Football

L’OM plie mais ne rompt pas

Dans un Olympico terne rythmé par des faits de jeux en première période et un Olympique Lyonnais sans inspiration en seconde période, les inquiétudes vis-à-vis des deux équipes persistent. Que retenir de cet Olympico plus que moyen ? Les Olympistes analysent ce match à rebondissements.

Un Olympico est toujours attendu par les supporters. La rivalité récente entre les deux équipes et les derniers matchs ont prouvé que les joueurs se subliment pour vaincre leurs rivaux. Mais hier soir, seuls deux facteurs laissaient croire à un beau match. Les deux équipes avaient à cœur de se racheter après leur mauvais début de saison et la qualité dans les deux effectifs auraient pu laisser croire à un beau combat ce dimanche soir. Il n’en a pas été ainsi. Après avoir ouvert le score, puis réduit à dix, l’OM a été recroquevillé dans son camp pour tenir le 1-1. Quant aux Lyonnais, ils n’ont jamais réussi à marquer ce second but qui leur tendait les bras.

Une possession stérile

Les Marseillais ont réussi à ramener un petit point du Groupama Stadium en résistant plus de 70 minutes à 10 contre 11 face à des Lyonnais sans coups d’éclats. Pourtant, Rudi Garcia a le mérite d’avoir essayer de bousculer un peu ses joueurs. En alignant Karl Toko-Ekambi et Maxwell Cornet au côté du jeune Tino Kadewere en attaque, il comptait faire mal aux Marseillais en transition rapide et en les pressant à la perte du ballon. La réalité du terrain a été tout autre.

Les Gones ont remporté la bataille du milieu avec un Houssem Aouar en jambe et efficace dans ses dribbles. Il a créé le surnombre sur le flan gauche et combiné de nombreuses fois avec un Melvin Bard très remuant. Le jeune lyonnais a montré toute l’étendue de son talent en apportant du danger dans la surface marseillaise et en contenant un bon Florian Thauvin. C’est lui qui obtient le penalty égalisateur à la 28ème minute  face à un Alvaro Gonzalez qui laisse traîner son pied. Maxence Caqueret a été moins en vue que son compatriote mais a fait le travail. Thiago Mendes, coupable sur le premier but a souvent manqué de lucidité pour faire les bons choix.

L’OL a dominé la rencontre avec 86% de passes réussies contre 70% pour l’OM mais n’a pas trouvé le chemin des filets dans le jeu. Le problème des Gones dans les 30 derniers mètres n’est pas encore résolu. À noter les 2 buts refusés aux Gones pour une légère position de hors-jeu et un contact avec le portier marseillais. Avec 24 tirs pour seulement 3 cadrés, l’OL n’a jamais trouvé d’inspiration et de circuits de passes efficaces pour transpercer les deux lignes de 4 marseillaises.

Houssem Aouar a inscrit le pénalty du 1-1. © OLtv

Lyon n’a pas rugi face à un OM courageux

Sans réel point d’appui pour combiner et amener le danger sur la cage de Steve Mandanda, le jeu de possession de l’Olympique lyonnais (67% contre 33% pour Marseille) s’est avéré inefficace, même à 11 contre 10. Les Gones ont multiplié les centres après avoir trouvé des décalages, 37 au total, pour seulement 5 qui ont trouvé destinataire. Il faut dire que Toko-Ekambi et Kadewere ne sont pas les meilleurs dans ce schéma de jeu. La charnière marseillaise Alvaro/Caleta-Car a tenu bon et les latéraux Hiroki Sakai et Jordan Amavi ont été sérieux et appliqués. Le latéral gauche a même rayonné dans la lecture du jeu pour couper des passes en destination de Karl Toko-Ekambi.

Rudi Garcia a un peu surestimé l’OM et ne pensait pas prendre autant le contrôle du ballon et du match. L’entrée d’un créateur capable de faire des différences personnelles s’est faite attendre mais l’apparition de Memphis Depay sur le terrain à la 70ème a été percutante et il manque de délivrer une passe décisive à Moussa Dembélé. Ce choix tactique a définitivement anéanti l’impact de Toko-Ekambi sur la rencontre.

Pour l’OM, un match sans paillettes

Le bloc haut et le contre-pressing lyonnais ont énormément gêné les marseillais. Obligés de faire des différences personnelles pour s’en sortir, les hommes de Villas-Boas n’ont pas vu la surface. Seul joueur capable de sortir la tête de l’eau, Florian Thauvin. À la 16 ème minute de jeu, il remporte son duel face à Thiago Mendes et délivre une passe décisive à Dimitri Payet qui termine du pied droit. 1-0 , les Marseillais croient au braquage. Mais deux minutes plus tard, le Réunionnais va plomber son équipe en laissant traîner sa semelle sur le tibia de Léo Dubois. Sans volonté de faire mal, le geste est dangereux, carton rouge après visionnage de la VAR. Une VAR qui aurait pu être visionnée après la sortie non contrôlée d’Anthony Lopes qui vient percuter Alvaro Gonzalez en pleine course. Le gardien lyonnais avait déjà séché Kylian Mbappé de la même manière en 2018.

Les Marseillais ont fait preuve d’un état d’esprit remarquable pour tenir le match nul. ©Footmercato.net

Avec le ballon, l’OM a proposé très peu de choses. 1 tir cadré pour un but, réalisme pour les optimistes, pauvre pour les réalistes. Dario Benedetto a touché seulement 8 ballons en première mi-temps et aucun dans la surface. De l’autre côté du terrain, Steve Mandanda a été bon dans les airs et a réalisé un match solide. Seule solution pour apporter du danger, les contres. C’est avec une contre-attaque que Thauvin trouve Payet pour l’ouverture du score. L’entrée de Nemanja Radonjic à la place de Pipa Benedetto a amené de la profondeur, sans efficacité. L’arrivée du prometteur Luis Henrique ne peut que faire du bien à une attaque marseillaise qui manque de percussion.

Des inquiétudes grandissantes

Sur son flanc gauche, Jordan Amavi est parvenu à déborder ses adversaires directs à la course, sans grande réussite. Mais c’est au milieu que l’OM a le plus subi. Contrairement à d’habitude, Bouba Kamara n’a pas apporté cette densité de course au poste de sentinelle. Un peu en dessous, il a été remplacé par le jeune Pape Gueye, solide et concentré. André Villas-Boas peut se satisfaire de la prestation défensive de son équipe mais il faudra montrer un autre visage en Ligue des Champions.

Cet Olympico était-il un gros choc  ? Techniquement, le niveau a été moyen. Pas d’éclairs de génie, peu de combinaisons et une intensité loin du match de la saison dernière. L’absence de supporters a-t-elle son rôle à jouer ? Peut-être, mais lorsque l’on regarde chez nos voisins anglais, le spectacle est au rendez-vous. Que retenir de positif du match ? L’OM a fait preuve de solidité et les Gones ont montré qu’ils savent conserver le ballon. Insuffisant pour jouer les premiers rôles en Ligue 1.

Crédit photo : Footmercato.net

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