Ce Rolex Paris Masters 2020 n’aura pas été le meilleur pour les Français, c’est sûr. Il se déroulait la première semaine de novembre et comptait de nombreux absents. Dans le clan français, Monfils, Tsonga et Paire étaient manquants. Le tournoi a donc été l’occasion de mettre en lumière les nouveaux atouts du tennis français.
Moutet positif
Le premier joueur français à être entré en piste, lundi en début d’après-midi, a aussi eu droit au match le plus long de la première journée. Corentin Moutet a du batailler pour arriver à triompher face à l’Italien Salvatore Caruso qui avait pourtant remporté la première manche 6 jeux à 3. Le Français a finalement pu se sortir de cette situation en emmenant son adversaire au tie-break dans le deuxième set et a réussi à le surclasser dans ce jeu décisif. Le Francilien de 21 ans vient finalement à bout du 81e mondial au terme de 2h33 de jeu, 3/6-7/6-6/3.
Quelle ne fut pas la surprise lorsque, le lendemain matin, il a été obligé de déclarer forfait car contaminé par la COVID-19. Le jeune français nous a fait une Paire… Moutet offre donc un billet pour les huitièmes de finale au Croate, Marin Cilic, qu’il devait affronter le mardi soir.
Simon, Gasquet et Herbet not so amazing…
Richard Gasquet s’est retrouvé au premier tour du Masters 1000 parisien face à l’Américain, Taylor Fritz. Le Français n’a heureusement concédé qu’un seul set et s’est qualifié pour rejoindre Diego Schwartzman en 16e de finale. L’Argentin a laissé espérer Gasquet au milieu du premier set, le laissant remonter au score alors qu’il était mené 4/1. Mais le joueur de 34 ans s’est retrouvé impuissant face à la tête de série n°6 et a été défait sur un score de 7/5-6/3. Encore une déception cette année pour Richard, qui commence à songer à la fin de sa carrière mais espère tout de même jouer encore quelques années selon une interview accordée à Sport 24.
Pierre-Hugues Herbert s’est inspiré de son compatriote et est également tombé sur plus fort que lui dès le deuxième tour. Alors qu’il avait difficilement réussi à éliminer au tour précédent, Sandgren, un autre américain, en presque 2h20, le Français a retrouvé le Canadien Milos Raonic. Ce dernier, ex-3e mondial a quand même dû lutter pour vaincre Herbert. Le spécialiste du double a perdu 6/4-6/4 en offrant beaucoup trop de points à son adversaire, accumulant les erreurs en fond de court. Du côté canadien, un service extrêmement puissant et régulier comme arme maitresse pour déstabiliser le Français. En effet, le Canadien ne s’était toujours pas fait breaker du tournoi et actuellement tête de série n°10, il s’annonce comme un outsider très dangereux pour ce Rolex Paris Masters 2020.
Herbert ramené aux vestiaires après avoir été désarmé par Raonic. Crédit Photo: L’Equipe
Et enfin, cette fois-ci c’est bien un Américain qui l’a emporté face à Gilles Simon lors de son 1er tour. Celui-ci s’appelle Tommy Paul et a seulement 23 ans. Le Français de 12 ans de plus avait pourtant remporté le premier set avant de se faire renverser par son jeune adversaire. Celui-ci accrochant en plus au tour suivant, Stan Wawrinka, en lui prenant le premier set, mais devant s’incliner après environ deux heures et demie de jeu.
Gaston tombe de haut
Après avoir fait vivre aux supporters français un Roland Garros impressionnant et avoir vécu un moment fort de sa très jeune carrière, Hugo Gaston avait de quoi être confiant à Paris. On le rappelle, le jeunot français avait sorti du tournoi sur terre battue, un cador de la surface et un grand champion, toujours dans le top 20, Stan Wawrinka. Il avait ensuite fait lutter le 3e mondial autrichien Dominic Thiem pour finalement s’incliner dans un match splendide de 4 heures au cours duquel le Français avait frôlé l’exploit.
