Les barrages se sont clôturés avec les victoires des têtes d’affiches Oyonnax et Biarritz, à domicile. Les deux clubs rejoindront, respectivement, Perpignan et Vannes pour obtenir une place en finale. Rappelons que les deux qualifiés en finale pourront prétendre à une montée en Top 14, avec un match d’accession opposant le treizième de l’élite et le finaliste déchu de Pro D2.
Hiérarchie conservée en Pro D2. Les quatre premières équipes de la saison régulière s’affronteront sur deux demi-finales haletantes. Les barrages nous ont offert de splendides rencontres, où les clubs prouvent une nouvelle fois que la seconde division du rugby français a passé un cap. Les demi-finales devraient être à la hauteur des espérances avec un très bon niveau de rugby.
Perpignan-Oyonnax, rencontre déséquilibrée ?
Oyonnax s’impose contre la colombe columérine (28-22) mais Oyonnax ne brille pas. Le club aindinois s’est fait surprendre par une formidable équipe de Colomiers, pourtant petit poucet des phases finales. Les deux équipes se sont affrontées épaule contre épaule, tête contre tête, en lançant les avants au charbon. Malheureusement, le combat n’a pas été aussi vif qu’attendu. Oyonnax a su se réveiller après une première mi-temps austère, où Colomiers aurait pu creuser l’écart au tableau d’affichage. Le manque de rythme d’une équipe revenant d’un isolement s’est fait sentir.
« On a eu cette sensation qu’ils avaient beaucoup donné pendant la première mi-temps et qu’on pouvait faire mal en seconde. » (Yohan Le Bourhis, ouvreur Oyoman).
La colombe sort la tête haute de sa fin de saison et peut réfléchir sur le prochain exercice et palier la perte de Jules Soulan (sorti sur blessure) en partance pour Oyonnax.

Oyonnax se déplacera donc sur la pelouse perpignanaise pour un choc très attendu. Les Catalans ont acquis facilement leur première place en ne perdant que cinq rencontres, dont une défaite à Rouen sans enjeu. Mais surtout, l’antre Aimé Giral est une forteresse imprenable (hormis pour Béziers). Toutes les équipes du haut de classement se sont cassées les dents sous le soleil perpignanais. Si certaines équipes de Pro D2 n’ont pas un effectif assez complet pour performer sur tous les aspects du jeu, l’USAP ne fait pas de chichi. À l’avant comme à l’arrière, tous les joueurs sont talentueux avec un mix parfait entre jeunesse et expérience, avec douze joueurs ayant dépassé les trente ans (Damien Chouly, notamment). Les joueurs savent mener une rencontre en développant un jeu entremêlé de courses et de physique. L’USAP représente un réel calvaire pour ses adversaires, en étant l’équipe qui marque le plus et celle qui encaisse le moins. Seul bémol, lors des rencontres du top 6, les Perpignanais se sont illustrés par quelques oublis défensifs permettant à l’équipe adverse de recoller.
Les Oyonnaxiens devront donc montrer beaucoup plus ce dimanche au stade Aimé Giral pour seulement espérer pouvoir rêver de finale. Sur les deux confrontations, les Perpignanais mènent deux victoires à zéro face à Oyonnax. Les arlequins n’ont qu’un seul objectif en ligne de mire : le titre et la montée qui en découle. Avec sept titres de champion de France et neuf finales perdues, Perpignan est un cador historique du rugby français ne souhaitant aujourd’hui qu’une chose : rejouer parmi l’élite.
Vannes-Biarritz : l’assurance vannetaise face à la fougue biarrote
Comme une impression de nostalgie. Samedi dernier au stade Aguiléra, quelques 1.000 spectateurs ont pu garnir les tribunes de l’enceinte biarrote. Dès le début de ce barrage entre Biarritz et Grenoble, les supporters basques ont donné de la voix et poussé derrière les coups de boutoir de leurs joueurs. Cette fièvre biarrote a été d’emblée favorisée par le jeu du BO. Dès les premiers instants, les joueurs du duo Nadau-Sowerby imprimaient un tempo féroce pour étouffer les Grenoblois. L’essai du talonneur Peyresblanques à la 10′ lançait véritablement la partie et validait les intentions biarrotes. Globalement, ce barrage a été d’un bon niveau, avec du spectacle et du jeu. Qualifié in-extremis pour ce barrage, le FCG n’était pas favori et rêvait secrètement d’exploit pour rejoindre Vannes en demie. La guerre des rucks annoncée a bien eu lieu avec les grands spécialistes du genre qui se sont particulièrement illustrés : Armitage et Dyer pour le BO, Fourie pour le FCG. Au fil de la rencontre, Biarritz a fait exploser une formation iséroise bien trop juste pour se sublimer. Les Basques ont déroulé durant la seconde mi-temps pour finalement s’imposer largement 41-14 avec 6 essais inscrits – dont un triplé de l’ailier Stark entré à la 49′ – contre 2 pour les Grenoblois.
Le Biarritz Olympique retrouvera donc le RC Vannes en demie. Le club breton, assuré mathématiquement de disputer la première demi-finale de son histoire depuis de nombreuses semaines, a pu procéder à une large revue des troupes sur les trois derniers matchs de phase régulière. Défaite à domicile face à Oyonnax et défaites à Grenoble et Perpignan : les cadres du RCV seront frais pour aborder ces 80 minutes importantes dans l’histoire du club. Tout de même, gare au BO et sa dynamique puisque les Basques n’ont plus perdu depuis le 16 avril, à Mont-de-Marsan. L’histoire des phases finales montre bien que jouir d’un repos si important n’est pas toujours gage de qualification. En effet, l’équipe qui s’est extraite du barrage surfe bien souvent sur sa dynamique positive. De plus, pour arguer sur l’idée d’une demie plus indécise que jamais, notons que les confrontations entre les deux formations lors de la phase régulière ont accouchées d’un étonnant miroir. A l’aller, Vannes l’a emporté à Biarritz 14-16 et le BO a rendu la pareille aux Bretons en s’imposant 14-16 à La Rabine au retour.
Alors, qui de Vannes, stratosphérique cette saison et qui semble à un carrefour de son histoire, et du Biarritz Olympique, capable de l’impensable lorsque les matchs à fort enjeu surgissent, va rallier la finale ? Les interrogations sont multiples à l’approche d’une des demi-finales les plus alléchantes de ces dernières saisons. Vivement dimanche !