Aujourd’hui a lieu l’épreuve reine de ces championnats du monde cyclisme : la course en ligne homme. La concurrence pour le maillot arc-en-ciel est rude et les coureurs sont impatients d’en découdre. Un seul objectif : arracher la tunique de Julian Alaphilippe. Retour sur sa saison mouvementée et les conditions dans lesquelles il défendra son maillot.
Les championnats du monde, il y a un an
Il y a presque un an, le 27 septembre dernier, Julian Alaphilippe remportait la course de sa vie sur le circuit des championnats du monde d’Imola. Le vainqueur du Tour de France, Tadej Pogacar, entamait pourtant le dernier tour avec vingt secondes d’avance. Il fût cependant repris par l’équipe de France qui durcissait le rythme depuis les 70 derniers kilomètres. Ceci a permis à Alaphilippe de placer une attaque tranchante dans les plus forts pourcentages de la Cima Gallisterna, à une dizaine de kilomètres de l’arrivée. Ses poursuivants ont dû choisir entre le sprint pour la deuxième place ou s’épuiser à le rattraper. A deux kilomètres de l’arrivée, ces derniers étaient en roue-libre, assurant la victoire à J. Alaphilippe.

Une saison riche en émotions
Cette saison, le maillot arc-en-ciel solidement accroché sur ses épaules, le champion du monde a brillé. Après sa victoire sur le circuit italien, le Français a enchaîné les succès. Ses premières places sur la Flèche Brabançonne 2020 ainsi que sur la Flèche Wallonne 2021 en sont la preuve.
Il faut cependant noter quelques désillusions. Sa deuxième place sur Liège-Bastogne-Liège en est une parmi de nombreuses autres. En 2020, il lève les bras trop tôt au moment de franchir la ligne, laissant la victoire à Primoz Roglic: une erreur de débutant selon certains. Il est de plus déclassé pour avoir commis un écart dans le sprint final. La déception la plus marquante reste sa chute sur le Tour des Flandres, lui causant une fracture de la main et une inévitable fin de saison 2020.
:focal(966x738:968x736)/origin-imgresizer.eurosport.com/2020/10/18/2917368-59941328-2560-1440.jpg)
Julian a ensuite nourri les espoirs français lors du Tour de France, en remportant la première étape. Grâce à cette victoire, il s’est emparé du maillot jaune et a provoqué une vague d’émotion dans le public français. Ce dernier a pendant le premier jour cru a une victoire tricolore du Tour. Il s’est néanmoins avéré être un classicman. Ce titre lui est attribué en raison de ses qualités de puncheur et de son rapport poids/puissance élevé, qui lui permet de faire la différence dans les bosses les plus raides. Ce dernier lui permet de compenser son poids plume, qui est en apparence un frein à la victoire sur une classique pavées. Ces courses d’un jour réussissent d’habitude aux coureurs puissants, mais Julian a su aller au-delà des statistiques et faire de beaux résultats sur ces monuments du cyclisme.
Julian, un coureur apprécié
Ses qualités de puncheur, mais peut être aussi son sourire et sa sympathie lui ont valu le soutien du public français tout au long de cette saison forte en rebondissements. On apprécie le champion du monde aussi au-delà des frontières hexagonales. Son nom inscrit à la craie sur le goudron des routes européennes en témoigne. Le peloton professionnel l’apprécie aussi, ce qui n’est pas le cas de tous les coureurs. Il sait en effet rester humble, et n’a pas laissé son titre le rendre ni supérieur ni méprisant. Le coureur de 29 ans pérennise ainsi l’image positive que le cyclisme véhicule depuis des décennies. Il sait réunir les foules malgré la pandémie. Avec Alaphilippe, ce sport reste une fête lorsqu’il traverse nos villages, réunissant les plus jeunes comme les plus âgés.

A l’approche de la course
Les championnats du monde ont commencé cette semaine, réunissant les contre-la-montre ainsi que les courses sur routes, de la catégorie Juniors aux Élites. Si aucune course n’a pour l’instant souri aux Français ni aux Françaises, aujourd’hui, Julian remettra son maillot arc-en-ciel en jeu. La bataille pour le conserver sera rude, les prétendants à sa succession étant nombreux.
Cet après-midi Julian retrouvera les adversaires qui l’ont accompagné tout au long de sa saison. Il ne franchira pourtant pas la ligne de départ avec la casquette de favori. En effet, son abandon lors du Tour de Suisse et son absence aux J.O font douter le public de sa capacité à conserver son titre. Peut-être que l’arrivée du jeune Nino, son fils, y est pour quelque chose. Car si Julian affirme que le soutien de son fils parmi les supporters lui est précieux, il ne nous donne pas l’impact que son fils a sur la qualité de ses entraînements.
Julian devra alors s’appuyer sur ses coéquipiers pour espérer ramener la plus belle des médailles à son fils. Thomas Voeckler a notamment sélectionné Florent Sénéchal et Benoit Cosnefroy pour combattre le redoutable Wout Van Aert, favori de la course grâce à son Tour de France impressionnant lors duquel il a remporté une étape de montagne, de contre-la-montre et une de sprint. L’équipe de France devra aussi se méfier de Mathieu Van der Poel qui a déjà prouvé sa capacité à détrôner Alaphilippe. Pour n’en citer qu’un seul autre, Pogacar sera aussi au rendez-vous pour tenter de consolider son palmarès déjà hallucinant pour son âge.
Cette course signera soit la fin d’une magnifique saison, soit le prolongement d’un rêve pour le coureur et pour tous les amateurs de cyclisme, des simples utilisateurs du V’Lille aux férus de bitume.