de break, avant de céder et d’offrir au Suisse la possibilité de servir pour le gain du match. Un service pleine ligne et un ultime recours au hawk-eye plus tard, le stade est en fusion. Il l’a fait. Dix huitième Grand Chelem !
- « J’aurais été content de faire match nul ce soir et de partager le trophée avec Rafa », a déclaré le Suisse lors de son interview d’après match.
Avec 18 titres majeurs en poche (20 en 2021), Federer continuait d’écrire sa légende et inscrivait un peu plus son nom sur les tablettes du Panthéon tennistique. Ce match restera à jamais gravé dans les annales du tennis. Depuis, « Rodgeur » fait de la résistance et oscille entre très bon et moins bon. A 40 ans, les blessures mettent plus de temps à guérir mais l’espoir d’un ultime retour demeure. Un 21ème Grand Chelem avant de tirer sa révérence ? Nul doute que son histoire ne pourrait connaître meilleur épilogue.