Hier soir dans leur salle Saint-Exupéry, les volleyeuses de Marcq-en-Barœul ont été balayées par une surprenante équipe de Mougins, pourtant mal classée mais imprévisible (0-3).
Le contraste est saisissant. À peine le coup de sifflet final retentit, consécutif à un énième contre rageur de la défense mouginoise, les joueuses du VCMB sont groggy, comme K.O debout. Les visiteuses, elles, laissent éclater leur joie après ce succès prestigieux.
Il faut dire que compte-tenu du classement des deux formations et leurs dynamiques, la surprise est de taille. Confortablement installé au milieu du classement, le VCMB restait sur deux victoires (Cannes et Saint-Raphaël) et une défaite le week-end dernier à Béziers. Mougins était de son côté en difficulté, avant-dernier au classement avec quatre victoires seulement cette saison. Mais dès le coup d’envoi, l’agressivité, l’envie et la détermination sont chez les Maralpines. Les Mouginoises imposent d’entrée leur jeu. Très vite, elles mènent 1-4 dans le premier set. La réaction du VCMB est alors attendue. Mais Mougins se montre implacable, profitant d’un service toujours efficace, rampe de lancement idéale. Les visiteuses ne lâchent plus la main.

La frustration de Goliat
Dès l’entame, le contre mouginois est très efficace et surtout, les Marcquoises ne parviennent pas à scorer. Elles profitent seulement des quelques erreurs adverses. Insuffisant pour reprendre l’avantage. Malgré une révolte amorcée par l’ace de la Belge Aziliz Divoux pour ramener le score à 9-10, Marcq n’y arrive pas.
Et la frustration se fait rapidement ressentir, dans l’exiguë enceinte nordiste. Le tableau d’affichage mentionne 15-17 lorsqu’un rallye s’engage. Tournant à l’avantage de Mougins, ce point accroché constitue le tournant du premier set. La pointue Karolina Goliat, deuxième Belge du VMCB, l’a bien compris. Toute sa frustration passe dans ce coup de point contre le sol. À 15-18 donc, le coach marcquois prend son premier temps-mort mais rien n’y fait. Au terme de celui-ci, l’écart ne fait que se creuser. Mougins s’adjuge le premier set 18-25.
Caroline Livingston, la classe à l’Anglaise
Ce premier set sonne le glas des ambitions marcquoises. Malgré le soutien bruyant d’une bonne vingtaine d’invités dans les tribunes, les filles du coach Thibaut Gosselin n’y arrivent pas. En face, ça déroule. Dans le deuxième et troisième set, les Nordistes ne trouvent pas la clé. Le coach tente bien quelques changements, sans réel effet. Le bloc défensif mouginois est bien en place et l’énergie se situe clairement dans le camp visiteur. Pis, peu de Marcquoises se détachent du lot.

Clarivett Yllescas tire bien son épingle du jeu, en vain. La Péruvienne réussit quelques smashs dans des moments chauds, sans toutefois parvenir à embarquer son équipe avec elle. Soit. Mais que faire face à l’efficacité clinique de Caroline Livingston ? La réceptionneuse/attaquante porte son équipe tout au long de la rencontre et notamment dans un second set plus disputé. Marcq compte jusqu’à cinq points d’avance (10-5) avant de craquer. Au cœur du set, Livingston enchaîne les services décisifs. C’est ce moment que choisit l’Anglaise pour faire parler la foudre. Son équipe mène 13-16 lorsque, bien aidée par sa coéquipière Pauline Martin (également excellente hier soir), elle emmène son équipe dans son sillage.
Services assourdissants, smashs gagnants et contres décisifs : le VCMB ne peut que constater les dégâts et se retrouve mené 13-23. Sept points de suite qui font mal à la tête des coéquipières de Yllescas. Comme un symbole, c’est Livingston qui contre le dernier smash marcquois et offre le deuxième set à Mougins. « Franchement, je pense que ça n’était pas ma meilleure performance. Mais on a vraiment été résilientes. C’est ce qui a fait qu’à la fin on l’emporte. Elles étaient peut-être un peu fatiguées et elles nous ont données pas mal de points » réagit Livingston.

« Le sport n’est pas une vérité »
Amorphes, les Marcquoises l’ont été dans les deux premiers sets avant d’être combatives dans le troisième. Un ultime set bien plus accroché mais là aussi logiquement remporté par Mougins (20-25). « On peut noter qu’elles ont produit un bon match, elles ont vraiment bien servi. Nous, notre semaine d’entraînement a été un peu … comme ce soir. Je pensais qu’après le premier set ça allait nous piquer et qu’on allait réagir mais ça ne l’a pas fait » souffle Thibaut Gosselin. « Il y a clairement de la fatigue. Ce qui me rassure c’est que tout le monde est passé à côté. Mais si ça peut nous servir de sonnette d’alarme ».

Chez les Mouginoises forcément, la satisfaction est là. « C’est inattendu mais plus personne ne nous attend. On a à cœur de démontrer que le sport n’est pas une vérité, se réjouit la coach Mari Tari. Oui, on a été appliquées, concentrées et propres dans notre tactique de jeu mais je crois que pour connaître très bien Marcq, aujourd’hui elles n’ont pas joué à leur niveau. Certes on a été devant une bonne partie du match, mais il faut respecter le travail qui est fait à Marcq depuis toujours. J’y tiens ». Mougins, qui malgré un championnat difficile, aura encore des occasions de briller. « Pour la suite, on reçoit un « petit » chez nous mardi : Mulhouse ! (rires) ». Leader incontesté de Ligue A Féminine, Mulhouse se rendra donc dans les Alpes-Maritimes face à une formation mouginoise totalement décomplexée et qui disputera en avril la phase finale de Coupe de France.
Le VCMB, lui, devra très vite relever la tête dès mardi (20h) face à Terville-Florange pour le compte de la 24e à la salle Saint-Exupèry. Encore dans la course à l’Europe, le TFOC est sur une impressionnante série de 6 victoires consécutives. Pour Marcq, huitième ce matin, l’enjeu sera majeur. En attendant, hier soir face au VCMB, c’est Mougins qui a imposé sa Marcq.