À l’heure où la folle ambiance des parquets est à l’arrêt, une jeune joueuse du Nantes Rezé Basket revient avec nous sur son parcours. Sélections nationales, championnat d’Europe ou encore Mondial UNSS, Camille Lenglet nous parle des expériences qui ont fait d’elle la joueuse qu’elle est aujourd’hui.
Originaire de la petite ville de Clisson près de Nantes, Camille a été plongée dans le monde du basket dès l’âge de 6 ans : « Mon père faisait du basket, ma mère faisait du basket, ma grande soeur faisait du basket, alors j’ai fait du basket ». Un destin quelque peu évident, tracé par son amour pour l’esprit d’équipe et pour la compétition du ballon orange.
Dès le collège, la basketteuse est entrée dans ce qu’elle définit comme « la pyramide des sélections », un enchainement logique et automatique qui lui a permis d’accéder au pôle espoir Pays de la Loire et de participer aux tournois InterLigue. Par l’intermédiaire de ces rencontres, elle a pu passer les sélections d’entrée à l’INSEP où elle restera seulement un an durant son année de seconde. Sa montée accélérée avec des joueuses plus âgées a suscité chez elle une pression et une compétition durement supportables : « j’en avais perdu l’envie de jouer, je traînais des pieds pour aller aux entraînements. Vraiment c’était frustrant parce que le basket c’était toute ma vie ». C’est en revenant de cette année compliquée que la jeune joueuse a intégré le club de formation du Nantes Rezé Basket.
Mondial UNSS : L’expérience d’une vie
Comme beaucoup, Camille Lenglet a représenté son lycée dans les compétitions UNSS. Basketteuse en centre de formation peut-être, mais lycéenne avant tout « les gens nous connaissaient, on était les basketteuses mais on restait des élèves ». Dans cette expérience, elle trouvait un équilibre de vie et une cohésion forte « on dormait, on s’entrainait, on mangeait ensemble, on partageait toute notre vie et ça créait une complicité de malade ».
Portée par cet équilibre, la jeune joueuse et son équipe ont accédé à la finale du championnat de France UNSS face à l’équipe de Caen « on y allait sans pression, pour dire, la coach c’était une des joueuses qui s’était blessée. L’objectif c’était de kiffer, on avait une bonne entente et ça faisait notre force ». C’est dans cet état d’esprit que les joueuses se sont « envolées » pour le mondial. « C’était à Limoges, on était dégoutées, les joueuses des années d’avant avaient eu des destinations de ouf mais bon, c’était cool quand même ».
Bien que la compétition soit scolaire, Camille Lenglet nous évoque une ambiance assez pro « c’était chacun son équipe, tout le monde voulait gagner, il n’y avait pas de relation amicale ». Les joueuses du lycée des Bourdonnières, entrainées par leur cohésion, se sentaient en confiance « On jouait le meilleur basket depuis nos débuts ensemble, j’avais l’impression que rien ne pouvait nous arrêter ». À l’issue de la finale du 24 avril 2015, les jeunes Nantaises sont devenues championnes du monde en s’imposant 69 à 65 face à l’Allemagne, une expérience que Camille Lenglet n’est pas prête d’oublier : « Si tu me demandes mon meilleur souvenir dans ma carrière c’est ça, même si ça reste de l’UNSS, on avait un trop beau groupe, c’était fort ».

Effectif professionnel et sélections nationales
Après être passée par le centre formation du Nantes Rezé, son intégration dans l’équipe pro s’est faite de manière logique. À son arrivée, la jeune Camille n’avait que 18 ans : « Au début on est la petite jeune, on joue pas beaucoup et c’est dur de faire ses preuves, mais il faut rien lâcher et travailler ». Aujourd’hui membre depuis cinq ans, ses responsabilités au sein de l’équipe ont évolué, notamment depuis que la nouvelle entraineur Aurélie Bonnan lui accorde sa confiance : « c’est vraiment important de sentir qu’on nous fait confiance, ça nous aide à prendre des initiatives » explique la joueuse.
À seulement 22 ans, Camille Lenglet compte aujourd’hui de nombreuses sélections en nationale. En U16 avec un an d’avance, en U18 championne d’Europe ou encore en U19 et en U20, la jeune joueuse ne manque pas les occasions de se faire un nom dans le basket et ce, malgré certaines contraintes : « Tu passes l’année scolaire en équipe et l’été tu es en nationale, ça demande beaucoup de sacrifices, c’est pas toujours facile de voir tous tes potes en vacances et pas toi ». Cependant, une fois de plus, la Nantaise nous montre le côté positif « c’est une chance de malade de pouvoir représenter ton pays, tu te sens fière donc je ne regrette pas du tout ».
2020 : Un covid plutôt positif
Malgré de nombreuses perturbations et un chamboulement de la saison, l’équipe du Nantes Rezé Basket voit la crise sanitaire comme un second souffle. Après une année compliquée, les joueuses avaient réussi à se maintenir en Ligue Féminine grâce à un ultime match, épreuve qu’elles éviteront cette saison suite à la suppression de la case « play down ». En conséquence, il est primordiale pour elles de se concentrer sur les matchs importants, face aux adversaires directs dans la course au maintien. Il y a 15 jours, les Nantaises recevaient l’équipe de Saint Amant, battue 70 à 54 : « C’est le genre de match très important, il faut absolument gagner, on n’a pas le choix » nous confiait la jeune joueuse quelques jours avant la rencontre.

Après bientôt cinq années passées dans l’effectif professionnel du Nantes Rezé Basket, Camille Lenglet voit la fin de son contrat arriver. Attachée à la ville de Nantes qui représente son « équilibre de vie » avec ses amis et sa famille, la joueuse n’exclut cependant pas l’hypothèse de changer d’air et de saisir sa chance si l’occasion se présentait : « J’aimerais bien rester mais ça va dépendre de plein de trucs, on verra bien. En tout cas, je ne me ferme pas les portes ».
Joueuse à plein temps depuis maintenant deux ans, la basketteuse est consciente de sa chance et ne se voit pas s’arrêter en si bon chemin : « Je suis très chanceuse, j’ai fais de ma passion un métier. J’aime ce que je fais et ça me permet de gagner ma vie, même si à la base je joue avant tout pour le plaisir ».
Bel article ! Pourtant je ne m’intéresse pas au sport… Documenté et agréable à lire.
Jean-Mi
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