Biathlon Sports d'hiver

Une étape « Ruhpoldinglesque »

Deuxième étape de suite en Allemagne. Après Oberhof la semaine dernière, cap sur Ruhpolding qui n’avait pas accueilli la Coupe du monde depuis janvier 2020. Une étape qui a confirmé certains états de forme, et qui nous a proposé de belles courses. Retour sur cette longue semaine de compétition (12-16 janvier).

Roeiseland en forme Olympique

La biathlète du week-end (et pour l’instant de la saison), c’est la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland. Celle qui avait terminé le classement général à la deuxième place la saison dernière, semble cette année bien déterminée à soulever son premier globe de cristal. Et difficile de penser qu’une autre puisse la dépasser. Ultra régulière depuis fin novembre, elle n’est jamais sortie du top 15. Déjà 6 victoires au compteur (5 poursuites / 1 sprint), deux fois plus qu’en 2020-2021.

À Ruhpolding, l’athlète de 31 ans a brillé. Deuxième sur le sprint de mercredi avec un sans faute au tir, elle a maitrisé la poursuite de dimanche de bout en bout (20/20). Roeiseland semble presque intouchable tant elle fait preuve de sang froid au tir, de puissance sur la piste et de solidité mentale. Sur une course de très haut niveau, elle a montré qu’elle est la patronne, et que sa forme est optimale. Des signaux positifs en vue des Jeux de Pékin qui s’approchent à grand pas. Pour mettre toutes les chances de son côté, Marte a décidé de faire l’impasse à Antholz. Elle ne se rendra donc pas en Italie la semaine prochaine. L’occasion de se reposer tout en s’entrainant à la maison. Une stratégie on l’espère payante.

Crédit photo : dicodusport.fr

Si Roeiseland est la leadeur du général, elle est la seule Norvégienne à performer. La grande absente de cette Coupe du monde, c’est Tiril Eckhoff. Souvenez-vous, c’est elle qui avait remporté le gros globe en mars dernier. Mais où est-elle passée ? Loin, très loin, au 27ème rang. La faute à des résultats largement en dessous de ses capacités. Sa meilleure course, c’est le sprint d’Hochfilzen avec une cérémonie des fleurs (6ème). Ajouté à cela, beaucoup d’impasses et de forfaits qui n’arrangent pas les choses. Même en relais, les Norvégiennes ne sont pas au niveau. Ingrid Tandrevold, pourtant classée 8ème l’an passé, ne pointe qu’aux alentours du top 20 (18ème). Des contre-performances donc, qui ne rassurent pas la nation reine de la discipline, à deux semaines des JO.

Quentin Fillon-Maillet s’envole au général

C’est peut-être enfin SA saison. Troisième au classement général depuis 3 ans, « QFM » est plus que jamais à la conquête du globe de cristal. Etape après étape, le Français gagne des points. Le Jurassien rafle (presque) tout. Quatorze top 10 en 16 courses (individuelles et en équipe), dont 9 podiums et 5 victoires. Des stats impressionnantes. Quentin semble avoir le dossard jaune collé à la peau et n’est pas prêt de le laisser s’échapper. Si la « bataille » avec son compatriote Emilien Jacquelin a fait rage quelques temps, c’est bien l’aîné qui se montre le plus fort.

Premier doublé sprint/poursuite cette année, Fillon-Maillet à fait de Ruhpolding son royaume. Après un 18 sur 20 derrière la carabine et du feu dans les jambes lors de la poursuite, il tire sa révérence sur la ligne d’arrivée du site allemand. Quelques jours plus tôt, il remportait le sprint haut la main (10/10) devant Doll et Smolski. Une position de premier biathlète à s’élancer, qui lui a donc bien servi. Le tricolore abordera les hautes montagnes italiennes avec 97 points d’avance sur son dauphin, le Suédois Sebastian Samuelsson (581-484). Il lui reste une étape avant la grande échéance de la saison.

Les Bleus/Bleues dans le coup

Pour les autres tricolores, ça se passe plutôt bien. Filles et garçons ont généralement toujours performé depuis la première étape, et cette bonne dynamique s’est confirmée cette semaine. Chez les Bleues, Justine Braizaz-Bouchet et Anaïs Besond ont signé deux top 10 en individuel. La première est passée de la 5ème place (sprint), à la 9ème place (poursuite). La seconde a fait l’inverse : 7ème puis 4ème. Une Justine rassurante qui commence à trouver son rythme, et une « Nanasse » costaude qui ne lâche jamais rien. C’est une étape moyenne pour Julia Simon qui, partie 23ème lors de la poursuite, est arrivée juste devant Justine. Anaïs Chevalier Bouchet a elle contre-performé avec deux top 15 mitigés. Mais la course qui nous a tous réjouit, c’est le relais féminin. L’équipe de France a marché sur ses adversaires grâce a une composition de feu (Chevalier a remplacé Bescond) et seulement 4 balles de pioche. Second succès en relais cette saison pour celles qui péchaient dans ce domaine jusqu’à présent.

