À 17 ans, Martin Lejeune, est déjà l’un des tout meilleurs français de son sport, le breakdance. Une nouvelle discipline qui entrera au programme olympique de Paris 2024. Champion de France B-BOY en 2019 et vice-champion olympique aux JOJ à Buenos Aires en 2018, ce jeune calaisien peut déjà se féliciter d’avoir un tel palmarès. Mais qu’importe les médailles d’or et les titres, Martin Lejeune danse avant tout pour le plaisir et la joie de vivre ! Portrait d’un jeune homme qui respire la vie.
« Breakdance », ce sport ne vous dit peut-être rien et pourtant ses adeptes se font de plus en plus nombreux dans le Nord. C’est quoi alors le « break » ? C’est un style de danse qui fait partie de la culture Hip-Hop et qui est né dans les rues de New-York dans les années 70. Pour Martin Lejeune, le breakdance « c’est un art mais en plus d’être un art c’est aussi un sport car on s’entraîne beaucoup comme de nombreux sportifs ». Un sport qui a donc évolué avec le temps au point d’en devenir un phénomène mondial. Car oui, vous ne rêvez pas, le breakdance sera bien aux Jeux de Paris en 2024.

Pourtant, rien ne prédestinait le jeune natif de Calais à se transformer en bête de scène lorsqu’il danse. « J’ai commencé grâce à mon meilleur ami qui faisait du breakdance dans la cour de récréation. À la base, c’était juste pour essayer et au final j’ai continué et depuis je n’ai jamais arrêté ! ». Une belle histoire, quand on voit que ses parents étaient aussi au départ réticents à voir leur fils pratiquer ce sport. « C’est vrai qu’au début, ma mère ne voulait pas que j’en fasse. J’ai tellement pleuré pour aller aux entraînements qu’au bout d’un moment, elle a cédé ! Maintenant, mes parents sont à fond avec moi » .
Le breakdance comme moteur de vie
Aujourd’hui, avec près de 2 heures 30 d’entraînement par jour, le breakdance fait partie intégrante de la vie de Martin Lejeune. Un emploi du temps chargé pour le danseur calaisien qui réussissait tout, même à concilier l’école et le break pendant sa scolarité. « En fait, j’étais comme un élève normal, je devais aller à tous les cours, faire mes devoirs. En plus de cela je devais m’entraîner deux heures par jour et me rendre sur les compétitions dans toute la France chaque week-end. Donc plus j’avançais vers le BAC et plus allier école et break devenait difficile ». Après avoir obtenu cette année son BAC ES, le breakdanceur nordiste se dirige désormais vers une licence STAPS à Calais.
Pour la rentrée prochaine, le petit prodige de la discipline compte bien se consacrer pleinement à sa passion pour le break. Car en plus des compétitions chaque week-end sous forme de battles individuelles ou collectives avec son crew KLA, Martin Lejeune réalise également des spectacles avec sa compagnie ZARBAT. Des représentations qui amène le Calaisien à sillonner le monde pour montrer ses talents. « On a par exemple danser en Chine », nous explique-t-il. Pour Martin, cette compagnie c’est aussi une autre façon de faire du break. « Avant d’arriver dans la compagnie je connaissais déjà tous les danseurs notamment grâce aux compétitions. Mais maintenant au lieu de danser les uns contre les autres, on danse ensemble ».
Avec cette compagnie, le petit prince de la discipline commence déjà à être un peu rémunéré. Des spectacles à travers le monde qui confortent ainsi Martin Lejeune dans son envie de vivre du break à l’avenir. « Mon souhait c’est de vivre du break, j’espère que ça marchera. J’aimerais bien donner plus tard des cours ».
Les Jeux Olympiques en ligne de mire
Alors que le breakdance fera sa grande entrée au programme olympique à Paris en 2024, Martin Lejeune rêve d’y participer. Pour autant, ce dernier n’a pas peur d’annoncer déjà clairement la couleur pour ces olympiades. « Si je vais à Paris, c’est pour la médaille d’or. Je ne veux pas faire deux fois médaille d’argent (pour rappel Martin Lejeune est déjà médaillé d’argent lors des JOJ en 2018) ! », lance le jeune breakdanceur. Et c’est avec détermination que ce dernier compte bien atteindre son objectif. « Je ne dirais pas que je suis plus fort que les autres mais si aujourd’hui j’ai atteint ce niveau-là, c’est aussi grâce à ma détermination. Donc pourquoi pas la médaille d’or en 2024« .

Néanmoins, le danseur a déjà pu goûter à cet « esprit olympique » lors des Jeux de la Jeunesse en 2018 à Buenos Aires. Pour lui, ces JOJ « étaient une expérience incroyable ! Côtoyer pleins de sportifs de tout horizon c’était vraiment génial ! ». Mais, pour arriver à Buenos Aires, Martin est passé dans l’entonnoir d’une sélection féroce. Il a fallut plus d’un an au Nordiste pour se qualifier après des sélections en France, en Allemagne et au Japon. Un parcours du combattant qui en valait la peine quand on voit le résultat final.
Car contre toute attente, le danseur calaisien à la gueule d’ange a déjoué tous les pronostics pour s’adjuger la médaille d’argent. « Au départ, je n’étais pas le favori et personne ne croyait en mes chances de médaille. Mais moi j’étais déterminé pour l’avoir et c’est peut-être pour cela que je l’ai eue », nous confesse-t-il. En finale, il s’est incliné 4 juges à 0 face à un Russe de deux ans son aîné. « Sur le coup, j’étais dégoûté d’avoir perdu à si peu de marge de la victoire mais j’étais tout de même content de mon parcours ».
D’ici 2024, Martin Lejeune va continuer à travailler pour gagner le Graal olympique. Et une chose est sûre, c’est avec détermination que le blondinet mettra tout en œuvre pour toucher du doigt l’or olympique. Bonne chance Martin !