Ce début de mois de décembre signifiait pour certains le commencement du calendrier de l’avent et pour d’autres le début de l’Euro de handball féminin. Ce dimanche 20 décembre, les Bleues affrontaient les Norvégiennes en finale pour conserver leur titre de championnes d’Europe. Un match plein de suspens qui a vu la Norvège triompher. Retour sur le parcours français.
Avant d’accéder à cette finale, le chemin a été long pour les joueuses d’Olivier Krumbholz. Il a d’abord fallu sortir de ce groupe A composé du Danemark, du Monténégro et de la Slovénie. La France s’en est sortie avec brio avec trois victoires. Lors du deuxième tour, les Bleues ont une nouvelle fois brillé. Elles finissent les premiers tours premières, invaincues avec cinq victoires et un nul. Après six matchs en 10 jours, les Battantes doivent affronter la Croatie en demi-finale. Une nation qui paraît largement accessible pour les Françaises. Mais si les Croates sont en demi-finale c’est qu’elles en ont les atouts ! Pourtant, après 60 minutes de jeu, la différence est claire et la France s’impose 30-19. La Croatie ira se battre pour la troisième place face au Danemark alors que le France affrontera la Norvège en finale.
Une finale de gardiennes
On a eu du mal à tenir jusqu’à la fin de cette finale et il a fallu retenir son souffle jusqu’à la dernière minute. Pourtant, on le savait dès le début, les matches France/Norvège sont toujours serrés. Mais chauvins que nous sommes, nous espérions une large victoire française, elles nous avaient fait tellement rêver depuis le début du championnat. Mais il a fallu se confronter à la réalité, les joueuses de Porir Hergeirsson sont fortes, trop fortes. Une gardienne impassable, une attaque rapide, une défense active, bref elles ont tout. À la mi-temps, les Norvégiennes menaient de quatre buts, quatre buts qui ont finalement été décisifs.

Pendant la deuxième mi-temps, on y a encore cru (toujours aussi chauvins). Et l’entrée de Cléopatre Darleux nous a aidé à y croire. La gardienne française signe 8 arrêts et finit avec 57% de réussite, une entrée qui fait du bien alors qu’Amandine Leynaud n’a pas su trouvé la solution face aux attaques norvégiennes lors de la première période. Grâce à une défense de fer, les Bleues refont leur retard. Mais là encore il a fallu retourner à la réalité, et qu’elle était dure. Son homologue, Solberg, a fait mal, trop mal. Les Françaises avaient enfin trouvé la faille dans cette seconde période. Malgré tout, c’est elle qui nous a enlevé tout espoir avec cet arrêt à la 59e alors que la Norvège menait de deux buts. Un arrêt décisif qui vient conclure un match impeccable de la Norvégienne. Une déception en finale qui n’efface pas l’exceptionnel tournoi des Françaises, même si leur seule défaite arrive au pire moment, une médaille d’argent reste une belle performance. Une performance que l’on doit à chaque joueuse française.
Des cadres irremplaçables
L’équipe de France sans ses cadres, ce n’est pas l’équipe de France. Et cela s’illustre parfaitement avec celle qui a été désignée MVP du tournoi avant même la finale, Estelle Nze Minko. La Nantaise d’origine est celle qui a su marquer l’équipe de France par cette défense impressionnante. C’est elle qui a réussi à contenir la fougue croate tout en étant co-meilleure buteuse de la demi-finale avec un total de quatre buts. Alors, même si elle n’a marqué qu’un seul but en finale, elle est l’une des indispensables de l’équipe d’Olivier Krumbholz. Et quand elle est alignée avec Béatrice Edwidge, alors là, la défense est quasi-parfaite. C’est cette défense qui a en partie fait le parcours des Bleues.

Et que dire de l’attaque ? Le duo Alexandra Lacrabère / Grâce Zaadi est indescriptible. Les deux ténors françaises sont indétrônables. Ce sont elles qui tirent les jets de 7m, preuve de la confiance qu’elles ont su accumuler au fil des années. Sans cette confiance, Grâce Zaadi n’aurait pu marquer le but de l’égalité pour revenir à 18-18 lors de la finale. Sans cette confiance, Alexandra Lacrabère ne serait pas celle qui tire quasiment tous les 7m. Ces deux indispensables amènent la sérénité qui manque à la jeunesse française. Quand Pauletta Foppa va jouer vite, Lacrabère va calmer le jeu. C’est l’équilibre de l’équipe de France qui fait d’elle une des meilleures équipes du monde.
De belles découvertes
Cet Euro a aussi permis la découverte de nouvelles joueuses françaises que l’on voyait moins souvent. C’est notamment le cas de Pauletta Foppa, la pivot de 19 ans est l’une des plus grandes révélations de ce tournoi. Elle a réussi à faire bouger les meilleures défenseures d’Europe. Si on ne nous avait pas dit que c’était sa première grande finale ce dimanche, on n’y aurait pas cru. Elle paraissait si sereine, c’est d’ailleurs elle qui a déclenché les premières minutes de suspension pour la Norvège. Preuve que sa force et son physique dérangent ses adversaires. Une joueuse que l’on peut suivre à Brest et qui, on le sait, ne vivait pas sa dernière grande finale aujourd’hui.

Le tournoi a aussi mis en avant la jeune Méline Nocandy. Celle qui n’est en équipe de France que depuis l’an dernier a déjà marqué 40 buts avec cette dernière. Certes loin des 835 buts de Siraba Dembélé, mais tout de même ! La demi-centre est devenue la doublure numéro 1 de Grâce Zaadi. Que ce soit en équipe de France ou dans leur club de Metz, Nocandy reste dans l’ombre de Zaadi mais dès qu’elle a un peu de lumière, elle sait en profiter. Et heureusement qu’elle est là ! Alors que Grâce Zaadi se fait exclure à 2 minutes de la fin de la finale, c’est Nocandy qui va animer le jeu français. Une joueuse en devenir mais qui nous a déjà bien surpris cette année.
Il faut rappeler que le handball est un sport d’équipe et que chacune des joueuses a fait le parcours de l’équipe de France. Un tournoi magnifique pour une équipe splendide. Mais malheureusement, l’Euro n’a pas été diffusé entièrement en clair, contrairement au tournoi des hommes. Une décision incompréhensible alors que le groupe TF1 a décidé de ne diffuser que les matchs joués pendant les weekends. Merci BeIn de nous avoir permis de vivre cet Euro qui nous a tellement fait vibrer du début à la fin.