Victime d’importants problèmes financiers et recalé pour son projet de reprise par la DNACG, le Rennes Volley 35 va disparaître après plus de vingt ans de haut-niveau. Une page qui se tourne pour l’ensemble du club que ce soit pour les joueurs, le staff ou les supporters. Pierre Toledo, ex-joueur de Rennes Volley 35 revient ainsi avec Les Olympistes sur cette fin brutale avec son club de toujours. Il souhaite avant tout regarder vers l’avenir.
Clap de fin pour le Rennes Volley 35
En proie à d’importantes difficultés financières, la DNACG (la Direction nationale d’aide et de contrôle de gestion), le gendarme financier du sport français, avait refusé fin juin le maintien du Rennes Volley 35 en Ligue A pour la saison prochaine. Le club était en effet confronté à un déficit de 300 à 400.000 euros, soit 20% du budget total de la saison.
Une décision qui a ainsi poussé les dirigeants rennais à déposer le bilan sans faire appel au CNOSF (Comité national olympique et sportif français) . Une nouvelle difficile à digérer pour Pierre Toledo, jeune joueur de l’équipe première, issu du centre de formation. « Comme j’ai toujours joué à Rennes, forcément je suis hyper déçu pour le club. Je suis aussi déçu pour le volley breton car c’était le seul club masculin en première division dans la région ».

Le REC au secours du volley breton
Pourtant, l’espoir de revoir le club en Ligue A l’année prochaine existait bel et bien. Kevin Le Roux, international français et joueur de Rennes Volley lors de la saison 2017/2018 s’était proposé pour trouver l’argent nécessaire et sauver le club. Mais manque de bol, le 26 juin, la DNACG rejette ce plan de reprise et scelle la disparition du club breton. « Franchement, avec ce plan j’y croyais mais c’était quand même compliqué malgré l’aide de Kevin Le Roux », nous avoue le jeune volleyeur de 20 ans.
Mais le 9 juillet dernier, nouveau rebondissement dans le feuilleton rennais. Le Rennes EC, club support du Rennes Volley et détenteur du numéro d’affiliation à la Fédération de Volley, a quant à lui fait appel au près du CNOSF. Un appel qui s’est avéré concluant puisqu’on se dirigerait vers une intégration du REC en Ligue B (deuxième division française). Mais rien est encore officiel.
Quoi qu’il en soit, c’est une triste fin pour un club qui connaissait probablement la saison la plus aboutie de son histoire. En effet, cette année, le Rennes Volley 35 pouvait encore prétendre à un titre de champion de France et d’Europe (avec la Challenge Cup). Mais le coronavirus a balayé tous les espoirs rennais. Alors que les problèmes financiers existaient déjà à l’orée du début de saison, cela n’a jamais perturbé les performances des joueurs. « On savait qu’il y avait des soucis, mais on n’avait pas toutes les infos non plus », explique Pierre Toledo.
Un avenir sous les couleurs tourangelles
Avec la disparition du Rennes Volley 35, ce sont donc 12 joueurs qui se sont retrouvés sur le carreau. Alors que certains sont toujours à la recherche d’un club, Pierre Toledo a quant à lui eu la chance de trouver une destination pour la rentrée. C’est à Tours, premier cette saison en Ligue A, que le Rennais va déposer ses valises. « Il se trouve que moi, j’ai eu une proposition assez tôt, c’était il y a deux mois et demi. J’ai fait le choix d’aller à Tours car le projet sportif m’intéressait et en plus il y avait des problèmes à Rennes. Je ne pouvais pas me permettre de prendre un risque sur le fait qu’il n’y ait pas d’équipe en première ou deuxième division ».

Qui dit nouveau club dit aussi nouvelles ambitions pour le volleyeur. Ce dernier arrive dans « un des clubs les plus professionnels de France. Ils jouent le titre quand même tous les ans ! J’ai eu le coach que je connaissais déjà un petit peu et ce qu’il m’a proposé m’a motivé. Je me dis que c’est une bonne étape avant de progresser ». Alors que cette année, Pierre Toledo a joué quelques matchs au poste d’attaquant, même s’il est central de formation, l’entraîneur tourangeaux, Hubert Henno, compte bien « le faire jouer pointe. Il sait que s’il y a un problème dans l’équipe il pourra me changer de poste au centre. Mais on est parti sur ce poste et c’est bien car c’est ce que je voulais ».
L’ex Rennais n’arrive pas non plus en terre inconnue. Deux autres Rennais ont aussi déposé leurs bagages dans la cité tourangelle : le Brésilien Leandro Aracaju et le Français Gary Chauvin. De quoi rassurer Pierre Toledo qui découvrira pour la première fois un autre club que le Rennes Volley. « C’est toujours rassurant d’avoir un pote avec toi dans un nouveau club. Gary, je m’entends très bien avec lui. Pour Aracaju, c’est différent car il y a un peu la barrière de la langue, mais on s’entend bien quand même ! ».

Les Bleus dans un coin de la tête
Si Pierre Toledo est arrivé à Tours cet été, c’est aussi pour voir plus loin. Forcément, l’équipe de France A est un objectif en ligne de mire. « L’été dernier, j’ai fait un stage avec l’Équipe de France B qui est un groupe élargi et c’était vraiment intéressant ! Je vais essayer de le refaire le plus possible et après tenter d’intégrer l’équipe A plus tard« . Et quand on évoque avec lui l’optique de participer à Paris 2024, le jeune homme est également très déterminé : » 2024 ça serait génial ! Et en plus c’est en France. Après il va falloir encore un peu bosser », nous avoue-t-il.
En attendant l’Équipe de France, c’est avec l’équipe tourangelle que le jeune volleyeur va reprendre la compétition. Si les conditions sanitaires le permettront, la reprise de la Ligue A masculine est pour l’instant fixée au 3 octobre. La reprise de l’entraînement pour Pierre Toledo est quant à elle prévue pour le 11 août.