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Championnats d’Europe de patinage artistique : les temps sont durs pour la France

La patinoire de Graz, en Autriche, encore marquée par les traces des patins, accueillait les championnats d’Europe de la discipline du 20 au 26 janvier. Retour sur une compétition délicate du côté français. 

Quatorze petits centièmes de points

C’est l’écart qui sépare les français Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron, spécialistes de la danse sur glace en couple, des Russes Victoria Sinitsina et Nikita Katsalapov qui remportent la compétition. Cette deuxième place les prive d’un sixième titre européen consécutif. Une performance qui aurait pu les inscrire définitivement dans les livres d’histoire, puisqu’aucun couple n’a réalisé un tel exploit.

Les Français s’étaient pourtant positionnés en tête du classement après la danse rythmique, avec 88,78 points, soit 0,05 points d’avance sur les Russes. Et ce, grâce à un programme très énergique et moderne, dansé au rythme de « Fame » sur le thème de la gym tonique. C’est sur la danse libre que quelques erreurs ont coûté la première place aux champions d’Europe en titre, face à un programme parfait des russes à la plastique et à la technique irréprochable. Sept minutes d’attente interminables, ont été nécessaires aux juges pour départager les deux couples, d’où cet écart si minime : 220,42 contre 220,28.

Cependant, les doutes sur l’objectivité des juges persistent, ce qui constitue un véritable fardeau récurrent dans ce sport. Un grand nombre de juges provient, en effet, de l’ancien bloc de l’Est avec son lot d’alliances passées. Une situation, qui pousse même Annick Dumont, entraîneure et commentatrice sur France Télévision, à avancer que le titre européen serait plus difficile à décrocher que le titre mondial. Le jury international serait moins enclin à ces tensions géographiques. L’entraîneur des Français, Romain Haguenauer évoque également une consigne qu’aurait reçue les juges, celle de mettre peu de 10 dans les notes. Une atmosphère particulière, inhérente au patinage artistique et à tout sport soumis au jugement humain, qui vient entacher ces résultats et la beauté de la glisse.

Un potentiel à encore confirmer

Kévin Aymoz, jeune patineur français, était annoncé comme le grand favori de la compétition, fort de sa troisième place au Grand Prix de Turin qui le plaçait premier européen et de sa fibre artistique, très appréciée dans le monde de la glace.

La pression, le stress, la peur, un excès de confiance, ou tout simplement « un jour sans », autant d’hypothèses pour tenter d’expliquer la contre-performance du français. Sur ses trois sauts, deux se sont soldés par une chute, le dernier a été avorté. Des éléments techniques qui n’ont donc pas été réalisés, lui attribuant des pénalités (-1 point par chute). Son score final de 64,40, le place seulement à la 26ème place et l’élimine de la compétition dès le premier tour, le privant de son programme libre.

Kévin Aymoz, sort de cette compétition un genou à terre mais compte se relever très rapidement, comme il l’indique dans un message publié sur ses réseaux sociaux : « il faut se tromper ou rater dans la vie pour apprendre et s’améliorer. » Cet espoir français pourra montrer qu’il faut bel et bien compter sur lui à l’avenir, dès les championnats du monde au mois de mars.

À noter les belles places du côté français d’Adam Sio Him Fa qui se classe onzième, de Mae Berenice Meite neuvième et de Cléo Hamon et Denys Strekalin qui terminent également à la neuvième place en couple.

Une fédération dans la tourmente

Ce bilan, en deçà des espérances et des ambitions de la France, vient s’ajouter à deux scandales entachant l’image du patinage.

Le premier concerne Morgan Ciprès, qui évolue en patinage de couple avec Vanessa James et marque un grand coup d’arrêt dans leur rêve olympique. Celui-ci est rattrapé par une affaire datant de 2017, aux Etats-Unis, où il s’entraîne. Le quotidien USA Todays révèle qu’il aurait envoyé des photos de son sexe à une jeune fille de 13 ans. La justice ne s’est, pour le moment, pas saisie de l’affaire mais le couple français, champion d’Europe en titre, n’était pas présent ces derniers jours pour défendre leur titre.

L’autre affaire, concerne Laurine Lecavalier, cinquième des derniers championnats d’Europe et absente à Graz. Celle-ci a été contrôlée positive à la cocaïne en septembre dernier. La patineuse française encoure jusqu’à 4 ans de suspension si cette prise de produit illicite a été réalisée le jour même de la compétition. Une sanction moindre lui sera attribuée dans le cas contraire.

Le patinage français traverse une période délicate sur tous les plans. Rendez-vous aux championnats du monde en mars prochain pour suivre cette équipe de France, avec on l’espère, plus de réussite.

Damian Cornette

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