L’escalade, le skateboard, le surf ou encore le karaté… Tout comme ces disciplines, le basket 3×3 fêtait son entrée en lice au sein de l’arène olympique. Suite à sa qualification lors du TQO, l’équipe de France féminine prenait part à la compétition. Ana Maria Filip, capitaine de l’équipe de France féminine de basket 3×3, revient sur ce tournoi olympique riche en émotions et rebondissements.
Si l’on a l’habitude du basket 5×5, le basket 3×3 nous est en revanche beaucoup moins familier. Véritable discipline à part entière, elle comporte des règles bien précises. Dans le cas du 3×3, un match dure dix minutes. À partir de là, deux options: soit une équipe atteint 21 points, synonyme de victoire; soit la rencontre va au bout de ces dix minutes, et l’équipe avec le plus de points l’emporte. Par ailleurs, les 3 points valent 2 points tandis que les 2 points n’en valent qu’un. Enfin, les fautes ne sont pas individuelles mais collectives et à partir de la septième faute, deux lancers francs sont accordés à l’équipe adverse. « Ça ne dure que dix minutes mais c’est super intense parce qu’il faut repartir en dehors de la ligne des 3 points pour pouvoir réattaquer. C’est forcément beaucoup plus athlétique, physique et les fautes sont moins sifflées« , détaille Ana Maria. Pour cette joueuse de basket 5×5 à l’origine, il s’agit presque d’un autre sport.
« C’est une belle fête du sport »
À l’inverse de leurs homologues masculins, les filles de l’équipe de France de basket 3×3 ont obtenu leur ticket pour Tokyo lors du tournoi olympique disputé en mai dernier à Graz en Autriche. Une qualification qu’elles sont allées chercher au bout du suspense grâce à leur succès face au Japon (14-15). « On le mérite, on a prouvé sur le terrain qu’on était une équipe olympique. Je suis très fière de mon équipe« , s’était réjouit Marie-Eve Paget au micro de la FIBA quelques instants après la rencontre.

Les Jeux Olympiques ne sont pas une échéance comme les autres. Et pour Ana Maria, il s’agit d’un moment hors du commun. « Ce n’est que tous les quatre ans donc il faut être au rendez-vous. C’est une compétition qui te transcende, qui rassemble les meilleurs sportifs de leur discipline. Tous les gens du monde entier sont réunis pour la passion du sport et pour le goût de l’effort. Je trouve ça génial, c’est une belle fête du sport« , nous confie l’intérieure tricolore. C’est pourquoi les Bleues tenaient à répondre présentes sur le (demi) terrain.
Une médaille en chocolat
Le chemin vers la médaille tant espérée par nos Françaises a été semée d’embuches. Au parc de sports urbains d’Aomi, l’équipe de France manque son entrée en lice face aux Américaines (17-10), avant de s’offrir l’Italie (19-16). Rien ne s’arrange le lendemain, avec deux défaites au compteur face au Japon (19-15) et à la Chine (20-13). Heureusement, les Bleues ont terminé leur phase de poule sur un sans faute, leur permettant d’accéder en quarts de finale face au pays hôte. Un match à enjeux qu’elles sauront remporter au bout d’une rencontre accrochée (14-16).

Un succès qui permet à cette équipe de France de croire à une potentielle médaille. « Si tu perds le quart de finale, forcément tout s’arrête. Alors qu’avec une victoire, ça te permet de rêver d’une médaille donc je pense que c’était vraiment une belle victoire pour qu’on puisse continuer à rêver« , déclare Ana Maria. Malheureusement, nos tricolores seront privées de finale par les États-Unis (18-16) avant de s’incliner face à la Chine (16-14) dans la rencontre pour la médaille de bronze. Une quatrième place au goût amer pour le collectif français, qui espérait sans doute meilleure issue.
Vers un essor du basket 3×3 ?
Avec cette entrée aux Jeux et les nombreux retours positifs, le basket 3×3 risque de continuer son expansion en France et dans le monde entier. « Quand il y a une discipline qui est aux Jeux Olympiques et qui passe sur les chaînes publiques, on bénéficie d’une énorme visibilité. La chance qu’on a aussi avec le 3×3, c’est que tous nos matchs lors des compétitions sont diffusés sur YouTube », analyse la Française. Un succès qui s’explique également par le fait que les compétitions ne soient pas exclusivement féminines ou masculines, à l’inverse des autres sports collectifs où les femmes et les hommes disputent par exemple des coupes du monde à différents endroits et à différents moments. « Quand les gens viennent voir un match de 3×3, ils peuvent venir voir des matchs masculins et féminins. C’est super pour les sports féminins qui sont plus souvent laissés à l’abandon« , tient elle à rajouter.
Pour l’heure, malgré la déception tokyoïte, Ana Maria Filip ne semble pas avoir les yeux rivés sur Paris 2024. « Il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer entre temps » élucide la capitaine tricolore. En effet, la prochaine échéance importante arrive à grands pas. Il s’agit de la Coupe d’Europe qui se déroulera du 10 au 12 septembre prochain au Trocadéro à Paris. Un rendez-vous à domicile où la France aura à coeur de briller. Enfin, Ana Maria Filip est également concentrée sur sa saison de basket 5×5 qui arrive avec le club de Lattes-Montpellier.