Hier soir débutaient les matchs retour des huitièmes de finale de la Ligue des Champions. Si sur le papier ce n’était pas les deux rencontres les plus alléchantes, le spectacle et les buts ont été au rendez-vous. Pour le suspense cependant, il faudra revenir. Si vous avez manqué cette soirée de Ligue des Champions, Les Olympistes reviennent pour vous sur Valence – Atalanta et Leipzig – Tottenham.
Comment oublier l’épopée fantastique des jeunes de l’Ajax l’année dernière ? Vous savez, le genre d’exploit qui n’arrive que très rarement ! Enfin… Rarement ? Monaco en 2017, l’AS Roma en 2018 et donc l’Ajax Amsterdam l’an passé. Les « petites » équipes qui parviennent à atteindre le dernier carré de la compétition se distinguent chaque saison. La campagne 2020 semble bien partie pour ne pas déroger à cette nouvelle règle. Deux prétendants viennent chacun de se hisser en quart de finale pour la première fois de leur histoire. Si cela pouvait relever de la surprise en début de saison, les qualifications de ces deux équipes n’ont rien d’étonnant. Leurs performances impressionnent et leurs parcours semblent loin d’être terminés.
FC Valence – Atalanta Bergame : Tout pour l’attaque
12 buts en deux matchs, ces deux équipes outsiders nous ont tout de même offert du spectacle ! Après un match aller maîtrisé de bout en bout par les joueurs de Bergame et une victoire 4-1, la qualification du club italien apparaissait inéluctable. Pourtant en Champions League rien n’est joué mais quand même… L’équipe italienne, qualifiée pour la première fois en LDC, est une machine offensive. 70 buts inscrits en Série A, 16 en Europe. Les bleus ne pouvaient passer à côté de la qualification. L’armada bergamasque a encore fait parler d’elle.

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Le match a bien débuté pour les Italiens dans l’antre vide de Valence. Dès les premiers instants de la rencontre, ce diable d’ancien lyonnais, Mouctar Dhiakhaby offre un penalty qui sera converti par Josip Ilicic. Il inscrit le premier but d’une longue série. En effet, après 40 minutes où Valence parvient à inscrire un but synonyme d’espoir, Dhiakhaby redonne un penalty. L’histoire se répète puisque Ilicic inscrit son deuxième but. À la mi-temps, les sonos remplissant le stade de chants de supporters s’arrêtent. L’allégorie de fin d’espoir pour les Espagnols est véridique car le défi est impossible. Battre les Italiens à leur propre jeu, à savoir marquer des buts est totalement inconcevable.
Pourtant, Valence ne va pas lâcher et va se remettre sur les rails pour offrir à leurs (télé)spectateurs une victoire symbolique. Gameiro puis Ferran Torres donnent l’avantage aux blanc et orange. À ce moment-là, ils auraient dû verrouiller la défense. Mais c’était sans compter sur la soif de buts des italiens. Le numéro 72 de l’Atalanta Josip Ilicic était inarrêtable et inscrit en 10 minutes deux nouveaux buts permettant de donner la victoire aux siens, signant un quadruplé et enterrant toute dignité des Espagnols. Fin du match sur le score de trois à quatre.
Au vu des nombreux buts inscrits et concédés par l’Atalanta, de nombreux doutes se sont formés par rapport à la suite de leur parcours. Sont-ils seulement efficaces offensivement ? Est-ce Valence qui était trop faible ? Sûrement un peu des deux, mais après un match aller où l’Atalanta semblait intouchable, le match retour mitige ce point de vue. Si Valence était aussi faible que l’on pense, les laisser marquer quatre buts sur la double-confrontation est illogique. La défense bergamasque est, par moment, laxiste voire inexistante. Les doutes, ce sont les joueurs eux-mêmes qui se les imposent. Dans le football de haut niveau, il faut être capable de défendre match après match de manière plus rassurée et ne pas se laisser sanctionner si facilement. Les clubs en ¼ de finale ne feront pas de cadeau, c’est certain.
