Basket-ball

INSEP – Dans les couloirs du Pôle France Basket

Ce n’est plus un secret pour personne, l’Institut National du Sport, de l’Expertise et de la Performance (INSEP) est une référence du sport français. Aujourd’hui, Les Olympistes vous emmènent dans l’un des couloirs phares de cette institution : le Pôle France Basket-Ball Yvan Mainini. Avec nous, les jeunes basketteuses Serena Kessler et Emilie Raynaud reviennent sur leur expérience insepienne.

Le fameux « réservoir à talents » du sport français existe bel et bien. Teddy Riner, Marie-José Pérec, Tony Estanguet, beaucoup des grands noms du sport français sont passés par le bois de Vincennes (Paris). Sous la direction de l’ancien lutteur français Ghani Yalouz, se tutoient 24 disciplines olympiques et paralympiques. Serena Kessler et Emilie Raynaud font désormais partie de cette grande famille. À 17 ans, leur cursus à l’INSEP touche à sa fin. Aujourd’hui, elles racontent le Pôle France Basket, ce parcours d’excellence où se côtoient la performance et la réussite scolaire.

Vivre l’expérience du Centre Fédéral

Chaque année, le PFBB accueille 50 joueurs de 15 à 18 ans, là où le haut niveau du jeune basket français se forme et se prépare à la suite de leur carrière. Avant de pouvoir fouler les parquets par lesquels Céline Dumerc ou TP sont passés, le chemin est loin d’être facile. Les sélections débutent en U12, elles sont départementales, puis régionales. Un camp inter-zones et un camp national plus tard, l’étau s’est considérablement resserré. 20 joueurs et 20 joueuses sont retenus pour passer les tests INSEP. C’est seulement à l’issue de ces tests que le graal tant attendu arrive enfin. Mi-mars, entre 8 et 12 joueurs/joueuses sont appelés à rejoindre les bancs du PFBB.

Serena Kessler. Crédit photo – FFBB

Si entrer au Pôle France est le résultat d’une performance sportive, c’est aussi se familiariser à une toute nouvelle expérience de vie. Le basket est l’un des 18 sports résidents à l’INSEP, les athlètes sont en permanence à l’internat. Serena Kessler raconte qu’il s’agit d’une « vie en communauté où on est entouré de grands sportifs tous les jours. On s’instruit des autres sports et nous aussi on peut donner un peu de notre expérience. On partage tous ensemble sur nos sports et on se connait presque tous. » Vivre à l’INSEP est donc un mode de vie et selon Emilie, puisque « tu pars tôt de chez toi, de chez tes parents », il faut savoir gagner en maturité.

La conjugaison du corps et de l’esprit

Ici, au Pôle France, devoir mener un double-projet sport/études est une valeur à part entière. C’est un équilibre de vie que chaque athlète doit prendre en compte dans sa préparation à l’après-carrière. Pour Emilie Raynaud, actuellement en Terminale S et qui envisage une fac de sciences de la vie, « c’est difficile mais c’est ma passion donc je me donne à fond ». D’un autre côté, Serena Kessler estime qu’il s’agit plutôt d’une « question d’adaptation […]. Il faut réussir à s’adapter le plus vite possible ».

Emilie Raynaud. Crédit photo – FFBB

À l’INSEP, actuellement, 130 mineurs sont scolarisés de la 3ème à la Terminale. Mais, oubliez les classes lambda, à 30 ou 35 élèves. En seconde, il n’y a généralement que 20 élèves par classe, en première environ une dizaine et en terminale seulement 6 ou 7. De quoi garantir un suivi pédagogique rapproché et adapté à chaque élève. Preuve que la recette semble fonctionner : l’année dernière, l’institut enregistrait 100% de réussite au baccalauréat, réparti sur les filières ES, S, STMG et Professionnelles.  Les deux jeunes filles sont unanimes, là-bas, « tout est fait pour que l’on réussisse ».

