Posons les bases. Non, le bodyboard n’est pas un sous-sport du surf et non, ce n’est pas en tombant sur sa planche de surf que l’inventeur du bodyboard a eu le déclic. Bien qu’en retrait médiatiquement, le bodyboard est un sport aquatique de glisse à part entière. Si le terrain de jeu est le même que pour le surf, les sensations et les manœuvres dans les vagues sont différentes. Découverte d’un sport atypique et acrobatique.
Avant d’être un sport, le bodyboard est une planche. Sa spécificité, elle est en plastique et assez courte, environ un mètre de long pour soixante centimètres de large. Le format idéal pour être en appui sur les coudes et mobile avec les jambes libres. Pour se déplacer sur le plan d’eau, les bodyboarders utilisent des petites palmes assez rigides. C’est un californien, Tom Morey, qui développa et donna son nom à cette planche, le « Morey » connu aussi sous le nom de « boogie ». Aujourd’hui, cette discipline est prisée par les vacanciers pour s’amuser dans les vagues de plage mais aussi par les adeptes de glisse qui trouvent le moyen de s’aventurer dans tout type de vagues.
Une discipline aux multiples facettes
Dans l’imaginaire collectif, quand on pense à un bodyboard, on pense à cette planche en mousse souvent décorée par des dauphins tout souriant. Ce type de planche est assez apprécié par les jeunes enfants qui peuvent s’amuser dans des petites vagues sans se faire mal. Il suffit d’un brin de courage et de savoir mettre la tête sous l’eau pour s’élancer dans ses premières vagues de plage. La sensation est tout de suite très plaisante. Contrairement au surf, la tête est au ras de l’eau et ce phénomène donne une impression de vitesse importante, même dans une petite vague.

Mais contrairement aux apparences, le bodyboard est une discipline technique qui demande une certaine condition physique. La problématique est la même qu’en surf, il faut pouvoir se déplacer rapidement sur l’eau pour ne pas se faire happer par une vague. Si c’est le cas, il faut être en capacité de retenir sa respiration quelques secondes. L’aspect technique réside dans le fait que le bodyboarder doit être précis et réactif pour ne pas subir la vague. Le but étant de se positionner dans le tube ou de réaliser des manœuvres aériennes.
Il faut donc savoir lire les vagues pour anticiper leurs courbes et leurs caractéristiques. Un positionnement de 10 centimètres plus en avant sur la planche permet un gain de vitesse non négligeable si la vague est tendue et rapide. Après avoir acquis ces connaissances, le bodyboarder peut s’essayer aux manœuvres aériennes. Des figures qui demandent des capacités d’acrobatie et un bon sens du tempo pour se faire propulser par la « lèvre » de la vague.
La compétition
Depuis 1982, une ligue mondiale réunit les meilleurs bodyboarders du monde sur différents spots autour du globe. De la mythique vague de Teahupoo à Tahiti à Itacoatiara au Brésil en passant par le spot d’El Fronton aux îles Canaries, les compétiteurs se retrouvent tout au long de l’année pour s’affronter et séduire les juges dans des conditions météorologiques variées. A ce petit jeu, les Français se sont fait une place entre les Australiens, les Américains et les Hawaïens. Les féminines, quant à elles, n’ont pas encore une reconnaissance médiatique digne de ce nom.

Amaury Lavernhe, bodyboarder de l’île de la Réunion est devenu en 2010 le premier Européen champion du monde. Grâce à sa polyvalence, le Réunionnais a remporté un deuxième titre de champion du monde en 2014. De son côté, Pierre-Louis Costes s’est fait connaître pour ses manœuvres aériennes folles dans des vagues dangereuses. Cette prise de risque associée à un talent hors-norme lui auront valu deux titres de champion du monde, en 2011 et 2016. Un beau parcours pour des sportifs de haut niveau qui ont du, comme tous, débuter sur une planche en mousse avec des dauphins.