Après quatre mois de longues attentes, le Tour de Burgos sonnait comme une rentrée des classes pour tous les passionnés de vélo. Et il faut dire que la course espagnole a tenu ses promesses. Avec deux belles étapes de montagne jeudi et samedi, les grimpeurs nous ont régalés. Finalement, c’est la pépite belge, Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step) qui s’est adjugé le Tour de Burgos.
La razzia de la Deceuninck-Quick Step
Avec deux étapes remportées, le général et le maillot de meilleur jeune, c’est un carton plein pour la formation belge qui ne pouvait rêver mieux pour une reprise. Le 28 juillet, c’est avec Remco Evenepoel en tant que leader, que la formation de Patrick Lefevere arrivait sur le Tour de Burgos. Un pari osé mais réfléchi pour préparer le prodige belge pour le prochain Giro en octobre. Un choix qui s’est finalement révélé payant puisque ce dernier a survolé ses adversaires, cette semaine, quand la routé s’est élevée.
Jeudi, pour l’étape la plus difficile, avec la montée du Picon Blanco (7,3 km à 9,3% de moyenne), Remco Evenepoel a en effet été impressionnant de facilité. C’est à 2 km de l’arrivée, que le prodige de la Deceuninck a placé son attaque pour lâcher Mikel Landa et George Bennett. Une attaque décisive puisque le natif de Schepdaal a remporté cette troisième étape avec près de 20 secondes d’avance sur le second (George Bennett).
Et puis, rebelote, samedi sur les pentes de Lagunas de Neila (6,7 km à 3,8 % de moyenne) où le protégé de Partick Lefevere a de nouveau fait forte impression avec une attaque à 1,4 km de l’arrivée, avec une fréquence de pédalage monstrueuse. Finalement, c’est le jeune colombien Ivan Sosa (INEOS) qui s’est adjugé l’étape finale. C’est donc un message fort que Remco Evenepoel envoie à ses adversaires pour le prochain Giro. Il faudra bel et bien compter sur lui pour la victoire finale. Mais pourra-t-il maintenir un tel niveau sur trois semaines de course ? Personne ne le sait encore.
Néanmoins, il serait injuste de réduire la belle semaine de la Deceunick au talent du prodige belge. Car d’autres coureurs de la formation ont aussi brillé sur les routes espagnoles. L’Irlandais Sam Bennett s’est notamment imposé sur la 4ème étape en profitant de la chute de Jacopo Guarnieri à 600 mètres de l’arrivée. João Almeida, jeune grimpeur portugais (22 ans), fraîchement arrivé cette année chez Quick-Step s’est aussi illustré cette semaine. Avec une troisième place au général et une très belle montée hier sur les pentes de Lagunas de Neila, il a prouvé à ses dirigeants tout son potentiel de grimpeur. Un p’tit jeune qu’il faudra suivre dans les années à venir…

Une reprise satisfaisante pour la Groupama-FDJ
Seule formation française World Tour sur le Tour de Burgos, la Groupama-FDJ a répondu présente sur cette semaine de course. Avec Arnaud Démare et David Gaudu, c’était avec ambition que l’équipe de Marc Madiot arrivait en Espagne. Malheureusement, aucun coureur de l’équipe n’a levé les bras cette semaine. Mais, la formation française a trouvé les réponses qu’elle était venue chercher sur la forme physique de coureurs.
Frédéric Guesdon, directeur sportif de la Groupama-FDJ, s’est notamment exprimé sur le bilan global de l’équipe. « Ce qu’on retiendra, c’est que les gars sont en forme et qu’ils ont vraiment bien travaillé ensemble. Pour une reprise, on ne s’en sort pas si mal ». David Gaudu, septième de la dernière étape, mais victime d’un coup de chaud jeudi, a notamment réussi sa reprise avec de bonnes jambes dès que la route s’est élevée. De quoi rassurer le jeune grimpeur breton pour les grandes échéances à venir (Dauphiné, Tour et Vuelta).

Cela faisait presque cinq mois (depuis le Tour des Émirats) qu’Arnaud Démare n’avait plus goûté à la compétition. Mais avec deux secondes places sur la deuxième et quatrième étape, le sprinteur français repart d’Espagne avec le plein de confiance avant Milan San-Remo (le 8 août). Le train de la FDJ a aussi fait ses preuves sur cette semaine de course. Malgré la chute de Guarnieri sur la quatrième étape, l’Italien et Ramon Sinkeldman, les deux poissons-pilotes du Français, ont fait le job cette semaine. Il a juste manqué ce petit « plus » dans les derniers mètres pour voir l’ancien champion de France lever les bras.
Le Coronavirus n’a pas eu raison du Tour de Burgos
Alors que le Tour de Burgos se présentait comme la première course depuis le début de l’épidémie, la compétition espagnole a répondu à toutes les attentes en termes d’organisation. Masque pour les spectateurs et les coureurs sur le podium, des tests pour chaque équipe, rien n’a échappé à l’organisation. La course espagnole a ainsi montré aux plus sceptiques qu’un événement sportif pouvait allier ambiance et sécurité. Car le public, toujours discipliné, s’est fait présent sur les routes de la région de Burgos comme sur l’arrivée de la première étape remportée par Félix Großsschartner.

Les formations ont elles aussi été exemplaires. La formation UAE-Emirates, par mesure de précaution a notamment placé à l’isolement trois de ses coureurs (Sebastian Molano, Cristian Munoz et Camilo Ardila) après « un contact » avec une personne testée positive au Covid-19. Quelques heures après cette annonce, c’est Fernando Gaviria (UAE-Emirates), infecté par le Coronavirus en février dernier, qui levait les bras sur la deuxième étape. Une belle revanche sur la maladie !