Cyclisme

Paris-Nice : le sacre de Schachmann

Comme très souvent, Paris-Nice s’est joué dans les derniers instants. Maximilian Schachmann devient le premier Allemand à remporter la « Course au Soleil » depuis Tony Martin en 2011. La dernière course cycliste s’est déroulé dans un contexte très particulier. Mais comme souvent, la Course au Soleil fut très animée, il est donc l’heure de faire le bilan. 

Maximilian Schachmann contre Tiesj Benoot du début à la fin

Vainqueur de la première étape, Maximilian Schachmann en avait profité pour s’emparer de la tête du classement général. Le champion d’Allemagne a porté la tunique de leader durant toute la semaine. Profitant d’un début de course très animé par les chutes et les bordures, le coureur de Bora-Hansgrohe a creusé au fur et à mesure un écart intéressant. C’est notamment sur le contre-la-montre de Saint-Amand-Montrond que l’Allemand a marqué les esprits. Deuxième derrière Soren Kragh Andersen, il a repris une trentaine de secondes à l’ensemble des favoris. Et au vu du scénario de la fin de cette dernière étape, son excellent contre-la-montre lui a sauvé, sans le moindre doute, sa première place.

Le coéquipier de Peter Sagan a réalisé un contre-la-montre de grande qualité.
Crédit photo : AFP

En effet, Tiesj Benoot a fait trembler le leader du classement général jusqu’au bout. Le Belge a réalisé une semaine impressionnante : 2ème derrière Schachmann sur la 1ère étape, vainqueur en solitaire à Apt et de nouveau 2ème sur la dernière étape. Le coureur de la Lotto Soudal peut regretter que la « Course au Soleil » ne soit pas allée à son terme du fait de l’épidémie de coronavirus. En effet, la dernière étape aurait pu être l’étape de trop pour un Maximilian Schachmann accablé dans les derniers hectomètres. Au vu de la forme du Belge sur les deux dernières étapes, il aurait pu jouer un très mauvais tour à Schachmann sur la dernière étape autour de Nice. Hélas pour lui, il n’en aura pas l’occasion.

Profitant lui aussi de ses qualités de flahutes lors des premières étapes balayées par le vent, le Belge et l’Allemand sont le symbole d’un Paris-Nice un peu tronqué qui se sera autant joué sur le plat que dans les étapes vallonnées. De nombreux favoris avaient déjà perdu tout espoir de victoire finale dès les deux premières étapes. Ce Paris-Nice a donc souri à deux bons puncheurs, au détriment de purs grimpeurs comme Sergio Higuita (3ème), Thibaut Pinot (5ème) ou Nairo Quintana (6ème).

Nairo Quintana, adaptation réussie

Son transfert cet été avait de quoi surprendre. Nairo Quintana, l’un des meilleurs grimpeurs de cette dernière décennie, avait décidé de se relancer chez Arkéa-Samsic, après huit saisons de haut et de bas chez Movistar. Le Colombien est arrivé sur Paris-Nice avec l’étiquette de favori. Et pour cause, son début de saison est épatant. Vice-champion de Colombie, c’est en France que le coureur de 30 ans a ensuite brillé. Vainqueur du Tour de La Provence, sa victoire au Chalet Reynard a impressionné. Quintana a ensuite enchaîné avec le Tour des Alpes Maritimes qu’il a aussi remporté. Adaptation réussie pour le Colombien, épanoui au côté de son frère Dayer et de son compatriote Winner Anacona.

Mais Nairo Quintana a du faire très vite l’impasse sur une victoire finale sur Paris-Nice. Une chute sur la deuxième étape a réduit à néant ses espoirs de victoire finale. Malgré un bon chrono et un Top 10 dans l’avant-dernière étape, il pointait à plus de 2 minutes 30 de la tête du général. C’est cet écart qui lui a laissé la liberté d’attaquer assez loin dans l’ascension vers le Valdeblore La Colmiane pour lever les bras pour la troisième fois de la saison. Nous sommes mi-mars et le Colombien a déjà autant gagné que les deux dernières saisons (3 victoires à chaque fois).

Nairo Quintana semble se plaire dans sa nouvelle équipe.
Crédit photo : @bettiniphoto

Bilan contrasté côté Français

Il y avait du beau monde au départ de la première course World Tour de la saison sur le territoire français. Julian Alaphilippe, Warren Barguil, Guillaume Martin, Nacer Bouhanni, Thibaut Pinot et Romain Bardet étaient de la partie. Les Tricolores ont connu un Paris-Nice aux fortunes diverses. Par exemple, Warren Barguil a dû quitter la course au terme de la première étape, exclu par les commissaires pour avoir suivi trop longtemps sa voiture d’équipe.

De son côté, Romain Bardet n’a pas vraiment rassuré. Après une toute nouvelle prépa’ hivernale, l’Auvergnat voulait se tester sur Paris-Nice. Largué dès la première étape, le coureur d’AG2R La Mondiale pointait à plus de 3 minutes au terme de la deuxième étape. Jamais dans le coup, il faudra se remettre en question du côté de Vincent Lavenu et son équipe….

Thibaut Pinot et Guillaume Martin ont réussi à suivre les meilleurs dès que la route s’élevait. Bien accompagné par Rudy Molard, Pinot termine à une belle 5ème place. De son côté, Guillaume Martin avait perdu tout espoir pour le général dès les premières étapes mais le coureur de la Cofidis s’est vite rassuré dans les étapes de montagne. A noter aussi le beau Paris-Nice de son coéquipier Nicolas Edet, vainqueur du maillot à pois grâce à une course très offensive.

Julian Alaphilippe est passé tout proche d’une victoire dès la 1ère étape. Mais le coureur de la Deceuninck-Quick Step a ensuite perdu pas mal de temps et a notamment réalisé un chrono à domicile en deçà de ce que l’on pouvait espérer de lui. Néanmoins, sa fin de semaine peut le rassurer. Cinquième à Apt, le Français a ensuite réalisé une très belle dernière étape, tentant son va-tout en attaquant de très loin. Le coureur de 27 ans peut sortir satisfait de ce Paris-Nice.

Sous la pluie, Julian Alaphilippe a animé le final de la 1ère étape.
Crédit photo : Luc Claessen/Getty Images

La belle surprise du côté Tricolore est venue de Fabien Doubey. 11ème du classement général, le coureur de Circus-Wanty Gobert en a sûrement surpris plus d’un. Au terme des deux premières étapes mouvementées, le Français de 26 ans était le troisième meilleur Français au général. Il a réussi à ne jamais perdre trop de temps dans les bordures et a su faire parler ses qualités de coureur par étapes pour terminer les deux dernières étapes dans le Top 20. Le natif de Viriat est sans aucun doute l’une des révélations de ce Paris-Nice.

 

Crédit photo : ASO
Matthieu Heyman

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