À quatre mois du Vendée Globe, la Vendée-Arctique, qui s’élancera demain des Sables d’Olonne se présente comme l’ultime répétition générale avant l’Everest des Mers pour les skippers. 21 marins seront sur la ligne de départ de cette toute nouvelle course au large entre l’Islande et les Açores. Maxime Sorel, skipper de V&B Mayenne et futur bizuth du Vendée, dévoile au micro des Olympistes ses ambitions pour la Vendée Arctique.
Ce Samedi aura lieu la toute nouvelle course « Vendée-Arctique » aux Sables-d’Olonne, est-ce que vous êtes prêt pour cette première course au large de l’année ?
On a bien bossé après le 11 mai. Le déconfinement a été hyper intense, on a fait énormément de choses en très peu de temps pour préparer le bateau. On a fait quelques relations publiques avec les partenaires, on a commencé la banque d’images pour le Vendée Globe qui est très lourde … On s’est vraiment mis en configuration pour le Vendée Globe. Et le but de la Vendée Arctique, c’est de préparer le bateau comme si on partait presque pour un tour du monde.

Quels seront vos objectifs pour la Vendée Arctique ?
Il faut encore valider pas mal de choses notamment dans l’utilisation des voiles. En fait, le but c’est d’avoir un maximum d’informations possible pour se préparer pendant l’été pour le grand rendez-vous en Novembre : le Vendée Globe.
Donc aucun objectif de classement ?
Les bateaux avec lesquels je vais me mesurer au Vendée sont des bateaux à dérive droite, donc sans foils, et il y en a très peu sur cette course. Les concurrents directs ne seront donc pas tous là. Après, ça reste une compétition, on va forcément regarder le classement. Mais le but avant tout c’est de ne pas casser le bateau et de valider pleins de choses. Si classement il y a, on sera encore plus satisfaits !
La Vendée-Arctique propose aux skippers un sacré parcours en passant au sud de l’Islande et au large des Açores. Est-ce que ce parcours vous plaît car se sont des mers souvent peu empruntées pour des courses au large ?
C’est un parcours qui est atypique. C’est TOP d’aller en Islande ! On va faire 60° Nord et 60° Sud dans la même année entre cette course-là et le Vendée Globe. Un parcours triangulaire nous réserve souvent des conditions hyper variées et c’est ça qui va permettre de valider pleins d’éléments sur une seule course. C’est sûr qu’on n’a pas les deux Transats qu’on avait prévu de faire. On aura cette course en espérant qu’elle soit la plus complète possible.

Vous partez vers les mers du Nord où les risques de collision avec un growler (morceau d’iceberg) sont probables. Est-ce que cela vous inquiète ?
C’est sûr que les décisions météo vont prendre en compte le fait de ne pas abîmer le bateau. On va rencontrer des conditions très variables, sensiblement identiques à ce que l’on rencontrera dans le Sud, avec des températures assez fraîches. Même si on n’aura pas les grandes mers du Sud avec de fortes houles.
Officiellement, vous n’êtes pas encore inscrit au Vendée Globe. Quels sont les éléments qui vous manquent pour acter définitivement votre inscription ?
En fait, c’est « non-officiel » sur le site, mais il manquait la prise de sang que je devais réaliser pendant le Covid mais que j’ai refusé de faire. Au vu de tout ce qui se passait, je n’avais pas envie d’aller dans un labo (rires) ! Ma prise de sang a été faite, donc bientôt on sera identifié comme inscrit officiel.
L’organisation de la Vendée-Arctique a mis en place un protocole sanitaire assez strict avant le départ en raison du Coronavirus. Comment appréhendez-vous cela ?
On a déjà fait les tests sérologiques et PCR la semaine dernière. Les personnes qui m’accompagnent sur le départ sont toutes négatives. On va refaire un test juste avant de partir du ponton et on aura les résultats deux heures plus tard. C’est un peu atypique de partir comme ça sur une course qui malgré tout est assez longue. On n’a pas l’effet « boost » qu’on pourrait avoir lors d’un village. Mais bon, on en sortira que grandi de cette préparation ! (rires)

Selon vous, un Vendée Globe avec un tel protocole de départ, pourrait-il avoir lieu ?
Un Vendée Globe avec un départ à huit-clos, ce n’est pas possible. En fait, il fallait prendre les décisions super tôt pour pouvoir créer cette course (La Vendée-Arctique), on ne pouvait pas la créer sur le moi de juin comme ça. Depuis, le mois d’avril, on en discute. La Fédération Française de Voile n’avait aucune idée de l’évolution sanitaire en France et ils ont pris des décisions qui sont restées en place de façon à autoriser le départ de cette course. C’est pour ça qu’aujourd’hui, on se retrouve dans des conditions de départ un peu drastiques par rapport aux conditions sanitaires. Mais en soit, ça ne peut que nous rassurer.
Une fois la Vendée-Arctique finie, quelles seront les prochaines étapes d’ici Novembre pour arriver fin prêt pour le Vendée Globe ?
Sur l’été, c’est plutôt une partie relations publiques avec les partenaires. On a un dernier chantier d’été début août qui va durer deux semaines. Ensuite au mois de septembre, on a une course qui s’appelle le « Défi Azimut », qui est une grande course promotionnelle qui dure quelques jours avec plusieurs formats. Et puis après les Sables d’Olonne, le 8 novembre !
Crédit Photo : J-M Liot
THOUAULT Éloi