Vainqueur en 2009 d’une étape sur le Tour de France, Brice Feillu, ancien cycliste professionnel, s’attaque à un tout nouveau défi : l’Embrunman. Considéré comme un des triathlons les plus difficiles au monde, l’Embrunman pourrait faire peur à plus d’un Homme, mais pas à Brice Feillu. C’est avec détermination et envie que l’ancien coureur d’Arkéa-Samsic se lance dans cette nouvelle grande aventure.
L’Embrunman, un défi d’après-carrière
Le 12 juin, sur les réseaux sociaux, Brice Feillu annonçait sa participation à l’Embrunman. Sans aucun doute un des Ironman les plus exigeants au monde. Car, avec 3,8 km de natation, 188 km à vélo dont le mythique col de l’Izoard; 42,195 km à pieds et 4000 mètres de dénivelé, on peut difficilement faire plus difficile. Mais, le triathlète de 34 ans, licencié depuis cette année au club de Saint-Raphaël, voit avant tout cette participation à l’Embrun comme « un défi, une aventure d’après-carrière ».
Malgré, l’arrêt de sa carrière cycliste à l’issue de la saison 2019, ce n’est pas le retour à la compétition qui a motivé Brice Feillu à participer à cette course. « Je n’avais pas forcément le besoin et l’envie de revenir à la compétition. Je vais partir faire l’Embrun, ma famille sera là et l’idée c’est aussi de partager des bons moments avec eux. C’est peut-être plus pour ça que je fais l’Embrun que pour porter un dossard ». Néanmoins, l’ancien cycliste professionnel ne compte pas venir faire de la figuration et se veut compétitif. « Je ne dis pas que je vais gagner le triathlon, loin de là. Mais, je vais essayer de faire au mieux et essayer d’être performant pour pouvoir me faire plaisir au mieux ».

Concernant ses objectifs, Brice Feillu préfère encore ne rien dévoiler. Il veut arriver le jour J sans pression et prendre un maximum de plaisir sur les routes de l’Embrun. Un objectif de classement qui gardera donc pour lui : « J’ai un classement en tête mais je ne préfère ne rien dire. On verra… ». Classement ou pas, pour courir et surtout finir l’Embrun « il faudra prendre le couteau entre les dents« . Car avec un triathlon qui dure généralement 10 heures « il faut se préparer mentalement à se dire que toute la journée, je vais passer du temps à faire du sport ! », nous explique l’ancien vainqueur d’étape sur le Tour.
Un confinement vécu sans difficultés
Le 17 mars, patatrac, le confinement arrive. Aucune sortie vélo, course à pied au-delà de 500 mètres est autorisée et les piscines fermées. Problématique quand on veut préparer un Ironman. Mais peu importe, Brice Feillu a voulu prendre le confinement du bon côté. « En fait, le confinement j’ai laissé faire. Je me suis dit que je n’avais pas besoin de 5/6 mois d’entraînement pour faire l’Embrun. J’ai bricolé, fait un peu de course à pied, mais pas plus que ça. Un peu d’home trainer, mais je suis pas un grand fan. J’ai aussi acheté un élastique pour pouvoir nager dans ma piscine , mais c’est pas extraordinaire ».
C’est donc avec une préparation perturbée que Brice Feillu va attaquer l’Embrun. Mais, ce-dernier n’a pas souhaité surcharger la dose d’entraînements malgré le temps libre. Un choix qui peut paraître osé quand on souhaite préparer une telle course. Mais un pari qui pourrait néanmoins s’avérer payant le jour de la compétition, pour arriver frais comme un gardon. « Je pense qu’il ne faut pas non plus commencer comme un fou et faire les choses de façon démesurées. Je préfère moins en faire mais ne pas me blesser ».
Cependant, Brice Feillu arrivera le 15 août sans aucun triathlon dans les pattes. En effet, l’Embrun sera le premier triathlon organisé en France depuis le Coronavirus. Personne ne pourra donc venir se tester, trouver des repères avant le début de la compétition. « Au début, je devais faire le triathlon de Cannes, puis les Championnats de France à Cagnes-sur-Mer mais ils ont tous été annulés. Un frein pour viser une grosse performance ? Peut-être », nous raconte Brice.
« Le triathlon c’est un sport qui demande du temps, c’est pour ça que je ne vais pas en faire très longtemps »
D’ici le 15 août, Brice Feillu va continuer à se préparer « sereinement » chez lui , car « j’ai besoin d’être avec ma famille ». Aucune reconnaissance du parcours et du col de l’Izoard ne sont donc prévues au programme. « Je ne vois pas l’intérêt à prendre la voiture, prendre un hôtel là-bas pendant 2/3 jours et faire une reconnaissance. Et puis, je connais déjà plus ou moins le terrain », souligne le triathlète. Un col de l’Izoard que le néo-retraité a déjà monté à plusieurs reprises avec le Tour de France, avec notamment une belle 15ème place en 2017. « C’est un chouette col qui me convient bien; un col régulier mais pas si difficile », nous explique-t-il.

Même si Brice Feillu s’épanouit à se préparer pour cette folle aventure, ce dernier garde tout de même les pieds sur terre pour sa vie future. « Le triathlon ça demande du temps, c’est pour ça que c’est un sport que je ne vais pas faire très longtemps. C’est un sport agréable mais pour être compétitif et pour tirer des bons résultats, il faut s’entraîner et avoir une hygiène de vie irréprochable. On se met après une barrière pour pas mal de choses de la vie qui sont assez bonnes« . C’est dans le secteur de l’immobilier que le triathlète de 34 ans aimerait construire son futur. Mais avant ça, il faudra se confronter à l’Embrun. Bonne chance Brice !