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Ferrari Driver Academy #1 : classe à l’italienne

Tout va mal à Maranello. Vettel ne parle plus, Leclerc nous lâche des insultes en plein GP, qui plus est en français, la voiture n’avance pas et pour couronner le tout Mattia Binotto ne semble pas alerte de la crise. Mais, chers fans de la marque au cheval cabré, ne vous inquiétez pas. La situation est sous contrôle, car dans le rétroviseur on aperçoit l’aura de la filière jeune.

Les centres de formation ne sont pas réservés qu’aux sports de baballe. Le sport automobile et plus précisément la monoplace possède également des teams et des recruteurs afin de trouver la nouvelle perle rare. L’équipe jeune la plus connue et, à ce jour, la plus victorieuse, est dirigée par Helmut Marko et RedBull. Avec les passages de Vettel, Ricciardo, Verstappen et Gasly, on peut dire que l’armoire à trophées est remplie. Toutes les autres grandes écuries ont suivi le mouvement avec plus ou moins de succès. Cette année, Ferrari sort du lot avec trois pilotes, offrant une bataille exceptionnelle pour le titre en F2. Mais reprenons depuis le début.

Le symbole Bianchi pour relancer Ferrari

La Ferrari Driver Academy débute son histoire en 2009. Cette décision de créer une filière jeune pourrait sembler saugrenue mais pas totalement inintéressante. Même si pour beaucoup de sceptiques à l’esprit fermé, Ferrari marche dans les pas de RedBull, cette idée ne repose que sur des rumeurs. Ferrari voulait créer cette filière à la suite du cas Massa. Ce dernier démarre très jeune l’aventure italienne en troisième pilote en 2003 pour être titularisé chez Sauber l’année suivants. Durant ce passage, la Scuderia surveillait le jeune pilote afin de le titulariser aux côtés de Schumacher rapidement. L’idée de suivre des jeunes après cette histoire semblait inévitable.

L’autre raison, c’est lui, Jules Bianchi
Crédit Photo : Caradisiac

L’autre raison de la création de la FDA est la percée aux yeux du monde entier d’une pépite à ne pas perdre. Un jeune homme souriant, sympathique, avec des cheveux impeccables même après 50 tours sous 40 degrés. Un Français né dans le sud et élevé à même le bitume. Ferrari ne pouvait passer à côté de Jules Bianchi. Ce dernier surclassait toutes les catégories en France, en Europe et dans le monde. C’est pourquoi Ferrari décide d’ouvrir en 2009 leur filière jeune avec le pilote français en tête d’affiche.

Très vite, le Français est considéré comme le sauveur de Ferrari, qui n’a plus gagné de titre pilote depuis deux ans (une éternité à cette époque). Les tifosi n’ont d’yeux que pour lui. En 2013, il est titularisé chez Marussia, alors que le cheval cabré n’a plus rien gagné depuis 6 ans. Cette piètre écurie lui offre la possibilité de prouver son talent. Avec une voiture naze, il réussit des exploits dès ses premières courses en surclassant ses concurrents directs. Il marque ses premiers points en 2014 et commence à être affiché publiquement par Ferrari dans les tenues rouges, lors de journées commerciales.

 » On savait que ça allait arriver (Bianchi chez Ferrari) mais on ne savait pas quand. On avait une seule question : c’est quand ? » – Alain Prost

Malheureusement, l’histoire retiendra un garçon parfait sur la piste et en-dehors, humble et travailleur. Un garçon qui n’a jamais pu réaliser son rêve, laissant une amertume dans les cœurs français et italiens. Mais avant son tragique décès, JB17 nous présente un petit minot monégasque en besoin de financement. Jules Bianchi, à la générosité immense, sauve Charles Leclerc.

Leclerc, le héros attendu

Ferrari s’est sans aucun doute pris les pieds dans le tapis après Bianchi. Peut-être pensaient-ils que leur recrutement était parfait ? Durant les sept années passées entre les signatures de Bianchi et Leclerc, des noms anonymes sont passés en coup de vent et des bons pilotes sont partis. Parmi ces derniers, on retrouve Lance Stroll (quoi qu’on puisse en dire), Sergio Pérez et le prometteur chinois Guanyu Zhou. Point commun entre ces trois pilotes ? Ils sont tous partis pour un concurrent, respectivement Williams, McLaren et Renault. Pour la défense de Ferrari, comment se concentrer sur des pilotes jeunes alors que l’on sait que dans les deux/trois années suivantes, Charles Leclerc prendra place dans le « centre de formation » rouge ?

Bébé Charles mais toujours victorieux
Crédit Photo : KartMag

L’héritier de Jules Bianchi, la machine à remporter des courses, c’est ce petit bonhomme. Après avoir réglé les soucis financiers, d’agent et autres paperasses, Charles Leclerc est lancé en kart international et en monoplace. Chaque année, il monte sur les podiums et joue le classement général avant de monter à l’échelon suivant. Il rejoint la FDA en 2016, grosse surprise, alors qu’il entre dans le championnat le plus dur dans la carrière d’un jeune pilote. Le GP3 (maintenant FIA F3) rassemble de jeunes pilote assoiffés et qui n’ont pas froid aux yeux. Les dépassements sont légion tout autant que les crashs. Mais le Monégasque est fort, très fort. Il remporte le championnat, monte en F2 et remporte le championnat. Tout simplement imbattable.

Crédit Photo : SnapLap

Après tous ces succès, Leclerc rejoint Bianchi dans les « victoires » de la FDA. L’un des projets essentiels dans les filières jeunes est de faire progresser des talents et les faire rentrer, à l’aide de différents contacts, dans le Graal de la F1. Avec CL16, Ferrari peut se vanter d’avoir deux jeunes arrivés en F1. Mais ces réussites sont risibles lorsque l’on sait que la filière RedBull possède déjà 4 titres de champion du monde pilote, grâce à Vettel et de nombreux podiums et victoires. Il faut donc bichonner le Monégasque pour le faire progresser. Mais ce dernier détruit tout sur son passage et la décision est prise assez logiquement de le titulariser chez l’écurie légendaire. Premier pilote issu de la FDA à rouler dans une Ferrari : deuxième succès. Le troisième succès viendra grâce aux victoires du pilote à Spa et à Monza. Ferrari se range aux côtés des Autrichiens dans le rang des filières victorieuses en F1.

Crédit Photo : EssentiallySports

Mais aujourd’hui, un tout autre problème s’annonce pour les Italiens. Après 10 années à ne compter qu’un seul pilote hors-du-commun et victorieux à chérir, en voilà 3 cette année. Ilott, Schumacher et Schwartzman peuvent tous les trois prétendre au titre F2 et ont le talent du baquet F1. Comment Ferrari pourra gérer cette situation ? Qui titulariser dans quelle voiture ?

Crédit Photo : Ferrari
Thomas Fraisse

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