A cinq mois des Jeux, les championnats du monde de cyclisme sur piste (qui commencent à partir d’aujourd’hui à Berlin) sonnent comme une répétition générale pour l’Équipe de France avant Tokyo. Clara Copponi qui s’alignera notamment sur l’américaine avec Marie Le Net après un début de saison prometteur, espère décrocher une médaille sur ces championnats. Avec Tokyo, et Paris dans le viseur, c’est des rêves plein la tête que Clara Copponi nous dévoile ses objectifs pour ces championnats du monde.
Est-ce que vous vous sentez en forme pour ces mondiaux à Berlin ?
Je pense que je n’ai jamais été aussi prête que pour ce championnat. On l’a vraiment préparé toute la saison et surtout ces derniers mois.
Votre début de saison est plutôt bon avec une deuxième place de l’américaine (course avec des sprints intermédiaires et courue par des équipes de deux coureurs) à Minsk et une troisième place de l’américaine à Brisbane. Quels sont vos objectifs sur ces mondiaux ?
Sur l’américaine l’objectif du championnat est de confirmer notre bon duo avec ma coéquipière (Marie Le Net) et je pense qu’on peut être une belle surprise. Pour la poursuite par équipe notre objectif est de finir devant les Belges pour avoir notre ticket pour Tokyo. Et enfin sur l’omnium je veux vraiment confirmer les bonnes choses que j’ai pu faire tout l’hiver, un top 5 serait vraiment top !
Vous êtes associé avec Marie Le Net sur l’américaine depuis le début de la saison, où vous avez obtenu des résultats encourageants (3 podiums). Selon vous, ce duo peut-il à l’avenir jouer les premiers plans dans les grandes courses mondiales ?
On a pu prouver à plusieurs reprises qu’on était déjà là. Ici, à Berlin, on doit juste faire la même chose, partir le couteau entre les dents et tout donner pour ne rien regretter. On a moins de complexes face aux « grandes » et je pense vraiment qu’on peut être la surprise de cette course.

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En poursuite par équipes, l’objectif sera d’aller chercher le billet pour Tokyo. Que faudra-t-il faire pour l’obtenir ?
Il nous suffit de battre les Belges. Nous avons 30 points d’écart avec elles et une place de différence (la France est 9ème au classement et les 8 premières iront à Tokyo). Aux championnats du monde on peut remporter 150points, donc suffisamment pour passer devant elles.
Si vous obtenez votre qualification pour les Jeux Olympiques cet été, quels seront vos objectifs à Tokyo ?
De prendre de l’expérience surtout ! Mais j’avoue que j’ai beaucoup d’ambitions notamment sur la madison et l’omnium où je pense que les portes sont très ouvertes.
Dans l’ensemble, l’Équipe de France sur ces Mondiaux est très jeune notamment chez les filles (moyenne d’âge d’environ 22 ans). Est-ce que ces mondiaux sont aussi une manière de préparer les JO de Paris en 2024 ?
Oui totalement, on a la chance d’avoir un jeune collectif qui a beaucoup progressé cette saison et ça ne peut être que de bon augure pour la suite. Si on arrive à avoir notre ticket pour Tokyo ça sera principalement pour préparer les JO de Paris en 2024.
Vous participez pour la deuxième fois aux championnats du monde après votre première participation l’année dernière aux mondiaux de Pruszkow. Justement, le fait d’arriver sur ces mondiaux avec de l’expérience, est-ce que vous êtes plus détendu, plus sereine ?
Je ne suis pas du genre stressée, mais c’est vrai qu’avec l’expérience de l’année dernière je suis plus sereine. De plus, je suis la capitaine du collectif fille donc je dois être là pour les rassurer et leur montrer qu’il ne faut pas se prendre la tête.
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Crédit Photo : Guido Rubino
Vous faites aussi, en plus de la piste, du cyclisme sur route avec l’équipe FDJ-Nouvelle Aquitaine-Futuroscope. Est-ce difficile de conjuguer les deux car les efforts sont très différents ?
Les efforts ne sont pas les mêmes mais très complémentaires. Pour faire des courses en peloton sur la piste il faut du foncier, et c’est sur la route que je le fais. Les intensités que je ne fais pas forcément sur la route je le travaille sur la piste. C’est vraiment complémentaire. Donc ce n’est pas difficile pour ma part de conjuguer les deux !
En 2022, la France organisera les Championnats du Monde (à St-Quentin en Yvelines), est-ce aussi un de vos objectifs à long terme ?
Oui c’est forcément un objectif, c’est quand même un championnat du monde mais je ne pense pas encore à ça. C’est encore loin.
Après sa médaille de bronze en vitesse individuelle lors des mondiaux de Pruszkow en 2019, on attend la confirmation de Mathilde Gros. Pensez-vous qu’elle pourra décrocher une médaille d’or cette année lors de ces mondiaux ?
Mathilde n’est pas du tout favorite en vitesse individuelle. Mais tout peut arriver si elle arrive à faire un bon 200m, je pense qu’elle peut faire une belle perf’. Même si je pense qu’elle a plus de chances en keirin (course où se confronte 5 à 7 coureurs).
L’année dernière, l’Équipe de France de cyclisme sur piste avait retrouvé des couleurs avec 5 médailles dont une en or (celle de Quentin Larfargue). Pensez-vous que le bilan sera meilleur que l’année dernière sur ces mondiaux pour la France ?
Je suis certaine que le bilan sera meilleur, c’est une année olympique, toutes les équipes arrivent prêtes et très fortes. Mais nous aussi, il ne faut pas avoir de complexes; on s’est tous très bien préparé et je crois en toute l’Équipe de France.
C’est donc plein d’envie que Clara Copponi et l’Équipe de France s’élancent sur ces mondiaux à Berlin avec l’objectif de ramener des médailles à la maison et valider les billets pour Tokyo cet été. A noter que le doyen de l’Équipe de France, Grégory Baugé (35 ans) , multiple champion du monde de la vitesse individuelle disputera ses derniers mondiaux (il s’arrêtera après les JO de Tokyo). C’est une page importante du cyclisme français sur piste qui va se tourner après Berlin … Mais ne vous inquiétez pas, la jeunesse pointe le bout du nez et elle a fière allure !