Partir à l’aventure en plein milieu du désert marocain ? Aller à la rencontre de la population locale pour découvrir d’autres cultures ? Arpenter les dunes au risque de rester tanker ? C’est le défi que se sont lancées deux cousines en réalisant le Rallye Aïcha des Gazelles. Stéphanie Gourloo et Sophie Lioust-Bardy prennent aujourd’hui, le départ de la 30ème édition de ce rallye raid hors-piste féminin. Peur d’une l’annulation du rallye, objectif ou encore derniers préparatifs: l’équipage 203 s’est confié sur les coulisses de sa troisième participation.
Bonjour, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions. Avant toute chose, qu’est-ce que le Rallye des Gazelles ?
Il s’agit d’un rallye 100% féminin qui a été créé par Dominique Serra en 1990. C’est un rallye hors-piste dans le désert marocain, une course qui n’est pas de rapidité mais une course durant laquelle on se doit de faire le moins de kilomètres possibles avec une navigation à l’ancienne, à l’aide d’une carte et d’une boussole uniquement.
Comment s’est déroulée votre première participation en 2017 ?
C’est une édition qui s’est très bien passée mais qui restait une découverte totale du rallye donc il a fallu que l’on prenne nos marques. Un rallye que l’on ne pensait pas si dur. On a fait donc preuve de ténacité et de persévérance pour arriver au bout. Notre objectif n’était pas forcément le classement puisque c’était notre première participation, donc ce que nous souhaitions c’était d’arriver saines et sauves avec un véhicule propre sur la plage d’Essaouira. C’était une expérience enrichissante avec plein de souvenirs en tête.
Cette année, vous allez prendre part à la 30ème édition du Rallye. Est-ce un choix anodin ?
Non, pas du tout. En tant que gazelles et après deux participations, on ne pouvait pas louper la 30ème édition. Trente ans de rallye féminin c’est beau et ça va nous permettre également de retrouver nos copines gazelles. C’est un peu comme si nous allions faire parties de l’histoire du rallye. Nous n’allons pas dire que la boucle sera bouclée à l’issue de cette 30ème édition parce qu’il ne faut jamais dire jamais. Mais à partir du moment où l’on a goûté à ce genre d’aventure on a qu’une envie c’est d’y retourner !
Abordez vous votre troisième rallye de la même manière que le tout premier ?
Non, pas du tout. C’est un rallye qui a été reporté à quatre reprises en raison de la pandémie mais l’on reste sereines malgré tout. Pour notre troisième participation, nous sommes beaucoup plus détendues et nous souhaitons simplement prendre du plaisir durant cette édition. Ce ne sera pas plus facile cependant, même si l’on sait où on va.

Comment l’on se prépare à une telle aventure lorsqu’on est une gazelle ?
Il n’y a pas forcément de préparation type. Certaines filles vont privilégier l’aspect physique et s’entraîner avec un coach pendant dix mois. Ça n’a pas été notre priorité. On pense que pour le Rallye des Gazelles, il y a vraiment toute une préparation psychologique à avoir parce que c’est une compétition. Il faut être déterminées et ne pas oublier que l’on a aucun moyen de communication. C’est pourquoi l’on pense que la partie mentale prime sur l’aspect physique.
Le Covid a fortement perturbé l’organisation de cette 30ème édition. Avez-vous eu peur de ne jamais prendre le départ finalement ?
Oui, nous avons eu peur. On a été prévenues du premier report une semaine avant le départ officiel, alors que la voiture était chargée et nous étions prêtes à partir. On a encore peur et on se doit de se préserver. L’organisation a donné des instructions donc on rencontre le moins de monde possible jusqu’au départ à Nice. La pandémie est là donc on se plie au protocole sanitaire. On fait tout le nécessaire pour avoir un test PCR négatif au départ pour pouvoir profiter de notre aventure. Tant que nous ne serons pas arrivées dans le désert marocain, nous aurons toujours cette peur.
Justement, pouvez-vous nous décrire le protocole sanitaire à respecter ? N’avez-vous pas peur que cela dénature l’ambiance du rallye ?
C’est un protocole strict, l’organisation nous a fortement préconisé d’être vaccinées. Lors des vérifications techniques qui se dérouleront au Palais Nikaïa de Nice, on doit réaliser un test PCR. Si toutefois ce test se révèle positif, malheureusement l’aventure s’arrêtera pour nous. Ensuite, il va nous falloir respecter les règles de distanciation sociale, les gestes barrières et un sens de circulation a été mis en place par l’organisation sur le bivouac. Le port du masque sera également obligatoire. On va s’y plier, on a tellement hâte de partir que quoi qu’il en soit nous sommes prêtes à respecter scrupuleusement ce protocole pour nous préserver, même si le rallye va perdre un peu de sa magie.

Ce rallye présente également une dimension associative, pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?
Il existe la caravane Cœur de Gazelles. Chaque année, des dons sont cumulés sur le port de Nice avant d’être transportés par camion. Hors Covid, chaque équipage a aussi la possibilité d’avoir des dons dans son véhicule pour les distribuer dans les villages berbères que l’on traverse. Cette année, on a l’interdiction de s’arrêter dans ces villages pour préserver la population marocaine et éviter le risque de propagation du virus.
Quel est votre objectif ?
Dans un premier temps, ça va être de prendre beaucoup de plaisir, d’essayer d’aller taper un maximum de balises contrairement à certaines années, et d’éviter toute panne mécanique. Nous voulons arriver entières avec un véhicule propre sur la plage d’Essaouira. On veut préserver notre troisième membre de l’équipage ! Le classement reste du bonus.
Comment peut-on vous suivre tout au long de votre aventure ?
En allant sur le site du Rallye Aïcha des Gazelles, il faut sélectionner l’équipage 203. Il est alors possible de nous écrire, chaque soir à notre arrivée sur le bivouac nous avons des boîtes aux lettres pour découvrir les mails que nous avons reçu. Il est également possible de suivre l’avancée de notre véhicule en temps réel pendant les étapes et nous avons une page Facebook qui sera animée (Les Gaz’ailes Godviciennes).