En famille ou entre amis, la pétanque est un sport incontournable et intergénérationnel. Chaque année, des millions de Français se divertissent en essayant de placer leurs boules le plus près possible du cochonnet. Pourtant, la pétanque n’est pas seulement une activité réservée aux amateurs. C’est pourquoi Les Olympistes ont interrogé Jean-Michel Puccinelli, bouliste professionnel. Tentons d’en apprendre un peu plus sur la face cachée de ce sport trop souvent considéré comme un simple loisir.
À 43 ans, Jean-Michel Puccinelli est une grande pointure de la pétanque française et internationale. Grand passionné depuis son plus jeune âge, c’est à ses 14 ans qu’il est entré en compétition. « Petit, je jouais au foot. Plus j’évoluais dans les catégories, plus il y avait d’embrouilles sur les terrains et une mauvaise ambiance qui m’a déplu. C’est alors que je me suis tourné vers la pétanque », explique-t-il. Un choix qui a visiblement porté ses fruits puisque Jean-Michel Puccinelli est un bouliste au palmarès étoffé. « Le meilleur souvenir de ma carrière est ma victoire sur La Marseillaise en 2018. C’était un rêve de gosse qui est devenu réalité », précise le Bucco-Rhodanien.
Un train de vie ordinaire
À quoi ressemble le quotidien d’un joueur de pétanque professionnel ? En réalité, il n’a rien d’extravagant. Jean-Michel Puccinelli ne consacre pas uniquement sa vie à la pétanque. À côté de ça, il est employé à la mairie de Salon-de-Provence. « La plupart des boulistes professionnels travaillent en parallèle pour la mairie de leur ville. Cela nous garantit une certaine sécurité car l’on sait que tout peut s’arrêter du jour au lendemain », déclare-t-il. Ce dernier jongle donc entre son job, les compétitions et les entraînements réguliers, quelques jours avant les échéances importantes pour retrouver les automatismes.

Un sport à part entière
Il est vrai que la pétanque est un loisir qui nous permet de se divertir le temps de quelques parties. Cependant, au haut niveau, c’est bien différent. « Il y a un monde d’écart entre le monde amateur et le monde professionnel », souligne le Sudiste. Les meilleurs boulistes français doivent avoir une hygiène de vie irréprochable. Cela signifie que ces sportifs accomplis sont dans l’obligation de bannir les fêtes et les apéros de leur quotidien entre autre. De plus, il est primordial de se coucher tôt pour exercer la pétanque au haut niveau, qui demande concentration et endurance.
L’essor de la médiatisation est également un facteur à prendre en compte. Depuis plusieurs années, la pétanque est de plus en plus médiatisée. « C’est une bonne chose pour nous car ce sport nous demande énormément de sacrifices. Cela nous apporte davantage de reconnaissance », raconte Jean-Michel Puccinelli.
« Cela représente 40 000 à 50 000 kilomètres par an »
Les boulistes font face à un calendrier de compétitions bien chargé tout au long de l’année. Chaque saison est dense et les échéances sont multiples, ce qui les amène à faire de nombreux déplacements. Le coup d’envoi des championnats est donné en mars et d’autres rendez-vous primordiaux ont lieu tout au long de la saison. On peut notamment relever les Masters, qui se déroulent sur les mois de juillet et d’août ou encore La Marseillaise, le plus grand concours international de pétanque au monde qui réunit des milliers de triplettes chaque été. « Celui qui veut jouer toute l’année peut le faire sans problème », indique l’ancien champion d’Europe en titre.