Gaston en sueur face à la régularité de son adversaire. Crédit Photo: Le10sport
Finalement, le Toulousain de 20 ans n’aura pas eu la chance de récidiver ce mois-ci, il est tombé contre la tête de série n°9, Pablo Carreno-Busta d’entrée de jeu. L’Espagnol n’a laissé aucune brèche à Gaston, si ce n’est un break d’entrée histoire de faire croire au public français qu’il tenait son Noah des temps modernes. L’euphorie aura été de très courte durée car Carreno-Busta s’est empressé de dominer le match et infliger une correction à Hugo Gaston 6/3-6/2. Hâte de revoir le Français sur terre battue…
Humbert le guerrier
Le Gaston de ce tournoi aura indéniablement été le surprenant Ugo Humbert. Après avoir sorti Casper Ruud en trois manches au premier tour, le Français a ensuite rencontré un favori de cette édition du Masters de Paris-Bercy. En effet, Humbert s’est retrouvé sur le chemin de l’étoile montante du tennis Stefanos Tsitsipas, accessoirement tête de série n°2. Mais le Français ne s’est pas laissé démonter et a réalisé l’exploit au bout de 3h20 de jeux, accompagnées de trois jeux décisifs. Les deux joueurs sortent épuisés de ce marathon, le Français, les jambes remplies de crampes, le Grec, en yaourt…
Et le Messin élimine encore par la suite Marin Cilic, à l’aide notamment de la superbe efficacité de son service, ne se faisant breaker qu’à une seule reprise durant le match. Qualifié pour les quarts de finale, il rencontre Milos Raonic, possédant lui aussi l’un des services les plus terribles du circuit. Et c’est finalement contre lui que s’écroulera le Français, non sans mérite. Il perd 6/3-3/6-7/6, laissant filer deux balles de match dans le tie-break. Il aura tout de même réalisé l’un des plus gros coups de sa jeune carrière en atteignant les quarts de finale du tournoi parisien et à seulement 22 ans, il se révèle être, sans doute, le futur du tennis français.
Le revers à deux mains du gaucher, Ugo Humbert. Crédit Photo: Intelli.news
Banzaï Bonzi !
Benjamin Bonzi aura, sans nul doute, été la surprise française de ce premier tour. Le Français de 24 ans profitant d’une WildCard et inconnu du grand public, s’est largement imposé sur le terrain lundi en battant Federico Coria en moins d’une heure. En effet, le joueur argentin n’a réussi à prendre que trois petits jeux au 180e mondial français. Ce dernier s’est retrouvé au tour suivant contre Davidovich Fokina, contre qui il aurait pu entrevoir une opportunité, mais Bonzi s’est avoué vaincu, après s’être tout de même bien accroché et avoir fait douter le jeune espagnol. Alejandro Davidovich Fokina se qualifie donc 6/4-6/4 pour le tour suivant, éliminant Bonzi du tournoi qui aura peut-être permis au Français d’obtenir une visibilité.
Mannarino retrouve des couleurs
Depuis mi-octobre, Adrian Mannarino reprend des forces, finaliste d’un ATP 250 au Kazakhstan, le 1er Novembre, il a de quoi arriver sûr de lui à Paris. Le Français réalise sa première victoire du tournoi face à Lajovic. Le Serbe lutte comme il peut dans le premier set mais à la tête sous l’eau dès le début du deuxième set et ne peut plus grand chose face au joueur val-d’oisien, qui l’emporte sur un score de 7/6-6/3. Au tour suivant, Mannarino se retrouve encore plus bousculé par le Japonais, Yoshihito Nishioka mais s’en sort finalement bien, 6/3-6/7-6/3.
Il est alors qualifié en 1/8e de finale et est confronté à Alexander Zverev, contre qui il a chuté début septembre à l’US Open et il y a environ deux semaines à Cologne. Mais cette fois-ci le joueur français fera plus que jamais douter la bête noire de cette fin d’année. Mannarino force Zverev à puiser dans ses dernières ressources, l’emmenant au jeu décisif dans les deux premiers sets, et en remportant le deuxième. Malheureusement, il perdra ce qui sera son dernier jeu de service et l’un des rares breaks du match. Il offre alors à l’Allemand l’opportunité de servir pour le match, ce que le n°7 mondial ne manquera pas de concrétiser.