Ce dimanche, le Lille métropole rugby club villeneuvois (LMRCV) affrontait l’ASM Romagnat pour le compte de la deuxième journée de la coupe de France féminine de rugby. Retour sur cette défaite à la fois encourageante et frustrante pour les « Putain de Nanas » (7-29).
C’est une nouveauté cette saison. Instaurée par la FFR dans l’optique de « maintenir l’activité de l’Élite 1 pendant la trêve internationale« , la coupe de France féminine de rugby regroupe les 14 équipes du plus haut échelon national. Chaque club joue quatre matchs et à l’issue de cette phase, les deux meilleurs XV du classement s’affrontent en finale. Lors de la première journée face à Bobigny, les joueuses du LMRCV s’étaient inclinées 17-28.
À toi, à moi
Dans cette rencontre, chaque équipe a eu sa mi-temps. Et la première a été nordiste. Malgré le statut de favorites des Auvergnates, championnes de France en titre, les locales ont fait mieux que résister. Sous la pluie, les Putain de Nanas envoient du jeu et balayent le terrain. En face, l’ASM résiste et va même débloquer son compteur par l’intermédiaire de Coudert (0-7). Un réalisme froid lorsqu’on sait que ce sera l’unique incursion des visiteuses dans les 22 lillois. Un essai peu avant la pause signé Lainé viendra tout de même récompenser les efforts de son équipe (7-7). Si le LMRCV a acculé Romagnat dans sa moitié de terrain, le peu d’intervalles et le manque de vitesse à la libération les ont empêché de conclure leur nette domination.

Un manque de réalisme qu’elles ont payé en seconde période. Là, le vent a tourné. Les Auvergnates sont revenues avec de meilleures intentions et se débarrassent moins du ballon. Les schémas de jeu à une passe sont simples mais le ballon circule (trop) rapidement pour le LMRCV. Offensivement, les Romagnatoises avancent à l’impact et se montrent pragmatiques. Perraudin, Merle, Coudert puis Roux viennent aplatir le ballon dans l’en-but nordiste (7-29). Physiquement les Putain de Nanas sont un cran en-dessous mais ne baissent pas les bras pour autant. Elles ont bataillé jusqu’au bout. Sans succès.
« On leur a tenu la dragée haute »
Côté lillois, un mélange de satisfaction et de frustration se fait ressentir. « On a mis beaucoup d’engagement, d’agressivité et on a été présentes dans le combat. On leur a tenu la dragée haute. Mais on reste quand même frustrées parce qu’on pensait vraiment qu’il y avait moyen de faire mieux aujourd’hui« , analyse l’arrière nordiste Justine Paris. « On avait la possession, on avait le terrain mais on n’a pas réussi à concrétiser nos temps forts, ce que elles elles ont réussi à faire« , tient-elle à rajouter. Perraudin, marqueuse d’essai auvergnate, est aussi revenue sur la première mi-temps en demi-teinte de l’ASM. « On n’était pas actrices du match. Il fallait qu’on soit plus agressives et plus connectées en défense. En attaque, mettre de la vitesse et attaquer les espaces libres« , raconte la centre.

Pour les coachs, cette coupe de France est aussi l’occasion de tester de nouvelles choses. « Ça nous permet de travailler, c’est notre objectif. Le haut niveau, c’est du détail. Le plus dur, ce n’est pas d’être dans les zones de marque: il faut marquer. C’est un peu comme un combat de boxe, c’est à celui qui mets le plus gros coup de poing. Et nous souvent on est KO« , renseigne Cyril Fouda, co-entraîneur des Putain de Nanas. Vincent Fargeas, co-coach des filles de l’ASM, est « content » de la prestation des jeunes joueuses qui jouent habituellement en Fédérale 1. « L’idée c’est de leur donner du temps de jeu et on a vu qu’elles avaient de la fraîcheur, qu’elles participaient« , se réjouit-il.
Pour le LMRCV, le prochain rendez-vous en coupe de France aura lieu en mars prochain face au Stade Rennais et les filles recevront Montpellier en championnat le 12 décembre. L’occasion pour elles de tenter de faire déjouer les pronostics…