Dans moins d’une semaine, le Paris Saint-Germain va débuter la partie la plus importante de sa saison. Si le club francilien a déjà fait le plus dur sur le plan national, comme chaque année, c’est sur son parcours européen qu’il sera jugé. Face au Borussia Dortmund, Paris n’aura pas droit à l’erreur. Le tirage, connu depuis deux mois, a fait couler beaucoup d’encre. On peine à désigner un réel favori pour cette rencontre et ces dernières semaines ont fait apparaître de nouvelles tendances.
On connaît la malédiction du PSG en Ligue des Champions. Depuis désormais trois saisons, ce n’est plus la barre des quarts mais des huitièmes de finale que ne parvient pas à franchir le club. Une nouvelle fois cette année, une élimination précoce est envisagée. Chaque petite faute est une faille à l’approche de ce match. Chaque querelle au sein du club devient un fait divers. Les faits et gestes de l’adversaire sont scrutés, valorisés. On en viendrait presque à croire qu’une élimination face à Dortmund serait logique. Contrairement à ce qui semble se dégager, Paris reste le favori. Certes, il est impossible d’en être absolument certain, le PSG peut toujours nous réserver quelques surprises.
Un mur jaune, mais pas défensivement
L’arrivée du prodige norvégien Erling Haaland à Dortmund au mercato hivernal change la donne. Avec huit buts en phase de poules avec le Red Bull Salzburg, il vient donner une autre dimension à l’attaque du BVB. L’adaptation ne se fera pas attendre, huit buts lors de ses cinq premiers matchs. Le Norvégien est décidément en feu. Pour sa première campagne européenne, il a déjà marqué face à Liverpool et Naples. La défense parisienne ne lui fera sans doute pas peur. À Thiago Silva et consort de trouver la solution pour contrer le joueur de 19 ans.
Emmenée par sa pépite, c’est toute l’attaque du BVB qui flambe en ce début d’année. En 2020, Dortmund c’est quatre buts par match de moyenne. On connaît la défense du PSG friable et pas toujours sereine. Si Marco Reus et Julian Brandt seront absents,Dortmund possède tout de même de nombreuses autres options offensives. Jadon Sancho et Achraf Hakimi devraient se régaler dans les espaces laissés sur les ailes. De plus, l’arrivée de Emre Can dans l’entre-jeu se fera ressentir face au milieu du PSG qui manque parfois de solidité.
Mais derrière, ce n’est pas non plus l’assurance tous risques. Après avoir enchaîné trois victoires contre des équipes de bas de tableau, le BVB vient de s’incliner à deux reprises. Sur ces deux matchs, sept buts encaissées. En coupe contre le Werder Brême, Lucien Favre avait tout de même aligné sa défense type. Celle-ci a été reconduite contre Leverkusen. Des défaites 3-2 et 4-3 qui prouvent que si Dortmund a une attaque de feu, la défense peut largement être prise à revers. La vitesse de Moussa Diaby et Leon Bailey et la puissance de Kevin Volland ont fait mal notamment à Manuel Akanji. Le Suisse est en réelle difficulté au sein de cette défense à trois. Des profils similaires à ceux de Kylian Mbappé et Mauro Icardi qui pourraient eux aussi peser sur la double confrontation.

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Le 4-4-2, solution miracle ?
C’est désormais une certitude, Thomas Tuchel a choisi le 4-4-2 comme son dispositif favori. Encore faut-il trouver qui aligner avec cette composition. Le quatuor Neymar, Mbappé, Icardi, Di Maria sera sûrement privilégié. Mais ceux que l’on appelle les « quatre fantastiques » n’effectuent que trop peu le repli défensif. Des flottements qui peuvent passer en Ligue 1, moins contre Dortmund.
Il faut trouver un équilibre et une titularisation de Pablo Sarabia devient une solution plausible. Le milieu espagnol est performant à chaque fois qu’il joue et est plus apte à effectuer des efforts défensifs. Mais alors qui asseoir à sa place sur le banc ? La méforme de Mauro Icardi pourrait lui faire défaut, les trois autres étant actuellement intouchables. Tuchel privilégierait alors un système hybride, évoluant entre les phases offensives et défensives. Ne voir ni Icardi ni Cavani au coup d’envoi devient une solution envisageable même si l’absence du premier serait une véritable surprise. Neymar quant à lui s’est blessé après le match contre Montpellier. Sa participation au match aller n’est plus tout à fait certaine et s’il est amené à jouer, il n’aurait pas la pleine capacité de ses moyens.
Quel milieu aligner derrière cette attaque infernale ? Le duo Verratti-Gueye part avec une longueur d’avance. Marquinhos qui était un temps apparu comme une alternative au milieu est de retour dans le groupe mais sera en manque de forme pour le match aller. Il laissera un vide au milieu mais surtout en défense s’il ne joue pas. L’Argentin Leandro Paredes a lui aussi son mot à dire. Obtenant de plus en plus de temps de jeu en 2020, il parvient enfin à conquérir le cœur de ses supporters. Plus défensif qu’un Marco Verratti par exemple, il apporterait lui aussi un équilibre défensif plus conséquent.
Les possibles absences, donc, de Marquinhos mais possiblement celle de Juan Bernat obligeront Thomas Tuchel à revoir sa défense. Presnel Kimpembe et Thiago Silva seront sans doute titulaire au centre. Sur le côté gauche, Kurzawa a livré quelques performances récentes très satisfaisantes. L’écart de niveau avec Bernat cependant devrait se faire ressentir, d’autant plus quand on connait l’apport de l’Espagnol et notamment en Ligue des Champions. À droite, Thilo Kherer pourrait avoir son mot à dire même si Thomas Meunier a la faveur de Tuchel. Même si certains remplaçants auront des choses à faire valoir, les absents se feront indéniablement remarquer.
Avec ce 4-4-2, le plus important sera bien de trouver un équilibre défensif. Le PSG aura les occasions de marquer, Dortmund aussi. On connaît les largesses défensives de Paris et celles-ci ne devront pas laisser l’opportunité au BVB de trop en profiter.

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Un nouvel état d’esprit
Le plus encourageant dans cela, c’est la force mentale qu’est en train d’acquérir l’équipe parisienne. Déjà lors du match retour contre le Real Madrid en novembre, Paris avait été bougé et mené de deux buts avant d’arracher le match nul. En Ligue 1, face à Nantes puis Lyon, le PSG s’est aussi sorti de deux matchs où son adversaire lui a livré une opposition coriace. Certes ce n’est « que » la Ligue 1 mais l’état d’esprit est le bon. Paris ne veut lâcher aucun match. Même si un relâchement habituel est toujours visible, le club parvient à se ressaisir, si bien qu’il reste sur une série de 22 matchs sans défaite.
Si le PSG arrive détendu avant cette confrontation, c’est également grâce à son directeur sportif Leonardo. Au micro de Canal + dimanche soir, il a dédramatisé et adouci les attentes sur ce match. En résumé ce n’est « pas grave si Paris perd ». Il semble vouloir se préserver lui ainsi que ces joueurs en cas de nouvelle élimination précoce et veut éviter une trop grande retombée médiatique. Même si on suppose que le discours doit être différent en interne, une élimination en huitièmes de finale serait évidemment très mal vue. Difficile de penser à conserver ses joyaux si un nouvel échec intervient.

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Oui, la donne est la même l’année dernière avec Manchester. Paris aura les clés du match et est le favori annoncé. Mais le passé récent du club dans la compétition nous pousse à dire que finalement les rencontres du PSG sont avant tout imprévisibles.