Du côté valencien, on ne peut voir qu’un échec pur et dur. Malgré certaines phases de jeu où les joueurs ont réussi à faire douter les Italiens, l’équipe était trop juste pour espérer aller plus loin. Il y aura toujours des doutes sur ces rencontres, notamment sur l’absence des supporters qui auraient pu peser. Mais la saison européenne de Valence est déjà réussie. Le tirage au sort aurait pu leur être favorable, mais l’Atalanta était trop forte. Rien ne sert de trouver des excuses, il faut s’incliner et passer à autre chose. Ils doivent maintenant se focaliser sur la Liga pour espérer décrocher une place en Europe l’année prochaine.
Thomas Fraisse
RB Leipzig – Tottenham : les Spurs sans énergie
Le finaliste de la précédente édition est au tapis. Défait un à zéro à domicile au match aller, Tottenham se devait de renverser la tendance. À la Red Bull Arena, les Spurs ne partaient pas favoris, et pour cause. Harry Kane, Heung-Min Son, Moussa Sissoko ou encore Steven Bergwijn n’étaient pas de la partie. Tant d’absences qui rendaient d’office presque impossible la qualification des Londoniens.
Leipzig en a profité, et Tottenham n’a pas existé. Le Rasenballsport a très rapidement été délivré par l’intermédiaire de son capitaine. C’est bien l’Autrichien Marcel Sabitzer qui vient par deux fois tromper Hugo Lloris dans les vingt premières minutes de jeu. Le portier français n’est d’ailleurs pas irréprochable sur les deux buts, mais est également abandonné par ses coéquipiers. Dans une défense à trois, Tanganga disputait son premier match de Ligue des Champions et ses compères Alderweireld et Dier n’ont rien fait pour le rassurer. Devant eux, le milieu Winks-Lo Celso laissait bien trop d’espace que la vitesse de Werner et le puissance de Schick ont facilement pu exploiter. Que dire de la performance de Serge Aurier ? L’Ivoirien n’a a aucun moment su contenir les débordements de Angeliño, qui se rend décisif sur le second but avec un centre millimétré.

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Le dispositif tactique composé par José Mourinho a rapidement montré ses limites. Résolument offensifs car dans la nécessité de marquer, les Spurs ne sont pas parvenus à inquiéter leur adversaire. Ces derniers en ont donc profité pour se mettre à l’abri avec la fluidité de son jeu de transition pour ensuite fermer le verrou. Deux à zéro à la mi-temps, seul un triplé de Lucas Moura pouvait sauver Tottenham.
Il n’en fut rien. Leipzig ne s’est pas inquiété et n’a rien laissé à son adversaire. Vraiment rien. La plus grosse occasion du club de Londres provient d’un débordement de Lo Celso en première mi-temps mais n’inquiète que trop peu Péter Gulácsi. Cependant, la possession du ballon est relativement équilibrée, ce qui révèle un peu plus l’inefficacité du jeu offensif des visiteurs. Il n’y avait aucun lien entre les joueurs d’attaque de Tottenham. Lamela, Lucas Moura et Dele Alli ne seront jamais parvenus à effectuer quelconque différence face à la défense des taureaux. Celle-ci a tout de même joué à se faire peur, perdant quelques ballons dangereux, mais parfaitement en place dans les phases de contre ou de possession adverse.
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C’est finalement Emil Forsberg, tout fraîchement entré en jeu, qui viendra achever Tottenham en fin de match au milieu d’une défense apathique. Ce sont bien les deux anciens de Leipzig, tous deux au club depuis 2015, qui ont porté leur équipe dans ce match retour. Seule ombre au tableau, la potentielle grave blessure du Français Nordi Mukiele. Le latéral droit est sorti sur civière et son absence serait une terrible nouvelle.
Dans cette double confrontation où Tottenham a paru extrêmement faible, la qualification des Rotenbullen est amplement méritée. Les Allemands se voient donner des ailes et peuvent viser encore plus haut.