La Team Cofidis l’a officialisé, sa tête d’affiche sur les routes espagnoles à partir du 20 octobre sera Guillaume Martin. Quelques jours après la fin du Tour, le meilleur représentant français du général affiche ses ambitions. À la veille des championnats du monde et à quelques semaines de la Vuelta, les signaux sont positifs.
À plus de 1200 kilomètres de Paris, là-bas, derrière l’Autriche et l’Italie, un pays fêtait ses héros. Dimanche dernier sur la plus belle avenue du monde, le drapeau slovène flottait sur le toit du cyclisme. En revanche, il y en a qui tiraient un peu la gueule. Sur leur propre course, les coureurs français n’ont pas brillé. Du moins, pas autant qu’on pouvait l’espérer. On attendait un exploit de Pinot, la fougue de Bardet et la magie d’Alaphilippe. Victime d’une chute à Nice, le premier n’était que l’ombre de lui même. Le second a du abandonner suite à une commotion cérébrale. Le troisième quant à lui, s’est mué en équipier de luxe pour ramener le maillot vert de Sam Benett à Paris. Résultat, deux victoires d’étapes et un bilan français quelque peu décevant. Bien loin des strass et des paillettes de l’édition 2019.
Un Tour de France très encourageant
Alors on s’est accroché à tout ce qu’on pouvait. Et celui que l’on attendait moins, c’est bien Guillaume Martin. Le natif de Paris a un temps laissé entrevoir l’espoir d’un podium. Trop juste, il s’est battu jusqu’au bout pour une place d’honneur. Il échoue finalement aux portes du Top 10. Pour sa quatrième participation au Tour, cette onzième place constitue sa meilleure performance. Une simple petite place de mieux qu’en 2019, du moins sur le papier. Au moment de son recrutement, Cédric Vasseur, manager de l’équipe, l’affirmait. Un top 5 sur le Tour était envisageable. Fortement moqué au moment de la déclaration, le temps pourrait bien lui donner raison. La progression du coureur de 27 ans est constante. Souvent au contact des favoris, il a montré qu’il pouvait se confronter aux meilleurs.
Son arrivée chez Cofidis cette année y est évidemment pour beaucoup. Après quatre saisons chez Wanty-Groupe Gobert, il a rejoint pour la première fois une équipe World Tour. Sa nouvelle équipe a plus de moyens, notamment pour offrir des stages à ses coureurs. Ces stages en haute altitude sont non négligeables dans la progression de Guillaume Martin. Sa troisième place sur le Critérium du Dauphiné ainsi que ses performances sur le Tour en sont la confirmation. Le Français arrive dans la partie forte de sa carrière et a toute la confiance de son équipe. L’équipe mise sur le Français sur le long terme. L’annonce du recrutement de Rubén Fernandez en est la preuve. Cofidis renforce ainsi sa volonté de construire une équipe autour de lui.
Une fin de saison pleine d’espoir
Si bien qu’il doublera pour la première fois de sa carrière deux grands tours sur une saison. Il prendra le départ de la Vuelta en octobre et sera le leader de son équipe. Son objectif sera différent : « J’aborde la Vuelta avec envie. L’optique sera un peu différente de celle du Tour, en visant plus les étapes. Le parcours pourra s’y prêter. On aura une équipe solide avec un groupe motivé bien évidemment ». Des beaux noms étant au départ de ce Tour d’Espagne, ce ne sera pas une partie de plaisir. Ce sera également un test pour lui qui a confié qu’il pourrait viser uniquement les étapes lors du prochain Tour de France.
Dans un contexte particulier, Guillaume Martin a hâte d’en découdre. « Je finis le Tour dans de bonnes conditions avec un état de fraîcheur assez important. Je suis motivé pour la fin de la saison, même si j’ai l’impression que ce n’est encore que le début ! ». L’objectif est donc clair, gagner pour la première fois sur le circuit World Tour. Un objectif déjà évoqué en janvier et duquel il n’est assurément, plus très loin. Et les occasions ne manqueront pas. Avant de s’attaquer aux routes espagnoles, d’autres jolis rendez-vous sont au programme. La classique Liège-Bastonne-Liège ainsi que les championnats du monde seront les courses d’un jour sur lesquelles il cherchera également à faire bonne figure.
Un rôle à jouer lors des championnats du monde
Pour les Mondiaux qui auront lieu demain à Imola, Guillaume Martin sera une des têtes d’affiche de la sélection française. Thomas Voeckler, sélectionneur, a décidé de récompenser le travail et la progression du coureur de la Cofidis. Pendant le Tour de France, l’ancien maillot jaune a, à de nombreuses reprises, explicité son choix. Sur sa moto, il n’a cessé de vanter les mérites de celui qui disputera ses premiers championnats du monde.
Initialement prévue en Suisse, la course a été délocalisée et le tracé logiquement modifié. Celui-ci sera finalement moins difficile que prévu. La boucle qui sera répétée neuf fois compte tout de même 5000 mètres de dénivelé au total. Un profil parfait pour Julian Alaphilippe qui sera évidement du voyage en Italie. Toute l’équipe de France derrière Alaph’ ? Thomas Voeckler n’était pas vraiment d’accord : « Julian Alaphilippe ne sera pas leader unique, ce ne serait pas lui rendre service ». Surtout quand on sait que le coureur au bouc le plus stylé du peloton aime bien se débrouiller seul.
Sur un parcours exigeant, Guillaume Martin pourrait bien avoir de la liberté. Thomas Voeckler précisait d’ailleurs que « des coureurs tels que lui pourraient avoir un rôle particulier sur ce parcours ». Alors équipier de luxe, électron libre ou favori pour la victoire finale ? Si le principal concerné a quelque peu relativisé les propos de son sélectionneur, la stratégie reste à définir. À l’image du succès de Pedersen l’année précédente, cette course promet bien des surprises.