À la recherche de l’excellence

L’encadrement sportif de l’INSEP et du PFBB reste évidemment une marque de fabrique. Les journées sont organisées de façon à ce que les athlètes alternent cours et entraînements. Il y en a 2 fois par jour, le midi et en fin d’après-midi. Deux heures de travail intensif et des entraînements qui mobilisent tout, entre technique de jeu et physique. « Sur les 2h, il y a 20 minutes qui sont plutôt une préparation physique où on fait plus du gainage, on travaille la proprioception. Après, on fait un travail technique par poste. Un peu de 5 contre 0 où l’on revoit nos systèmes de jeu, du 5 contre 5, du jeu rapide. »

« Il faut redoubler d’effort pour combler notre manque d’expérience. », Emilie RAYNAUD

Un travail qui demande beaucoup d’efforts mais nécessaire. Car au Centre Fédéral, les équipes U16 évoluent en Nationale 1 et en Ligue 2 Féminine à partir de U18. Un niveau bien supérieur à celui que nos deux basketteuses avaient déjà connu : Emilie Raynaud arrivait en provenance de Limoges tandis que Serena Kessler est formée à Lyon au Pôle Espoir du Lyonnais. E. Raynaud déclare, sans appel, que « la première fois que tu joues contre des filles plus âgées, tu te prends une grosse claque, surtout physiquement. C’est plus vicieux, plus intelligent. »

Effectif 2019-2020 du Centre Fédéral. Crédit photo – FFBB

Le maître-mot est encore une fois « adaptation ». Un joueur capable de s’adapter à ces championnats est un joueur qui, dans l’avenir, pourra s’intégrer à un effectif professionnel. « On peut tomber contre des joueuses qui peuvent faire 2m, 100 kg et qui sont plus endurantes, plus physiques que nous. En Ligue 2, juste en-dessous de professionnel, le niveau monte d’un cran ». Une simple erreur est très vite sanctionnée, par un panier, une perte de balle ou une faute et des lancers : « ce niveau est là pour nous former donc on ne doit pas se dire que c’est trop dur et qu’on ne va pas y arriver, qu’on gagnera aucun match« .

« En plus du physique, il y a une grande intelligence dans le jeu donc c’est encore plus compliqué », Serena KESSLER

Institution INSEP : se donner la chance de réussir

Chaque joueur qui rentre au Centre Fédéral est ambitieux. Elles ne font pas exception à la règle mais remercient l’INSEP, cette étape de leur vie qui les a forgé. E. Raynaud admet en avoir retiré « plein de bonnes choses, j’ai progressé, j’ai fait de superbes rencontres. » S. Kessler, elle, raconte « Je suis rentrée, j’étais une enfant et j’en ressors, là maintenant, je sens que j’ai grandi, que je sais être autonome. Il nous apprend à nous gérer très jeune, à savoir comment s’entraîner, comment vivre en communauté. En fait, il nous apprend la vie. »

L’Equipe de France U18 Féminine après avoir remporté le bronze à l’Euro 2019. Crédit photo – Basket Europe

Aucune d’entre elles n’a hésité à dire que l’INSEP était « un rêve« . Pour Serena Kessler, c’était même une évidence « J’y pensais tout le temps, je disais toujours à tout le monde « Moi je rentrerai à l’INSEP, je ferai partie de cette famille« . Toutes les deux médaillées de bronze l’année dernière à l’Euro U18, force est de constater qu’elles sont peut-être la relève de l’Equipe de France A. Quelques jours après avoir répondu à nos questions, les deux jeunes filles signaient respectivement en Ligue Féminine à Tarbes (Serena Kessler) tandis qu’Emilie Raynaud retrouvera les bancs de son club formateur, Feytiat (Haute-Vienne), en Nationale 1. Le Pôle France les a fait grandir, à elles désormais de prendre leur envol.

Crédit photo – Ligue Ile de France Basket
Justine ROY

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