Pour le compte de la 4e journée de LFB, les Guerrières de l’ESBVA recevaient Bourges ce samedi soir. En manque d’agressivité et à cause d’un 4e quart-temps manqué, Villeneuve s’incline pour la deuxième fois de suite en championnat (73-78).
Quatre jours après sa défaite frustrante sur le parquet de l’ASVEL (60-59), l’ESBVA avait relevé la tête en s’imposant largement en EuroCoupe contre les Tchèques de Brno (82-42). Ce samedi, un nouveau choc se profilait au Palacium avec la réception de Tango Bourges, demi-finaliste du dernier exercice. Les deux équipes étaient sur la même dynamique avant de s’affronter puisque les joueuses du Cher s’étaient également inclinées en championnat (à Flammes Carolo) avant de cartonner en EuroCoupe dans la semaine (contre Fribourg).
Avec son cinq de départ comportant des joueuses qui ont brillé cet été avec les Bleues (Rupert-Guapo-Duchet-Myem-Eldebrink), Bourges entamait la partie du bon pied. 0-5 puis 3-9 après 3 minutes de jeu. Dès les premières possessions, les Villeneuvoises peinaient à trouver les bons spots de shoot. Surtout, c’est l’adresse qui faisait défaut dans les premiers instants. Mais, passée l’entame et la bonne période des visiteuses, l’ESBVA se mettait dans le rythme. Sous l’impulsion de Sandra Ygueravide Viana et de la capitaine Johanne Gomis, les Nordistes prenaient le score après 5 minutes (10-9).
Heriaud facteur X
Après ce long démarrage, les joueuses de Rachid Mezziane sont vraiment entrées dans leur match à la moitié du premier quart.

De plus, l’adresse à trois points des coéquipières de Caroline Heriaud était bluffante. La meneuse, arrivée dans le Nord il y a quelques semaines et appelée à remplacer Marine Fauthoux en Bleues pour le prochain rassemblement, a signé un trois points dont s’est délecté le public et qui précipita le temps-mort de Bourges (17-11 ; 6’). Sans doute piquée d’avoir débuté le match sur le banc, la meilleure passeuse du championnat se montrait décisive sur son entrée. Au delà des statistiques, sa présence sur le parquet modifie considérablement les schémas et les circuits de passe.
Mais elle n’était pas seule à scorer et Jolene Anderson se montrait très efficace derrière la ligne à 3 points. Deux shoots longue distance de suite en fin de quart-temps permettaient aux Nordistes de mener (25-18).
Rupert guide Bourges
Malgré un nouveau 3 points d’Anderson, qui finira la partie à 5/6 dans ce secteur, ce sont les visiteuses qui se réveillent dans le deuxième quart. Sous la houlette de ses internationales (Duchet et Rupert notamment), le Tango Bourges Basket prit la main pour revenir à 40-35 à la pause.
La réveil des coéquipières d’Iliana Ruppert est aussi dû à un manque évident de réalisme face au cercle des Villeneuvoises. Et notamment à 3 points, là où l’ESBVA émargeait à 5/7 au 1er quart, leur réussite a chuté à 1/6 au 2e.

Mais l’ailière forte de Bourges, présente avec les Bleues cet été à l’Euro et aux JO de Tokyo, a été déterminante dans la performance de son équipe. A la pause, elle avait inscrit 13 des 35 points des visiteuses.
« C’est une bonne joueuse on le sait disait son coach Olivier Lafargue après le match. Mais c’est la place qu’elle peut prendre au sein de l’équipe en terme de leadership offensif, de justesse dans ce qu’elle est capable de proposer. Et bien sûr on sait que cette année elle a envie de franchir un cap et qu’elle n’a pas le même statut dans l’équipe qu’elle pouvait avoir avant ». Au terme des 40 minutes, ses 21 points (9/10 au shoot), 6 rebonds et 2 passes disaient beaucoup de son impact sur la rencontre.
Manque d’agressivité
En 2e période, les visiteuses prenaient très tôt la main au score grâce à un tir à 3 points de Miyem (44-46 ; 24’). Dans la foulée, Rachid Mezziane posait un temps-mort pour annihiler la dynamique adverse. « Vous n’êtes pas assez agressives » disait le coach nordiste, furieux contre ses joueuses. « Offensivement on a commencé à jouer à 8 mètres du panier, ce que l’on ne faisait pas en première mi-temps, développait le technicien après le match. Défensivement on a cherché à plus contrôler, on a manqué d’être conquérant des deux côtés du terrain. On a tenté des choses en fin de possession alors que je pense que l’on a les moyens de trouver les opportunités bien plus tôt ».

Malgré ce manque d’agressivité et une équipe de Bourges très efficace au rebond, Villeneuve restait dans le coup. « On sait que c’est une équipe qui aime shooter donc je comprends Rachid qui voulait plus d’agressivité pour trouver les extra passes expliquait Olivier Lafargue. Nous, on a voulu limiter ça mais elle prennent quand même 24 tirs à 3 points, c’est beaucoup. Plus que le nombre de tirs, c’est leur efficacité qui ne nous a pas fait de bien ».
Les 8pts de Ruppert dans le quart-temps et l’efficacité collective sur les rebonds et récupérations permettent à Bourges de prendre les devants au terme du 3e quart-temps. (60-62).
Villeneuve craque sur la fin
L’ESBVA semblait alors à même de disputer un dernier quart plein de suspense mais ce sont les visiteuses qui entamaient mieux ces dix dernières minutes. En attaque, les Nordistes peinaient à se trouver et l’incompréhension ainsi que la frustration gagnait les rangs villeneuvois. Surtout, la disette de près de 5 minutes sans le moindre point inscrit condamna l’ESBVA.
Côté Bourges, Alix Duchet a été décisive dans le money-time avec un shoot à 3 point diabolique qui permit à son équipe de faire le break (60-69 ; 35e). Malgré un dernier sursaut, Villeneuve ne put rien face à la maîtrise de fin de match des visiteuses. Une défaite 73-78, frustrante. « On a manqué d’être concentrées aux bons moments disait Mousdandy Djaldi-Tabdi après le match. On donne un panier facile sur une des dernières possessions. Il nous a manqué de l’adresse aussi, même si c’est une chose que l’on ne contrôle pas forcément ».