Plus petit basketteur NBA actuellement du haut de son mètre 75, Isaiah Thomas semble appartenir de plus en plus au passé, sans avoir réussi à obtenir la gloire et les trophées auxquels il pouvait prétendre. Mais est-ce trop tard pour les espérer ? Analyse.
Une carrière honorable…
Isaiah Thomas, 1,75m pour 84kg. Celui qui a suivi son cursus universitaire à Washington pensait attirer nombre de franchises au moment de se présenter à la draft NBA il y a déjà dix ans grâce à sa morphologie atypique dirons-nous. Au point de faire un documentaire sur son histoire avant même d’entrer dans la Grande Ligue. L’histoire tourne au ridicule avant d’avoir véritablement commencé puisque le meneur de poche est sélectionné par les Sacramento Kings…à la 60ème place. Soit en dernier !
Remonté par ce qui sonne comme un affront à ses yeux, Isaiah met les bouchées doubles afin d’affirmer son potentiel dès sa saison rookie. Bilan, un premier double-double dès le mois de février de sa saison rookie. S’en suit un trophée de rookie du mois à l’Ouest en février puis en mars pour des performances le plaçant à plus de douze points de moyenne. Il termine la saison dans le deuxième cinq des rookies de l’année (soit entre le 6ème et le 10ème meilleur sur l’année).
Isaiah Thomas sous le maillot des Sacramento Kings. Crédit photo: NBA
Après trois années chez les Kings et une pige peu valorisante chez les Suns, l’heure est à l’éclat pour Isaiah Thomas dès lors qu’il est transféré dans la franchise la plus titrée : les Celtics de Boston. Il signe comme remplaçant mais va bouleverser les plans de son coach d’entrée : trois jours après son trade, il performe en plantant déjà 21 points en sortie de banc. Les stats suivent après une période hors des parquets et il culmine à 34 points avant ses premiers play-offs qu’il démarre avec un premier match à 22 points, 10 passes décisives et 5 rebonds. Il enchaîne les bonnes prestations par la suite avec des pointes à 38 points l’année suivante. Et beaucoup de matchs à plus de 30 points dont un où il signe son record en carrière avec 52 points !
… Mais semée d’embûches
Mais son physique ne l’a jamais épargné. Dès ses débuts à Sacramento c’est son poignet qui lâche et lui fait manquer plusieurs matchs. Il ne retrouve pas directement sa bonne forme la saison suivante aux Suns. La douleur est récurrente sur sa main forte au point de subir une arthroscopie insuffisante pour solutionner définitivement les douleurs et blessures. Ce sont sa cheville et son dos qui posent ensuite problème à Phoenix puis Boston ce qui lui fait manquer plus d’une vingtaine de matchs, avant de devoir subir une nouvelle opération du poignet. Il est ensuite transféré contre Kyrie Irving chez les Cavaliers qui, connaissant ses problèmes réguliers, demande d’autres contreparties telles que des tours de draft. Et ils ne se trompent pas puisque le joueur passe énormément de temps à l’infirmerie à cause de douleurs à sa hanche. Il ne jouera que quinze matchs à Cleveland avant d’être envoyé à Los Angeles où il joue autant de matchs et subit une nouvelle intervention à la hanche.
Thomas était bien entouré à Cleveland, malgré le peu de matchs qu’il y a joué. Crédit photo: Jim Mone/AP NBA
Et quand ce n’est pas son physique le problème, c’est la politique de ses clubs. Après son expérience infructueuse chez les Lakers, il tente de se relancer à Denver. Il débarque libre pour le minimum vétéran soit 2 millions d’euros. Mais coach Malone décide de faire sans lui vu ses pépins physiques et ne lui accorde aucun temps de jeu. Il va même l’écarter du groupe. Il part libre à Washington l’année suivante là encore pour le minimum pour enfin se relancer. Ce qu’il arrive partiellement à faire avec des sursauts de performance tel qu’un match à 16 points en vingt minutes. Pas de quoi convaincre le board de la capitale puisqu’il est envoyé aux Clippers où l’on ne compte pas davantage sur lui : il est coupé (viré). Des doutes persistent sur sa forme en plus de son âge qui logiquement avance (32 ans). Il ne décroche qu’un contrat de dix jours en Nouvelle-Orléans. Pour la symbolique il endosse le n°24 en hommage au très regretté Kobe Bryant
Et maintenant ?
Depuis, plus rien. Isaiah Thomas lui-même a essayé de se trouver des portes de sortie. Jusqu’à déclarer vouloir jouer le deuxième meneur des Warriors derrière Stephen Curry. La volonté pouvait être réciproque. Le joueur s’est entraîné dans la Baie de San Francisco mais sans décrocher un contrat. Le front office lui a préféré un autre profil puisqu’il a été snobé pour Langston Galloway…
Plus rien ? Enfin presque. Puisque pour attirer des équipes susceptibles de lui proposer un contrat, Thomas a participé aux ligues d’été. Ligues où il s’est montré très habile de près comme de très loin, en enchaînant des performances extraordinaires à l’image de ses 81 points durant la Crawsover, la ligue d’été développée par Jamal Crawford. L’adversité y est moindre qu’en NBA (on y retrouve autant des joueurs NBA en préparation estivale que des universitaires, des amateurs ou même des membres de la famille de joueurs !). Mais la symbolique était forte pour ce grand fan de Kobe Bryant dont le record en carrière est de 82 points. De quoi fondre en larmes dans les couloirs du gymnase, et, par la même occasion, montrer de bons vieux restes.
Isaiah Thomas en pleurs, récemment. Crédit photo: Total Pro Sport
Aujourd’hui les chances sont faibles de revoir le « vrai » Isaiah Thomas. Celui qui en a fait rêvé plus d’un dans les années 2015. Peut-être même de tout simplement le revoir en NBA ou du moins dans un premier rôle. Car Isaiah est un dynamiteur et ne doit pas venir en sortie de banc. Tous les postes de meneur titulaire semblent pris cette année…