Basket-ball

Draft 2020 – Killian Hayes, à l’évidence

Vendredi dernier, Killian Hayes annonçait son inscription à la Draft 2020. Une annonce saveur évidence pour le meneur/arrière de 18 ans. L’heure est donc au bilan pour celui déjà considéré comme LE prospect français de cette grand-messe 2020. L’occasion pour nous de rouvrir le livre de son histoire, de comprendre  et d’entrevoir, peut-être, le prochain chapitre qu’il écrira outre-Atlantique.

« Je me présente à la Draft NBA. J’ai envoyé les papiers au bureau de la Ligue et je suis aux anges. » Si le chapitre NBA de Killian Hayes devait commencer par une phrase, ce serait celle-là. La Draft NBA en fait rêver plus d’un. Vendredi dernier, lui, s’y est inscrit. Membre incontournable de la talentueuse génération 2001, le natif de Lakeland (Floride) qui n’est autre que le fils de DeRon Hayes, ancien joueur professionnel passé par les parquets de NCAA et de Pro A, a décidé de sauter le pas. Une histoire de famille ? Probablement. Mais une histoire qu’il écrit seul, à sa manière.

Killian Hayes se présente officiellement à la Draft 2020. Crédit photo – Instagram @iamkillian

 

D’Ulm à la NBA, d’un bord de l’Atlantique à l’autre

La nouvelle page de sa carrière a démarré, il y a 1 an. Transféré au Ratiopharm Ulm, en Allemagne, c’est là-bas qu’il a finalement réussi à s’épanouir pour montrer au monde entier que, oui, son talent en vaut bien la peine. Cette saison il tournait à 12 points, 5,3 passes et 49,7% de réussite en championnat avant que la pandémie de coronavirus n’arrête la saison. Quoique ce sont probablement ses stats en Eurocup qui font de lui le phénomène qu’on attendait : presque 13 points et 6,2 passes par match, lui le désormais troisième meilleur passeur de la compétition. Seul vrai reproche, des perf’ à 3 points un peu plus aléatoires en championnat (21,8%) mais bien meilleures en Eurocup (39%).

Même révélatrices, réduire un joueur à des stats c’est un peu trop facile. Et pourtant tout le monde pense que le Top 10 est déjà pour lui. Il faut dire que du haut de son mètre quatre-vingt-seize et 98 kilos, son CV en impose. Une aubaine quand on sait à quel point le physique est un atout dans la Grande Ligue. Meneur de caractère, ses qualités en drive le définissent depuis toujours. En parlant de caractère, le jeune homme prend parfois ses responsabilités en fin de rencontre et plante quelques actions décisives. Ajoutez-y une belle vision du jeu et quelques dunks qui font plaisir, Monsieur a définitivement la tête de l’emploi ! Attention tout de même à ne pas prendre la grosse tête, n’est-ce pas Killian ?

Équipe de France : entre palmarès et tensions

À tourner les pages de l’histoire de ce jeune homme, force est de constater que certaines sont particulièrement illustrées. Celles de son palmarès en Équipe de France, notamment. Loin de nous l’idée de dire qu’il a déjà tout vu et tout connu, Killian Hayes a déjà beaucoup à son compteur sous le maillot bleu. Champion d’Europe des moins de 16 ans, vice-champion du monde des moins de 17 ans ; tout est là et pourtant vous vous en doutez, il y a un « mais ». Lui le co-MVP du tournoi de détection Jordan Brand Classic aurait-il prit des airs de rebelle ? Il semblerait que oui.

« Pendant ce temps, certains joueurs français boudent la compétition pour se balader aux USA. »

Comme tout n’est jamais rose dans l’histoire d’un athlète, on ouvre ici une page noircie par notre basketteur lui-même. L’été dernier, alors que Jean-Aimé Toupane le convoque pour un stage en vue de l’Euro des moins de 20 ans avec l’Équipe de France, l’ex-Choletais n’a rien trouvé de mieux que de refuser. Il était notamment retourné en Floride pour se préparer à la saison 2019-2020. La Fédération qui ne l’avait pas entendu de cet avis, avait décidé de le suspendre pendant 6 semaines à compter de début septembre. Une sanction qu’il n’effectuera pas et qui accélérera son départ de Cholet avec qui il était encore sous contrat. Jean-Pierre Siutat, le président de la FFBB n’avait d’ailleurs pas hésité à publier un tweet cinglant « Salle comble pour cette finale U20 entre Israël et l’Espagne. Pendant ce temps, certains joueurs français boudent la compétition pour se balader aux USA. […] » Aïe…

