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Triple-header en F1, l’incarnation des émotions

Oui, on a raté la pluie de sensations durant l’été. Oui, on a manqué d’écrire un article félicitant notre second frenchie de la grille d’avoir su profiter, à l’image de Pierre Gasly, de conditions de course favorables pour conquérir Budapest. Bravo Esteban Ocon, j’espère tu ne nous en veux pas pour le retard. Mais un triple-header, ça ne se loupe pas. Surtout celui-là.

L’année 2020 nous proposait des suites de GP jusqu’à trois courses en trois semaines, appelées « triple-header ». Débutant par Autriche 1 – Autriche 2 – Hongrie, pas vraiment alléchant, pour finir avec Bahreïn 1 – Bahreïn 2 – Abu Dhabi avec l’incendie de Grosjean, la sensation Russell et le septième sacre de Hamilton, c’était déjà mieux. Mais aligner trois Grands Prix historiques avec Spa, Zandvoort et Monza, les fans de Formule 1  ne pouvaient que l’attendre de pied ferme.

Une lutte acharnée au titre

Hamilton-Verstappen. Le duel rappelle aux fans les bons souvenirs de Sebastian Vettel ou Nico Rosberg tentant de faire chuter le roi Britannique. Après un Grand Prix belge des plus alléchants et passionnants à suivre, les deux ennemis se retrouvent en terres néerlandaises. Terre ennemie pour Hamilton, qui ne cessera de remercier les fans. Un brin chambreur mais il en fallait plus pour perturber le chouchou du moment. La Formule 1 n’était pas revenue aux Pays-Bas depuis 1985. L’occasion pour Verstappen de fêter ce week-end devant son public. Le fils de Jos était très concentré, ne laissant pas la foule le dévier de son objectif : battre Mercedes et Hamilton. Avec aisance et course maîtrisée de bout-en-bout, Verstappen s’est envolé rappelant à son concurrent – après cette longue trêve estivale – que le jeune prince était de retour. Cette tension tournera au drame en Italie une semaine plus tard. On ne pouvait rêver mieux pour cette fin de saison, qui s’annonce MONUMENTALE !

Une course maîtrisée pour Verstappen devant son public. Crédit : Franceinfo

Dans la lutte au titre, il ne faudrait pas oublier le milieu de tableau et la course au podium constructeur. McLaren frappe un grand coup sur les terres de Ferrari pour repasser devant le cheval cabré. Le doublé des Britanniques relance totalement les débats. De leurs côtés, Carlos Sainz et Charles Leclerc, toujours gênés par un moteur moins performant que leurs concurrents, n’ont pu être qu’impuissants face aux retours de Pérez et Bottas, tandis que Ricciardo et Norris enchaînaient les tours en tête sans sourciller. Ferrari-McLaren, une guerre fratricide revient au (presque) sommet du sport automobile. Ce duel, qui a endiablé chaque décennie de la F1, redonne du baume au cœur aux supporters les plus aguerris, face à une génération Netflix qui n’a des yeux que pour les deux leaders du championnat. Le moteur Mercedes contre celui de Ferrari, les Oranges contre les Rouges, de quoi animer la fin de saison.

Les déboires de la FIA/FOM

« Dans mon temps, les pilotes savaient prendre leur courage à deux mains, dans n’importe quelles conditions« . Ok papy. Mais nous ne sommes plus en 1976, où la FIA faisait courir un GP nippon inondé pour contenter les télévisions. Maintenant la sécurité fait que l’on annule des courses en cas de danger pour les pilotes, peu importe s’il faut rembourser les fans. SAFETY FIRST ! Le simulacre de course à Spa-Francorchamps a prouvé le contraire. Une faille spatio-temporelle nous a ramené quarante années en arrière. Après un long après-midi d’attente, sous une pluie torrentielle, les pilotes se préparent à partir. Quatre tours sous Safety Car plus tard, les monoplaces rentrent aux stands et la course est définitivement annulée. Sauf que ces petits tours de piste ont permis à la FIA de décerner des moitiés de points grâce au système des quotas de tours terminés. En bref, le Grand Prix belge s’est couru pendant les qualifications. Point positif pour la FOM,  l’attribution de points leur permet de ne pas rembourser les droits. Petite pensée solennelle pour tous les fans présents dans les Ardennes, qui n’ont toujours pas de nouvelles du remboursement de leur ticket, mais qui au moins ont vu un podium d’une Williams.

Aberration, vous dîtes ? La FIA a décidé de courir un GP sous Safety Car pour ne pas avoir à rembourser les TV ou les spectateurs, malgré les désapprobations des pilotes. Mais ce n’est pas fini car la Formule 1 représente la preuve que le ridicule ne tue pas. Un jour plus tard, le community manager nous publie une vidéo des communications radio de Sebastian Vettel lors des qualifications, lorsque le Raidillon était devenu une patinoire. « What did I say ?« . Donc la F1 publie une vidéo montrant que l’autorité chargée de la sécurité, c’est-à-dire elle-même, ne prend pas le temps d’écouter un vétéran sur les conditions et des conséquences, qui auraient pu être dramatiques…

Mais le show de clown de la F1 arrive en Italie. Les commissaires de course prennent alors une décision très controversée. Max Verstappen est pénalisé de trois places pour le départ au prochain week-end. La décision n’est pas si dure car, en cas de pôle, Verstappen pourra bénéficier de l’aspiration du deuxième sur la grille dans une ligne droite interminable. Ce qui dérange, ce sont les changements de règles de la part de l’équipe de Michael Masi. A Silverstone, on sévit face à Hamilton mais en lui attribuant une faible pénalité, on encourage les deux pilotes à se battre pour le bien du sport. A Monza, les deux pilotes ne se laissent mutuellement pas d’espace et ne veulent pas freiner. Résultat : crash et les deux voitures au tapis. Un fait de course pur.

Hamilton écrasé par le choc. Crédit Photo : France 24

Mais la FIA décide tout de même d’imputer la sanction au Néerlandais, déjà sanctionné par le crash, pour une action où les deux pilotes peuvent avoir des tords (analyse personnelle à retrouver ici). L’image du cockpit de Hamilton nous rappelle au combien le halo est important, mais la pénalité doit être mise au claire et les règles fixées. Doit-on les laisser se battre en piste avant que l’accident ne soit trop important ? Peut-on leur faire confiance dans le « race hard but race fair » prôné par les pilotes jusqu’alors ? Comment la FIA peut-elle sévir sans prendre position dans cette lutte acharnée au titre ?

Crédit Photo : Canada Express News
Thomas Fraisse

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