Côté hommes, le relais n’a pas été aussi concluant. Une petite 5ème place pour Claude, Fillon-Maillet, Jacquelin et … Eric Perrot ! Le petit jeune de l’équipe a été aligné pour la première fois en relais, après sa superbe 8ème place au sprint. Un exercice qui s’est toutefois révélé compliqué pour cet athlète inexpérimenté. Il n’est pas le seul à avoir galéré sur le pas de tir, car Fabien Claude n’a pas franchement été bon. Individuellement, il effectue cependant une belle remontée sur la poursuite (12ème, parti 37ème). Desthieux, exempté du relais, se place 9ème sur le sprint et au pied du podium lors de la poursuite. Enfin, le deuxième Français le plus attendu n’a pas réalisé ses meilleures courses. Emilien Jacquelin est d’abord retombé dans ses travers lors du sprint, avec 4 fautes au tir, dont 3 sur le debout. Une 53ème place à laquelle il n’est pas habitué. Malgré une remontée honorable sur la poursuite (20ème), il a perdu du terrain au général, et a même été rétrogradé à la 3ème position. La double champion du monde de la poursuite a encore l’occasion d’impressionner comme il l’a fait lors du relais où il a relancé son équipe. Il a les qualités pour et tout le monde le sait.

Que nous réserve Antholz ?

Dernière étape avant les Jeux, Antholz sera l’occasion de faire un état des lieux des forces en présence. Si elles prévoient de faire l’impasse en Italie, les sœurs Oeberg seront très attendues à Pékin. Surtout la plus jeune, Elvira. La petite sœur d’Hanna a littéralement explosé cette saison, elle qui dispute seulement sa troisième Coupe du monde. Si elle pêche encore parfois sur le pas de tir, sa vitesse supersonique lui permet de toujours limiter la casse. Sur le sprint de mercredi, elle a signé le troisième succès de sa saison (et carrière) tout en maitrise (10/10 au tir + meilleur temps de ski). Elle n’a reculé que d’une place lors de la poursuite, et a pu partager le podium avec Hanna. C’est le second « Oebium » pour les Suédoises. Un résultat qui ressemble fortement au classement général puisqu’Elvira est la dauphine de Roeiseland, tandis qu’Hanna est 4ème.

Elvira (gauche) et Hanne (droite)

Alimbekava et Sola sont également à surveiller. Respectivement 3ème et 6ème au général, les deux jeunes biélorusses sont souvent bien classées et se montrent dangereuses à chaque course. Enfin, qui dit Italie, dit Dorothea Wierer. Cette ancienne du circuit n’est plus à son meilleur niveau. Mais attention à elle. Avec son tir revolver, la native de Brunico peut performer à domicile. Elle reste d’ailleurs sur deux top 10 à Ruhpolding, dont le premier podium de sa saison lors du sprint.

Chez les hommes, Loginov et Smolski auront à cœur de confirmer leur état de forme. Tous les deux sont bien classés au général, respectivement 6ème et 7ème. N’oublions évidemment pas les Norvégiens, absents pour la plupart à Ruhpolding, mais qui devraient bien être présents en Italie. Tarjei Boe (4ème), Vetle Christiansen (5ème), Sturla Holm Laegreid (9ème) et Johannes Boe (10ème), ont tous les quatre besoin de se rassurer à l’approche des Jeux, eux qui n’écrasent pas leurs concurrents comme on aurait pu l’imaginer. Une opportunité que les Français et autres nations ont plutôt intérêt à saisir car on le sait, les Norvégiens sont capables du meilleur.

Alors on vous donne rendez-vous le jeudi 20 janvier à Antholz, pour l’individuel hommes !

Crédit photo : biathlonenlive.fr
Mila Buchet

(1 commentaire)

  1. De Mamiani et papi
    J’aime bien ton article, mais en àncienne angliciste.j’eusse préféré leader à moins que les années 2000 aiment mieux leadeure, qui est très moche! Continue ma grande on te suit et on t’aime.
    A quand?

    J’aime

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