Football Ligue 1

OM : Comment les recrues ont bonifié le club

Pour faire oublier l’échec Rudi Garcia, la direction marseillaise avait intérêt à faire des choix payants et efficaces. En ayant dépensé 55 millions au mercato la saison précédente sur des joueurs qui ont globalement déçus avec Kevin Strootman en tête, le club était face au mur. Pourtant, après 20 journées, l’OM a retrouvé une organisation saine en dehors du terrain, des supporters derrière leur équipe dans les tribunes et des performances accomplies sur le terrain. L’équipe donne même l’impression d’avoir trouvé une certaine harmonie qui lui permet de progresser en toute confiance.

Tout s’est joué au mercato 2019. Jacques-Henri Eyraud a redonné l’opportunité d’agir à Andoni Zubizarreta à qui le rôle de directeur sportif avait été complètement destitué par Rudi Garcia les saisons précédentes. Alors, pas de grand nom recruté mais des joueurs efficaces sur le terrain. Bref, l’OM a fait classique et finalement, pointe à la 2ème place de la Ligue 1. Mais, qui sont les acteurs de ce redressement?

Valentin RONGIER, l’équilibre au milieu

Milieu de terrain récupérateur au profil technique, l’ancien nantais a révolutionné l’entre-jeu marseillais. Dans un milieu à trois avec Morgan Sanson à ses côtés et Kevin Strootman ou Boubacar Kamara un cran plus bas, il apporte la touche technique balle au pied pour faire le lien entre l’attaque et la défense. Avec plus de 2 passes clés par match, il est le milieu de terrain à tout faire.  En plus de cette qualité de relance au dessus de la moyenne, Valentin Rongier ne rechigne pas à la tâche défensive. Généreux dans l’effort, il est le marseillais qui récupère le plus de ballons par match cette saison avec 3,5 tacles réussis. Agressif sur ses adversaires directs, il fait régner la loi au milieu comme il l’entend.

Crédit photo : LFP

Tout l’entre-jeu marseillais va mieux grâce à lui. En assurant un repli défensif, le natif de Mâcon a sublimé son partenaire au milieu, j’ai nommé Morgan Sanson. L’ancien Montpelliérain peut dorénavant nous faire part de son immense volume de jeu et prendre plus de risques. Lorsqu’il fait les bons choix, c’est un joueur décisif. Il joue un ton plus haut sur le terrain que Valentin Rongier qui se concentre à équilibrer le bloc olympien et ainsi, il se retrouve souvent dans la zone de vérité pour épauler les attaquants. Paire complémentaire pour un milieu de terrain ravageur, les adversaires savent à quoi s’attendre.

Alvaro GONZALEZ, le leadership et la sécurité

L’espagnol arrivé du Villarreal FC a rapidement su s’imposer dans la charnière marseillaise. Il en est même devenu le leader charismatique que ce soit au côté de Boubacar Kamara ou Duje Caleta-Car. Moins par le discours mais plus par les actes, il est parvenu à se mettre le public marseillais dans la poche en l’espace de deux mois. Faisant preuve de combativité et de grinta, il a fait se lever le stade Vélodrome à plusieurs reprises avec ses tacles glissés autant agressifs qu’efficaces. Impressionnant de sérénité dans ses interventions malgré quelques erreurs (carton rouge face à Lyon), il s’est également distingué par la simplicité dans son jeu. Récupération du ballon, passe courte, il joue propre et il est en réussite.

Crédit photo : Onze Mondial

Dario Benedetto, le canonier

Moins en réussite devant le but et dans le jeu ces dernières semaines, l’argentin de 29 ans a tout de même fait du bien à l’attaque olympienne. Physiquement similaire à Valère Germain (1m75 pour 75 kg), il s’est distingué par sa technique en remise dos au but et sa puissance de frappe. Comme sur son but victorieux face à Saint-Etienne le 01/09/2019, il n’hésite pas à participer à l’animation offensive. Décrochage pour laisser le couloir libre au joueurs de côté puis finition efficace dans la surface de réparation, il est un buteur aux multiples facettes. Autre caractéristique phare du numéro 9 marseillais, il a la rage de vaincre dans le sang. Similairement à son compatriote argentin Lucas Ocampos, Dario Benedetto est un attaquant qui n’a pas peur de tacler dans les pieds de ses adversaires à la moindre occasion. 7 buts, le quart des réalisations de son équipe, c’est une adaptation correcte pour l’argentin.

Crédit photo : Cnews

C’est d’autant plus une bonne pioche de la part de la direction marseillaise car il paraît plutôt complémentaire avec le meneur de jeu de l’équipe, Dimitri Payet. « Pipa » propose des appels de balle tranchants et lorsque le réunionnais est en forme, le ballon arrive dans les pieds et il ne reste plus qu’à faire trembler les filets. Les deux hispanophones (avec Alvaro Gonzalez) ont ainsi permis de retrouver une efficacité dans les deux surfaces. C’est pour cela que de nombreux matchs de Ligue 1 serrés ont tourné à l’avantage de Marseille. Le dernier en date est la courte victoire 1-0 face au stade rennais en terre bretonne.

André Villas-Boas, le meneur d’hommes

Pour lancer une dynamique, il faut une étincelle. Elle est parvenue par l’intermédiaire du Portugais André Villas-Boas. Il semble même être un de ces entraîneurs que les Olympiens adulent à l’image de Marcelo Bielsa. Mais contrairement à la tactique dogmatique de l’argentin, André Villas-Boas est bien plus pragmatique. Dans un groupe restreint, il a amené de la sérénité et de la confiance. Son message tactique est compris par les joueurs. En favorisant un 4-3-3 au 4-2-3-1 de Rudi Garcia, il a apporté un supplément défensif avec un milieu de terrain chargé d’intercepter les passes adverses. A part la déroute au Parc des Princes (4-0), l’OM encaisse en moyenne moins d’un but par match. Autre caractéristique de son style de jeu, il s’appuie sur un joueur offensif qui fait la différence. A l’image de Hulk ou Falcao dans son FC Porto de 2010/2011, c’est Dimitri Payet ou encore Nemanja Radonjic en sortie de banc qui trouvent la faille. La réussite du Portugais est aussi d’avoir bien su s’entourer. Avec Ricardo Carvalho, il forme un duo proche des joueurs et très impliqué.

Crédit photo : Le Parisien

Sa plus grande réussite est surtout au niveau du management du groupe. En redonnant le brassard de capitaine à Steve Mandanda, il lui a donné une seconde jeunesse. En laissant une liberté de déplacement à Dimitri Payet, il lui a redonné les cartes pour être décisif.  À l’image de Jordan Amavi, Kevin Strootman ou encore Nemanja Radonjic, il a relancé des joueurs en perdition la saison dernière. Les joueurs sont confiants et entreprenants sous les ordres du tacticien et cela se reflète au niveau des résultats. Pressing haut à domicile, envie abondante, les joueurs parviennent à trouver les ressources et ne doutent pas de leurs forces. Alors qu’ils étaient menés à la mi-temps face à Bordeaux (8 décembre 2019), les Marseillais l’ont emporté 3-1 avec 25 tirs en seconde période. André Villas-Boas incarne donc la force tranquille d’un Olympique de Marseille en mode rouleau compresseur.

Crédit photo : La Provence
Jules BOURGAT

 

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