Cholet Basket, à la bonne école

Cholet Basket, c’est un peu la belle épopée de Killian Hayes. C’est sur ce parquet qu’il a grandi, appris, et gagné surtout. Double-champion de France U18, champion de France Espoirs et MVP du championnat, vainqueur par deux fois du trophée du Futur et MVP également, la liste est encore longue. Dans les couloirs de Cholet Basket, il faut dire que le jeune prospect de la balle orange était à la bonne école. Très loin de faire des envieux au classement de Jeep Elite, Cholet Basket s’est fait une réputation dans le championnat espoir, et est même rentré dans l’histoire en devenant le premier club à enchaîner deux doublés championnat-Trophée du Futur.

Killian Hayes sous le maillot de Cholet Basket. Crédit photo – Cholet Basket

Le centre de formation choletais rebaptisé Académie Gautier est un indémodable. Car oui, les espoirs des Mauges marchent sur le championnat aujourd’hui mais de très grands noms du basket français sont aussi passés par là. Pour n’en citer que quelques uns : Rudy Gobert (devenu l’ambassadeur de l’Académie), Nando de Colo, Kévin Séraphin ou Mickaël Gelabale. Aujourd’hui, la réussite semble prospérer et se renouveler chaque saison : aux côtés de Killian Hayes, Melvin Govindy s’était illustré ; cette saison, Karlton Dimanche, Warren Woghiren et Hugo Robineau ont pris le relais. Et l’ascension de ces joueurs-là comme l’a été celle de Killian Hayes, s’est toujours parachevée d’une intégration rapide dans l’effectif professionnel, aux entraînements comme aux matchs.

Covid-19 + confinement = Draft incertaine ?

Seul bémol au bon déroulement du process, le coronavirus risquerait de tout décaler. Tous les événements sportifs connaissent annulation sur annulation et la NBA ne fait pas exception à la règle : la saison s’est elle aussi arrêtée il y a 15 jours. Pandémie qui menace d’une part la Draft Combine prévue initialement du 21 au 24 mai à Chicago. D’autre part, la traditionnelle cérémonie programmée le 25 juin à Brooklyn est aujourd’hui largement incertaine. En WNBA, les décisionnaires ont fait le choix d’une cérémonie de la Draft… en ligne, alors que celle-ci devait prendre place le 17 avril prochain. Une décision inédite mais qui pourrait être celle suivie par Adam Silver and co.

Killian Hayes et Addison Patterson (Canada), co-MVP du Jordan Brand Classic, et Mickaël Jordan. Crédit photo – Cholet Basket

Notre petit Frenchie, lui, est d’ores et déjà retourné en Floride avec ses parents. « Mes entraîneurs m’ont trouvé une salle privée que je peux utiliser pour m’entraîner. Tout est très incertain aujourd’hui. » Incertain est effectivement le mot. D’autant qu’il devait participer au camp pre-draft à Chicago. « Mais la ligue allemande espère encore reprendre fin avril » a-t-il déclaré à ESPN. Affaire à suivre dans les prochains jours…

Pour l’accompagner dans le scénario français de cette Draft 2020, sont également pressentis Théo Maledon, le petit prodige de l’ASVEL, Joël Ayayi ou encore Killian Tillie, tous deux issus de la fac de Gonzaga aux États-Unis. Quant à K. Hayes, il pourrait devenir le troisième français drafté avant ses 19 ans. Seuls Frank Ntilikina (NY Knicks) et Sekou Doumbouya (Detroit Pistons) l’ont fait. Pour l’heure, tout semble sourire à Killian Hayes : un bonne tête, un physique, des stats à revendre ou la recette parfaite pour plaire outre-Atlantique. La prochaine page du livre est blanche, à lui de l’écrire.

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Crédit photo – News Basket
Justine ROY

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